Les « bons plans » des influenceurs: quand l'inflation se ressent aussi sur les réseaux

Entre idées cadeaux à moins de cinq euros, recherche du paquet de pâtes le moins cher et vidéo d'offres promotionnelles, les influenceuses "conso" voient leur nombre d'abonnés gonfler depuis que l'inflation s'est installée en France. (AFP).
Entre idées cadeaux à moins de cinq euros, recherche du paquet de pâtes le moins cher et vidéo d'offres promotionnelles, les influenceuses "conso" voient leur nombre d'abonnés gonfler depuis que l'inflation s'est installée en France. (AFP).
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Publié le Mardi 15 novembre 2022

Les « bons plans » des influenceurs: quand l'inflation se ressent aussi sur les réseaux

  • D'abord utilisés pour promouvoir des produits beauté ou des articles de mode et d'habillement, les réseaux sociaux, comme YouTube, TikTok ou Instagram, sont désormais un moyen de partager les opérations petits prix
  • Spécialiste de la communication de marques chez Accenture Song, Fanny Shin explique qu'"il y a une vraie crise du pouvoir d'achat"

PARIS: "Mes journées sont rythmées par les jours d'arrivage des enseignes et par les promotions que proposent les grandes surfaces", confie "Joli Shopping", une youtubeuse à succès qui traque les bonnes affaires.

D'abord utilisés pour promouvoir des produits beauté ou des articles de mode et d'habillement, les réseaux sociaux, comme YouTube, TikTok ou Instagram, sont désormais un moyen de partager les opérations petits prix sur des produits de consommation courante.

L'influenceuse "Joli Shopping", qui compte 67.000 abonnés sur YouTube, arpente les rayons des magasins de grande distribution ou d'enseignes de hard discount et filme les meilleures promotions ou articles tendance à bas prix, pour les compiler dans des vidéos vues parfois plusieurs centaines de milliers de fois.

Elle se rend dans "quatre à cinq magasins pas jour en tâchant toujours de varier au maximum", entre "contenus discounters, déco, maison, habillement, alimentation ou déstockage". Mais pour fidéliser sa communauté, elle dit écouter tous les retours de ses abonnés sur les produits qu'ils ont testés et "partager pour les guider au mieux dans leurs achats".

Elle ressent un engouement plus fort de ses abonnés -essentiellement des femmes de 35 à 75 ans- avec l'inflation. "Ma communauté parle régulièrement de prix avant de parler de coup de coeur, alors que ça ne devrait pas fonctionner comme ça", regrette-t-elle.

Entre idées cadeaux à moins de cinq euros, recherche du paquet de pâtes le moins cher et vidéo d'offres promotionnelles, les influenceuses "conso" voient leur nombre d'abonnés gonfler depuis que l'inflation s'est installée en France.

Déballages de courses 

"Beaucoup de personnes de mon entourage me demandaient +C'est quand les prochains arrivages?+", explique à l'AFP Gulsum Turkmen, employée d'un magasin Lidl à Lyon. Alors en 2018, elle a décidé de lancer son compte Instagram "Madame Lidl".

Tous les dimanches et mercredis, elle annonce à sa communauté -plus de 77.000 abonnés- les arrivages du lendemain. "Ca fait comme un rappel pour mes abonnés", afin qu'ils ne ratent pas les bons plans du moment.

"Maintenant, même avec deux salaires ça ne suffit pas, on a des fins de mois difficiles", alors le partage de promotions, dont certaines ne figurent pas dans le catalogue, permet à la communauté de Gulsum Turkmen de faire des économies.

Mais cela "fait aussi de la pub à Lidl", note-t-elle. Comme "Joli Shopping", son activité est bénévole, elle ne tire de bénéfices ni de l'enseigne, ni d'Instagram.

Spécialiste de la communication de marques chez Accenture Song, Fanny Shin explique qu'"il y a une vraie crise du pouvoir d'achat, qui est une préoccupation grandissante des Français, et on voit que la même chose se ressent sur les réseaux sociaux".

Sur Youtube, des "hauls", déballages de commandes mode ou beauté, ont fleuri durant la dernière décennie. Mais désormais, "on voit des déballages de courses (...) et un vrai focus sur les prix" de ces produits, note-t-elle.

« Plus authentique »

Certaines enseignes de grande distribution ou de hard discount "bénéficient" des influenceurs qui parlent d'eux-mêmes, sans partenariat, de leurs opérations. "Cela répond à une demande de leur communauté", relève Mme Shin.

Il est toutefois difficile de quantifier la part de contenu sponsorisé par les marques et celle de contenu dit "natif", créé spontanément par un influenceur pour partager ses conseils et bons plans à sa communauté.

Madeleine Cazali, consultante chez Kea&Partners, note tout de même que le recours aux influenceurs par les distributeurs "est une réelle tendance qui s'accentue", avec pour objectif de toucher "une cible jeune et engagée", réunie en communautés.

Il existe différents types de travail avec les influenceurs, détaille-t-elle. Parmi eux, le gifting (l'envoi de cadeau à l'influenceur, qui les teste et les montre à sa communauté), le contrat financier, ou les jeux concours notamment.

"La communication est plus authentique pour les consommateurs, elle vient d'une personne en qui ils ont confiance, ils adhèrent à ses idées", mais ce recours peut aussi être un risque pour les entreprises, qui ne "maîtrisent pas tout", notamment en cas de controverse. "Et c'est l'image de la marque qui est en jeu", souligne Madeleine Cazali.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.