Les pays du G20 lancent un fonds pour se préparer aux futures pandémies

Shinta Widjaja Kamdani, présidente du B20 Indonésie, prononce un discours lors de l'ouverture du sommet du B20 dans le cadre du dialogue du G20, à Nusa Dua, sur l'île balnéaire indonésienne de Bali, le 13 novembre 2022. (AFP)
Shinta Widjaja Kamdani, présidente du B20 Indonésie, prononce un discours lors de l'ouverture du sommet du B20 dans le cadre du dialogue du G20, à Nusa Dua, sur l'île balnéaire indonésienne de Bali, le 13 novembre 2022. (AFP)
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Publié le Dimanche 13 novembre 2022

Les pays du G20 lancent un fonds pour se préparer aux futures pandémies

  • Ce fonds est considéré comme l'une des rares avancées attendues à l'occasion du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du G20 qui s'ouvre mardi sur l'île indonésienne de Bali
  • Les Etats-Unis ont contribué à hauteur de 450 millions de dollars, soit près d'un tiers du total

NUSA DUA: Les grandes économies du G20 ont annoncé dimanche, en amont de leur sommet en Indonésie, un fonds de 1,4 milliard de dollars pour se préparer aux futures pandémies, une somme jugée insuffisante par le pays hôte de la réunion.

Lors d'une conférence de presse, le président indonésien Joko Wikodo a expliqué que ce fonds, auquel participent 24 pays, membres ou non du G20, vise à "éviter une pandémie et à s'y préparer".

"Mais ce n'est pas suffisant", a déclaré M. Widodo, estimant que 31 milliards de dollars seraient nécessaires. "Nous devons nous assurer que la communauté puisse résister à une pandémie. Une pandémie ne peut plus prendre des vies et casser les articulations de l'économie mondiale".

Qui participe au sommet du G20?

Les chefs d'Etat ou de gouvernement des plus grandes économies mondiales se retrouvent mardi et mercredi sur l'île indonésienne de Bali pour un sommet du G20 assombri par la guerre en Ukraine.

Voici une liste des dirigeants attendus.

Joe Biden

Le président américain arrive au sommet avec l’objectif de réaffirmer le leadership américain et de rallier les Occidentaux derrière les efforts de Washington pour isoler la Russie en réponse à la guerre en Ukraine.

En prélude, il va rencontrer lundi le président chinois Xi Jinping pour la première fois depuis son entrée à la Maison Blanche.

Les deux hommes ont de nombreux sujets à aborder, après une aggravation des tensions sur le commerce, les droits de l'Homme dans la province chinois du Xinjiang et le statut de Taïwan.

Xi Jinping

Le sommet du G20 est un retour en fanfare sur la scène diplomatique pour Xi Jinping qui entame un troisième mandat à la tête de la deuxième plus grande économique mondiale.

Outre un entretien avec son homologue américain, il doit aussi rencontrer le président français Emmanuel Macron, moins de deux semaines après avoir accueilli le chancelier allemand à Pékin.

Sergueï Lavrov

Le ministre des Affaires étrangères russe dirigera la délégation venue de Moscou après la décision de Vladimir Poutine de ne pas se rendre à un sommet qui l'aurait exposé à une salve de critiques de ses homologues.

Le Kremlin a expliqué l’absence de Vladimir Poutine par une question d’agenda. En juillet, Sergueï Lavrov était parti au milieu d’une réunion des chefs de la diplomatie du G20 après des attaques nourries contre l'invasion de l'Ukraine.

Volodymyr Zelensky

Le président ukrainien, dont le pays n’est pas membre du G20, participera au sommet virtuellement à l'invitation de l’Indonésie. Il devrait appeler les grandes puissances à renforcer leur réponse face à l’invasion de son pays par la Russie.

Dirigeants de l'UE

Le président français Emmanuel Macron participera au sommet et doit rencontrer à son tour le président chinois Xi Jinping. Le chancelier allemand Olaf Scholz qui dirige la plus grande économie de l’Union européenne sera sur place, tandis que l’Italie sera représentée par la nouvelle Première ministre Georgia Meloni, issue d'un mouvement post-fasciste, et l’Espagne par son Premier ministre Pedro Sanchez.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen Charles Michel renforceront la présence européenne au sommet.

Rishi Sunak

Le Premier ministre britannique, entré en octobre à Downing Street, va participer à son premier G20 et pouvoir rencontrer plusieurs dirigeants, notamment Joe Biden.

Narendra Modi

Le Premier ministre de l'autre géant asiatique, l'Inde, s'entretiendra avec de nombreux dirigeants, dont M. Biden, M. Macron et M. Sunak, premier dirigeant britannique d'origine indienne.

C'est à l'Inde que l'Indonésie passera le relai de la présidence du G20.

Joko Widodo

L’hôte du sommet sur l’île des Dieux rencontrera en aparté la plupart des dirigeants présents en tant que dirigeant du pays présidant le G20 cette année.

Jakarta espérait recentrer le sommet sur la coopération internationale pour favoriser la reprise économique après le choc de la pandémie de Covid. Mais l’offensive russe en Ukraine déclenchée en février a bouleversé la donne, replaçant les enjeux géopolitiques et sécuritaires au centre de la scène.

Reste du monde

Le Canada, l’Australie et le Japon seront représentés par leurs Premiers ministres respectifs Justin Trudeau, Anthony Albanese et Fumio Kishida. Le président sud-coréen Yoon Suk-yeol sera aussi à Bali malgré les tensions avec la Corée du Nord.

Le prince héritier Mohammed ben Salmane, représentera l'Arabie saoudite. Le président des Emirats arabes unis Mohammed ben Zayed Al Nahyane, "MBZ", dont le pays n'est pas membre du G20, sera également présent, en tant qu'invité.

Le dirigeant turc Recep Tayyip Erdogan fera le déplacement ainsi que le chef d’Etat du seul pays africain représenté au G20, l'Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa.

Le Brésil sera représenté par son ministre des Affaires étrangères Carlos Franca, le président sortant Jair Bolsonaro ayant décidé de ne pas faire le voyage après sa défaite aux élections.

Le Mexique envoie son chef de la diplomatie Marcelo Ebrard, tandis que le président argentin Alberto Fernandez mènera la délégation de Buenos Aires.

Le secrétaire-général de l’Onu Antonio Guterres participera en tant qu’observateur.

Ce fonds a été lancé par les ministres de la Santé et des Finances du G20 en présence du directeur général de l'Organisation mondiale de la Santé Tedros Adhanom Ghebreyesus et du président de la Banque mondiale David Malpass.

G20: attentats ou tsunami, Bali préparée à de multiples risques

L'Indonésie accueille mardi à Bali le sommet des dirigeants du G20 des plus grandes économies mondiales avec un déploiement de sécurité sans précédent dans cette "île des Dieux" exposée aux catastrophes naturelles.

Dix-sept chefs d'Etat et de gouvernement doivent discuter de solutions à une série de crises mondiales sur l'île hindouiste au sein du pays qui compte la plus grande population musulmane au monde.

Le président russe Vladimir Poutine a déclaré forfait et sera représenté par son ministre des Affaires étrangères, comme c'est le cas pour le Brésil et le Mexique.

Bali se prépare depuis des mois à accueillir les vingt délégations nationales, ainsi que celles d'autres hauts responsables de l'ONU, de la Fifa et du Comité olympique, pour assurer des conditions de sécurité optimales 20 ans après un attentat terroriste qui avait plus de 200 morts dans l'île.

"J'ai inspecté tous les détails (...). Nous avons vérifié tout et je veux annoncer que nous sommes prêts à accueillir nos invités pour le G20", a indiqué le président indonésien Joko Widodo cette semaine.

Pour le seul pays d'Asie du Sud-Est membre du G20, l'arrivée de milliers de participants est aussi un coup de pouce bienvenu à un secteur touristique laminé par deux ans de pandémie.

Militaires par milliers 

L'Operation de sécurité "Puri Agung" prévoit le déploiement de 18.000 militaires et policiers dans la zone de Nusa Dua, au sud de l'île.

Les chefs d'Etat et de gouvernement vont être rassemblés dans une vingtaine d'hôtels dont l'Apurva Kempinsky qui accueillera le sommet, dans un périmètre placé sous protection militaire, tandis que la police est chargé de la sécurité à l'extérieur.

Ont été déployés sur le site, 12 navires militaires, 13 hélicoptères et quatre avions de combat - des F16 et des Sukhoï - un appareil de reconnaissance Boeing, ainsi que deux avions cargo Hercules, dont un pour les évacuations médicales.

Les autorités ont installé des technologies de reconnaissance faciale, plus de 1.700 caméras de surveillance et des centaines de caméras piétons portées par des policiers.

Les Indonésiens se sont coordonnés notamment avec les responsables de sécurité chinois et américains et ont indiqué coopérer pour le renseignement avec les délégations.

Ceinture de feu du Pacifique 

L'île de Bali est située sur la Ceinture de feu du Pacifique, où les plaques tectoniques se rencontrent, avec un fort risque de séismes et d'éruptions volcaniques. L'archipel indonésien compte près de 130 volcans, dont trois sont situés sur l'île de Bali.

Le pays subit régulièrement des catastrophes naturelles dont l'une des pires a été le tsunami provoqué en 2014 par un séisme sous-marin au large de l'île de Sumatra qui a fait plus de 170.000 victimes en Indonésie seulement.

Quelque 1.500 membres des forces de sécurité seront affectés spécialement aux potentielles évacuations en cas de catastrophe naturelle.

La police a prévu toute une gamme de véhicules et d'hélicoptères pour évacuer les dirigeants en cas d'inondation ou de tremblement de terre.

Cerfs-volants interdits

Les autorités ont réprimé quelques tentatives de manifestations, avec l'arrêt d'une opération à vélo de Greenpeace et l'interpellation de plusieurs étrangers.

Les autorités balinaises ont aussi restreint la mobilité dans l'île avec une suspension des cérémonies religieuses et traditionnelles pendant le sommet, tandis que de nombreux résidents ont reçu l'ordre de travailler et d'étudier à domicile.

La compagnie nationale d'électricité a même interdit aux habitants de l'île d'utiliser des cerfs-volants pendant l'évènement, de peur qu'ils ne tombent sur des lignes électriques et ne provoquent des pannes.

Il est considéré comme l'une des rares avancées attendues à l'occasion du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du G20 qui s'ouvre mardi sur l'île indonésienne de Bali, marqué par ailleurs par de profondes divisions sur l'Ukraine.

Les Etats-Unis ont contribué à hauteur de 450 millions de dollars, soit près d'un tiers du total, la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen estimant que le fonds devait contribuer à "une architecture sanitaire mondiale plus saine et plus réactive".

Les autres principaux donateurs incluent la France, le Royaume-Uni, le Canada, l'Inde, la Chine, l'Australie et le Japon.

Musk ne sera pas présent en Indonésie pour une rencontre en marge du G20

Elon Musk, le nouveau propriétaire de Twitter, n'ira pas en Indonésie pour prendre part à une rencontre d'entrepreneurs organisée en marge du sommet du G20 mais il participera à une réunion virtuelle, a affirmé dimanche un ministre indonésien.

M. Musk, également propriétaire du constructeur automobile Tesla, devait s'exprimer lors de la conférence économique dite "B20" sur l'île indonésienne de Bali.

La semaine prochaine, le multimilliardaire doit se présenter devant un tribunal américain dans le cadre d'un action en justice concernant sa rémunération de 2018, d'un montant d'environ 56 milliards de dollars en stock-options.

"En ce qui concerne Elon Musk, il a un procès. Il doit être présent au tribunal", a déclaré à la presse Luhut Binsar Pandjaitan, le ministre indonésien en charge de la Coordination des affaires maritimes et des investissements.

Son ministère a indiqué que M. Musk, l'homme le plus riche de la planète, participera lundi, à la veille de l'ouverture du G20, à un échange virtuel d'une heure avec le magnat indonésien Anindya Bakrie sur "les perturbations futures de l'innovation technologique mondiale".

Le fondateur d'Amazon, Jeff Bezos, le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, et le Premier ministre australien, Anthony Albanese, figurent parmi les participants du B20.

M. Pandjaitan a déclaré que M. Musk se rendra à Jakarta en décembre "à l'issue de sa procédure judiciaire".

Le président indonésien Joko Widodo s'est rendu au Texas pour rencontrer M. Musk au début de l'année afin de discuter de l'investissement de Tesla dans l'industrie du nickel de l'archipel.

L'Indonésie possède les plus grandes réserves de nickel au monde, et le pionnier de la voiture électrique s'y intéresserait car elles servent de composants pour les batteries.

Un actionnaire a contesté devant un tribunal du Delaware la rémunération spéciale de M. Musk, qui avait été à l'époque approuvée par les actionnaires.

Mais le plaignant a accusé le conseil d'administration d'avoir manqué à ses obligations.

L'affaire sera étudiée par la même juge qui, en octobre, a ajourné la procédure entre Twitter et M. Musk et donné jusqu'au 28 octobre aux deux parties pour que le patron de Tesla rachète le réseau social.

L'Indonésie, hôte du sommet du G20, a indiqué prévoir de contribuer, sans préciser le montant prévu. Le pays a été très durement touché par la pandémie de Covid-19, avec une violente vague mi-2021, quand son système de santé s'est retrouvé submergé et qu'il a rencontré des difficultés pour s'approvisionner en vaccins alors que les pays riches donnaient leurs doses à leurs populations.

"Ce nouveau fonds dédié est un outil important qui aidera les pays à revenu faible ou intermédiaire à mieux se préparer aux crises sanitaires mondiales", a souligné David Malpass.


De nouvelles lois simplifient l'enregistrement des entreprises saoudiennes

Ces changements interviennent alors que l'Arabie saoudite a connu une augmentation de 60 % des enregistrements commerciaux en 2024. Shutterstock
Ces changements interviennent alors que l'Arabie saoudite a connu une augmentation de 60 % des enregistrements commerciaux en 2024. Shutterstock
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  • la nouvelle loi sur le registre du commerce et la loi sur les noms commerciaux entreront en vigueur le 3 avril. 
  • Ces changements interviennent alors que l'Arabie saoudite a connu une augmentation de 60 % des enregistrements commerciaux en 2024, avec 521 969 délivrés par rapport à l'année précédente.

RIYAD : L'Arabie saoudite s'apprête à introduire des changements importants dans son système d'enregistrement des entreprises lorsque la nouvelle loi sur le registre du commerce et la loi sur les noms commerciaux entreront en vigueur le 3 avril. 

Abdulrahman Al-Hussein, porte-parole officiel du ministère du Commerce, a souligné que l'un des changements majeurs comprend l'abolition des registres subsidiaires, rendant suffisant un registre commercial unique, a rapporté l'agence de presse saoudienne. 

Les lois, annoncées en septembre, suppriment également l'obligation de spécifier la ville d'enregistrement, ce qui signifie qu'un seul enregistrement commercial sera valable dans toutes les régions du Royaume, a ajouté M. Al-Hussein. 

Ces changements interviennent alors que l'Arabie saoudite a connu une augmentation de 60 % des enregistrements commerciaux en 2024, avec 521 969 délivrés par rapport à l'année précédente, selon le ministère du Commerce.

Ces mesures s'inscrivent également dans le cadre des efforts de diversification économique du Royaume, qui visent à réduire la dépendance au pétrole et à augmenter la contribution du secteur privé au produit intérieur brut, celle-ci devant passer de 40 % à 65 % d'ici 2030. 

M. Al-Hussein a déclaré que la loi sur le registre du commerce « annule la date d'expiration du registre du commerce et n'exige qu'une confirmation annuelle des données ».

Il a souligné que le numéro d'enregistrement commercial servira désormais de numéro unifié de l'établissement, commençant par « 7 ». 

Les registres subsidiaires existants disposeront d'un délai de grâce de cinq ans pour se conformer à la nouvelle réglementation. 

En outre, la nouvelle loi sur les noms commerciaux autorise désormais la réservation et l'enregistrement de noms commerciaux en anglais, y compris les lettres et les chiffres, contrairement à la règle précédente qui n'autorisait que les noms arabes sans caractères ou chiffres étrangers. 

Cette modification permet également de gérer séparément les noms commerciaux de l'établissement, ce qui permet de transférer la propriété. Elle empêche l'enregistrement de noms identiques ou similaires pour différentes entreprises, quelles que soient leurs activités. 

M. Al-Hussein a ajouté que cette loi comprend des dispositions permettant de réserver les noms de famille comme noms commerciaux et fixe des normes pour les noms interdits ou trompeurs. 

Le cabinet saoudien a approuvé ces changements le 17 septembre, le gouvernement souhaitant rationaliser les opérations commerciales et améliorer l'environnement de travail dans son ensemble. 

Dans un message publié sur son compte X, le ministre du commerce, Majid bin Abdullah Al-Qasabi, a souligné que ces changements permettraient de rationaliser les procédures de réservation et d'enregistrement des noms commerciaux, protégeant et renforçant ainsi leur valeur, conformément aux avancées économiques et technologiques décrites dans la Vision 2030. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Des enjeux stratégiques derrière l'apaisement diplomatique entre Paris et Alger

Le président français Emmanuel Macron (G) et le président algérien Abdelmadjid Tebboune (D) se serrent la main lors d'une cérémonie de signature au pavillon d'honneur de l'aéroport d'Alger, à Alger, le 27 août 2022. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron (G) et le président algérien Abdelmadjid Tebboune (D) se serrent la main lors d'une cérémonie de signature au pavillon d'honneur de l'aéroport d'Alger, à Alger, le 27 août 2022. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Les deux chefs d'État ont souligné lundi la nécessité de renouer le dialogue « d'égal à égal » en raison de « la force des liens » unissant la France et l'Algérie, de leurs intérêts stratégiques et de sécurité.
  • La France, ancien pays colonisateur de l'Algérie, compte aujourd'hui une importante communauté algérienne (649 991 personnes en 2024, +0,5 % par rapport à 2023 auxquels s'ajoutent 1,2 million de descendants d'immigrés algériens.

PARIS : De la nécessaire coopération sécuritaire et économique à l'épineux dossier des Algériens que la France ne parvient pas à expulser, les raisons qui ont poussé Emmanuel Macron et son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune à reprendre langue sont multiples.

Huit mois jour pour jour après le début d'une crise inédite entre les deux pays, les deux chefs d'État ont souligné lundi la nécessité de renouer le dialogue « d'égal à égal » en raison de « la force des liens » unissant la France et l'Algérie, de leurs intérêts stratégiques et de sécurité, ainsi que des « défis et crises auxquels l'Europe, la Méditerranée et l'Afrique » sont confrontées.

- Relations humaines imbriquées

La France, ancien pays colonisateur de l'Algérie, compte aujourd'hui une importante communauté algérienne (649 991 personnes en 2024, +0,5 % par rapport à 2023, selon le ministère de l'Intérieur), auxquels s'ajoutent 1,2 million de descendants d'immigrés algériens, selon l'Institut national d'études démographiques.

Une restriction des visas de courte durée pour visite familiale affecterait ainsi directement les Algériens.

Le Premier ministre François Bayrou et le chef de la diplomatie Jean-Noël Barrot ont publiquement refusé de faire peser sur la diaspora algérienne le poids de cette crise diplomatique. 

- Coopération sécuritaire

« La France considère Alger comme un partenaire privilégié dans la lutte contre le terrorisme en raison de son expertise et de ses capacités dans ce domaine », note Hasni Abidi, spécialiste de l'Algérie.

Et elle a un intérêt objectif à la stabilité de l'Algérie, le plus grand pays d'Afrique, frontalier de pays (Mali, Niger, Libye) où la sécurité est chaotique.

Les deux pays vont ainsi reprendre leur coopération sur la lutte contre le jihadisme au Sahel, avec à la clé les échanges de renseignements.

L'objectif est d'y contenir la progression des groupes armés et celle des différents trafics (drogue, armes, migrants).

Les deux pays doivent aussi travailler sur la question du potentiel retour de Syrie de centaines de jihadistes algériens ou franco-algériens. 

- Intérêts économiques

L'Algérie est une puissance énergétique considérable. La France est l'un de ses clients pour le gaz (6 milliards d'euros). « C'est important pour nous, mais pas critique », tempère un diplomate, précisant que le gaz algérien représente 6 à 7 % des approvisionnements.

Néanmoins, la crise a eu des effets délétères sur les intérêts français en Algérie, où la France compte quelque 6 000 entreprises.

Les flux commerciaux ont baissé de 20 à 30 % dans certains secteurs l'an dernier, en raison notamment de l'arrêt des importations de blé français.

Si les petites entreprises sont les plus affectées, les grandes ne sont pas épargnées. Le redémarrage d'une usine Renault a ainsi été suspendu.

- Immigration -

La question de la réadmission dans leur pays d'origine des Algériens sous obligation de quitter le territoire français (OQTF) a enflammé les relations bilatérales. Cette question a été brandie à de multiples reprises par le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau.

La crise a atteint son paroxysme après l'attentat de Mulhouse ayant fait un mort le 22 février, commis par un Algérien qui avait fait l'objet de plusieurs demandes de réadmission, refusées par l'Algérie. 

Le dernier rapport de la direction générale des étrangers en France note toutefois qu'en 2024, « la part de retours forcés est plus importante que la moyenne pour les éloignements d'Algériens ». Sur les quelque 34 000 Algériens interpellés en situation irrégulière, 3 000 ont été éloignés l'an dernier.

S'agissant des visas pour les dignitaires (anciens diplomates, ministres ou généraux), Alger peut aisément contourner cette restriction en raison d'un récent accord de réciprocité avec la Slovénie.

L'Italie, l'Allemagne et l'Espagne, qui achètent des milliards d'euros de gaz algérien, sont également susceptibles de leur fournir un visa Schengen.

- Accord avec l'UE

Alger a besoin du soutien de la France, dont le poids est prépondérant à Bruxelles, pour renégocier son accord d'association avec l'Union européenne.

L'UE est le plus grand partenaire commercial de l'Algérie.

Cet accord, en vigueur depuis 2005, prévoit notamment l'élimination progressive et réciproque des droits à l'importation sur les biens.

En octobre dernier, le président algérien avait annoncé vouloir négocier avec l'UE sa révision à partir de 2025, alors que les experts algériens estiment à plus de 30 milliards de dollars le manque à gagner du fait de cet accord.

Les entreprises publiques et privées algériennes ont d'importantes difficultés à rivaliser avec leurs homologues, car l'économie algérienne est restée longtemps très fermée à la concurrence, reposant traditionnellement sur l'exportation de dérivés pétroliers.

Dès lundi, Emmanuel Macron « a fait part au président Tebboune de l'appui de la France à la révision » de cet accord.


Les entreprises saoudiennes annoncent leurs résultats financiers pour 2024

Les entreprises saoudiennes ont annoncé leurs résultats pour 2024. (Shutterstock)
Les entreprises saoudiennes ont annoncé leurs résultats pour 2024. (Shutterstock)
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  • La Red Sea International Co. a fait état d'un redressement de sa rentabilité, annonçant un bénéfice net de 4 millions de riyals saoudiens
  • La Raydan Food Co. a affiché une perte nette de 73,1 millions de riyals saoudiens en 2024

RIYAD: De nombreuses entreprises ont publié leurs résultats financiers pour 2024 malgré la fermeture du marché saoudien en raison de la fête de l'Aïd el-Fitr, qui dure jusqu'au 2 avril.

La Red Sea International Co. a fait état d'un redressement de sa rentabilité, annonçant un bénéfice net de 4 millions de riyals saoudiens (1,07 million de dollars; 1 dollar = 0,93 euro), contre une perte nette de 23,1 millions de riyals saoudiens en 2023.

Dans un communiqué publié sur Tadawul, l'organisation a attribué cette amélioration à l'impact de l'acquisition de First Fix sur l'ensemble de l'année, ainsi qu'à l'augmentation des revenus et des performances. Le bénéfice d'exploitation est passé de 6 millions l'année précédente à 70 millions de riyals saoudiens.

La Raydan Food Co. a affiché une perte nette de 73,1 millions de riyals saoudiens en 2024, contre 30,8 millions de riyals saoudiens en 2023, soit une augmentation de 136,6 pour cent.

L'entreprise a attribué ces pertes à la baisse des ventes, à la diminution des revenus provenant des contrats et des franchises, à l'augmentation des frais de vente et de marketing, et aux coûts de dépréciation liés aux actifs de droit d'utilisation et aux terrains.

Les ajustements de la valeur des devises étrangères et les dépréciations d'investissement ont également contribué au déclin. Les ventes ont chuté de 12,4% pour atteindre 155,3 millions de riyals saoudiens, en raison de la baisse des performances des succursales et des revenus des contrats.

L'Osool and Bakheet Investment Co. est restée rentable malgré une baisse du revenu net. Les bénéfices de la société sont passés de 25,4 millions de riyals saoudiens en 2023 à 19,8 millions de riyals saoudiens en 2023, principalement en raison d'une baisse de 24% du total des revenus.

Une réduction de 31% des dépenses et une diminution de 55% des coûts de financement ont permis de compenser l'impact de cette baisse. Les autres revenus ont augmenté de 152% pour atteindre 4,2 millions de riyals saoudiens, bien que les dépenses de zakat aient augmenté de 58% pour atteindre 3,8 millions de riyals saoudiens.

La Maharah Human Resources Co. a fait état d'une forte augmentation des bénéfices, les bénéfices nets augmentant de 27,1 pour cent pour atteindre 127,4 millions de riyals saoudiens, grâce à une augmentation de 18 pour cent des revenus et à une amélioration de 6 pour cent du bénéfice brut, soutenus par la croissance du secteur des services aux entreprises.

L'organisation a bénéficié d'une réduction de 20 millions de riysals saoudien des pertes de crédit attendues et d'une augmentation de 11 millions de riyals saoudiens des autres revenus d'exploitation, principalement en raison de l'augmentation des incitations gouvernementales pour l'emploi en Arabie saoudite.

Toutefois, l'augmentation des investissements dans le capital humain a entraîné une hausse des frais généraux et administratifs de 3,5 millions de riyals saoudiens, tandis que les coûts de financement ont augmenté de 4 millions de riyals saoudiens.

En outre, les bénéfices des entreprises associées, dont la Care Shield Holding Co. et la Saudi Medical Systems Co. ont chuté de 30%, soit une baisse de 12,2 millions de riyals saoudiens, en raison des résultats plus faibles de Care Shield Holding Co. et de l'absence des données financières de la Saudi Medical Systems Co. pour les six derniers mois de l'année 2024.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com