Le chef de la diplomatie pakistanaise salue les initiatives vertes de l’Arabie saoudite

Le ministre pakistanais des Affaires étrangères, Bilawal Bhutto Zardari, s'entretenant avec Noor Nugali, rédacteur en chef adjoint d'Arab News. (AN Photo/Huda Bashatah)
Le ministre pakistanais des Affaires étrangères, Bilawal Bhutto Zardari, s'entretenant avec Noor Nugali, rédacteur en chef adjoint d'Arab News. (AN Photo/Huda Bashatah)
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Publié le Dimanche 13 novembre 2022

Le chef de la diplomatie pakistanaise salue les initiatives vertes de l’Arabie saoudite

  • Il salue le prince héritier, son leadership, sa vision et la transformation en Arabie saoudite, que ce soit au niveau des droits des femmes ou du changement climatique
  • Le Premier ministre propose de partager l’expérience et l’expertise de son pays, au moment où la région vulnérable agit pour se prémunir contre les pires effets du changement climatique

RIYAD: Le ministre pakistanais des Affaires étrangères a salué les «initiatives vertes» de l’Arabie saoudite, espérant que son pays pourra faire progresser la vision environnementale du prince héritier Mohammed ben Salmane.

Bilawal Bhutto Zardari a tenu ces propos, lors d’un entretien accordé exclusivement à Arab News au cours d’une visite de deux jours dans la capitale saoudienne – son premier voyage au sein du Royaume depuis qu’il a repris le dossier des affaires étrangères du Pakistan en avril.

Il se trouvait dans la ville balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh la semaine dernière et faisait partie de la délégation pakistanaise à la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques, dirigée par le Premier ministre Shahbaz Sharif.

«Nous étions à la COP27 en Égypte, où le Forum de l’initiative pour un Moyen-Orient vert était co-organisé par le prince héritier Mohammed ben Salmane et le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi», déclare-t-il à Arab News. «Le programme était remarquable et nous espérons pouvoir faire progresser sa vision.»

Il poursuit: «Cela témoigne d’un niveau de dynamisme et de leadership visionnaire qui convient aux temps modernes, en particulier sur le plan des initiatives vertes. Nous espérons voir les résultats des investissements que le Royaume souhaite faire dans l’énergie solaire, non seulement ici en Arabie saoudite mais aussi à travers le monde en exportant cette énergie.»

M. Bhutto Zardari faisait référence à un forum organisé par l’Arabie saoudite la semaine dernière en marge de la COP27 pour mettre en lumière les réalisations de l’Initiative pour un Moyen-Orient vert, un programme lancé en 2021 pour aider le Royaume et l’ensemble de la région à réduire les émissions de gaz à effet de serre, à protéger la biodiversité et à planter des milliards d’arbres.

Le ministre pakistanais des Affaires étrangères, Bilawal Bhutto Zardari, s’entretient avec la rédactrice en chef adjointe d’Arab News, Noor Nugali. (Photo AN/Huda Bashatah)
Le ministre pakistanais des Affaires étrangères, Bilawal Bhutto Zardari, s’entretient avec la rédactrice en chef adjointe d’Arab News, Noor Nugali. (Photo AN/Huda Bashatah)

S’exprimant lors du Forum de l’initiative pour un Moyen-Orient vert le 7 novembre, le Premier ministre pakistanais a proposé de partager l’expérience et l’expertise de son pays avec les pays membres, au moment où la région vulnérable agit pour se prémunir contre les pires effets du changement climatique.

«Nous espérons être en mesure de déployer tous les efforts possibles en termes d’assistance et d’expertise technique dans cette initiative», dit M. Bhutto Zardari, en s’appuyant sur l’offre de M. Sharif. «Par ailleurs, nous partageons la même vision: nous, au Pakistan, aimerions également faire la transition vers des énergies plus vertes.»

À plus grande échelle, il salue le succès du programme de réformes sociales et économiques de l’initiative Vision 2030 du Royaume : « Nous rendons hommage au prince héritier, à son leadership, à sa vision et à la transformation à laquelle nous assistons ici en Arabie saoudite, que ce soit au niveau des droits des femmes ou du changement climatique.»

Le Pakistan connaît très bien les conséquences des phénomènes météorologiques extrêmes, en particulier après que les inondations de cet été ont tué plus de 1 700 personnes, endommagé ou détruit des centaines de milliers de maisons et emporté des écoles, des cliniques et des systèmes d’approvisionnement en eau, principalement dans le Sind, le Balouchistan, le Pendjab et Khyber Pakhtunkhwa.

«Nous n’avons jamais connu d’inondations aussi catastrophiques», précise M. Bhutto Zardari. «Cela est sans aucun doute aggravé par le changement climatique. Après la mousson meurtrière de cet été, le tiers du pays – cette énorme masse terrestre – était sous l’eau. Une personne sur sept dans ma population a été touchée. Cela fait 33 millions de personnes.»

«Nous comprenons donc la nécessité de prendre au sérieux le climat et espérons nous concentrer sur les énergies vertes au Pakistan – solaire et éolienne – en travaillant sur un partenariat public-privé et en faisant participer le secteur privé, non seulement au Pakistan mais aussi en Arabie saoudite et dans d’autres pays.»

Le Centre d’aide humanitaire et de secours du roi Salmane a mis sur pied l’aide saoudienne au Pakistan à la suite des inondations, y compris le lancement d’un «pont de secours» aérien et terrestre.

M. Bhutto Zardari a salué les «initiatives vertes» de l’Arabie saoudite, espérant que son pays pourra faire progresser la vision environnementale du prince héritier Mohammed ben Salmane. (Photo AN/Huda Bashatah)
M. Bhutto Zardari a salué les «initiatives vertes» de l’Arabie saoudite, espérant que son pays pourra faire progresser la vision environnementale du prince héritier Mohammed ben Salmane. (Photo AN/Huda Bashatah)

«Nous sommes infiniment reconnaissants», soutient M. Bhutto Zardari en faisant allusion au travail humanitaire. «Le royaume d’Arabie saoudite et son peuple ont toujours été de grands amis et partisans du Pakistan. Chaque fois que nous avons traversé une période difficile, ils se sont tenus aux côtés du peuple pakistanais.»

«Cette fois n’est pas différente, que ce soit au moyen du pont aérien ou grâce à l’aide fournie par le fonds de secours. Le Royaume a déployé des efforts considérables pour aider tous ceux qui ont été touchés par les inondations au Pakistan. Le problème est que l’ampleur de la catastrophe est si grande qu’il semble toujours y avoir plus à faire.»

De nombreux scientifiques pensent que le changement climatique provoqué par l’homme a joué un rôle dans la mousson meurtrière au Pakistan. Pourtant, les experts affirment que le pays n’est responsable que de 0,4% des émissions historiques mondiales jugées responsables du réchauffement climatique. En revanche, les États-Unis sont responsables de 21,5% et la Chine de 16,5% de l’ensemble des émissions.

M. Bhutto Zardari se trouvait dans la ville balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh la semaine dernière et faisait partie de la délégation pakistanaise à la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques, dirigée par le Premier ministre Shahbaz Sharif. (Twitter/@pmln_org)
M. Bhutto Zardari se trouvait dans la ville balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh la semaine dernière et faisait partie de la délégation pakistanaise à la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques, dirigée par le Premier ministre Shahbaz Sharif. (Twitter/@pmln_org)

M. Bhutto Zardari se trouvait dans la ville balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh la semaine dernière et faisait partie de la délégation pakistanaise à la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques, dirigée par le Premier ministre Shahbaz Sharif. (Twitter/@pmln_org)

Sans surprise, la délégation pakistanaise à la COP27 a été un élément déterminant des efforts déployés par les pays en développement pour établir un «mécanisme de financement des pertes et dommages» en vue d’encourager les pays riches à aider les États les plus menacés par les conditions météorologiques extrêmes.

« Nous sommes très fiers que le Pakistan, en tant que président du G77, et en particulier compte tenu de nos expériences avec les inondations catastrophiques, ait réussi à jouer un rôle-clé dans ces négociations », déclare M. Bhutto Zardari à Arab News.

« À la COP27, nous sommes parvenus à un consensus où, finalement, ce ne sont pas uniquement l’atténuation et l’adaptation qui ont été ajoutées à l’agenda des pays en développement comme le Pakistan mais aussi les pertes et les dommages ».

« C’est une grande réussite en effet. Il s’agit d’un pas dans la bonne direction. Mais, comme pour tout le reste, qu’il s’agisse d’adaptation et d’atténuation, ou encore de pertes et de dommages, c’est formidable que nous les ayons à l’ordre du jour, mais nous allons devoir mener à bien la mise en œuvre.»

Le ministre pakistanais a également salué le «leadership» du prince héritier Mohammed ben Salmane, mettant en lumière la «vision et la transformation à laquelle nous assistons». (Photo AN /Huda Bashatah)
Le ministre pakistanais a également salué le «leadership» du prince héritier Mohammed ben Salmane, mettant en lumière la «vision et la transformation à laquelle nous assistons». (Photo AN /Huda Bashatah)

Le ministre pakistanais a également salué le «leadership» du prince héritier Mohammed ben Salmane, mettant en lumière la «vision et la transformation à laquelle nous assistons». (Photo AN /Huda Bashatah)

La présence très médiatisée du gouvernement pakistanais à Charm el-Cheikh s’est également produite dans un contexte de hausse de l’inflation, de diminution des réserves de devises et de graves problèmes d’endettement, sans parler d'une crise constitutionnelle autour de la destitution d’Imran Khan du poste de Premier ministre.

M. Khan, évincé par le Parlement lors d’un vote de défiance en avril, affirme qu’il a été renversé dans un complot orchestré par les États-Unis et son successeur – des allégations que Washington et M. Sharif nient.

Les tensions politiques se sont intensifiées le 3 novembre lorsque M. Khan a été blessé à la jambe par un homme armé qui a attaqué son convoi de protestation. Le tireur a été arrêté et, selon la police, aurait reconnu la tentative de meurtre.

Dans un entretien récent avec Christine Amanpour de CNN, M. Bhutto Zardari, fils de l’ancienne Première ministre pakistanaise Benazir Bhutto, a condamné l’attaque sans réserve, appelant à une « enquête libre, juste et impartiale ».

«Le Premier ministre a déjà écrit au juge en chef du Pakistan, lui demandant de tenir une enquête judiciaire sur l’attaque contre M. Khan. Et nous appelons à une enquête libre, juste et impartiale», dit-il à Arab News. «Une enquête libre, juste et impartiale signifie que nous ne devons pas politiser cette tragédie ou l’utiliser pour prendre des individus pour cible sans preuve.»

Depuis l’attaque, M. Khan affirme que des personnalités du gouvernement et de l’armée nationale étaient à l’origine de la fusillade et ont mis en doute l’impartialité de toute enquête.

« Bien sûr, si M. Khan a des doutes sur l’impartialité du pouvoir judiciaire, nous engagerons avec lui ce qu’il pense être une enquête impartiale», affirme M. Bhutto Zardari,  également président du Parti du peuple pakistanais. Ce parti de centre gauche est l’un des trois plus grands partis politiques du Pakistan et un rival du Pakistan Tehreek-e-Insaf de M. Khan.

Écartant les accusations de M. Khan, il soutient: «Tout le monde a le droit d’avoir ses propres opinions, mais tout le monde n’a pas droit à son propre ensemble de faits.»

Indépendamment de l’évolution du drame politique dans les prochains jours, la préoccupation principale de nombreuses familles pakistanaises est de pouvoir se nourrir. Alors que des millions de personnes déplacées vivent sous des tentes et que l’hiver approche à grands pas, le pays a urgemment besoin d’aide.

Une évaluation officielle pakistanaise estime le coût de la reprise à plus de 16 milliards de dollars (1 dollar = 0,96 euro), sans compter les difficultés économiques existantes du pays.

«Les dommages causés à notre économie s’élèvent à plus de 30 milliards de dollars, soit 10% de notre PIB. Ainsi, le chemin à parcourir, en ce qui concerne la reconstruction et la réhabilitation, est long et ardu», précise M. Bhutto Zardari. «Mais nous nous engageons à transformer cette crise, cette catastrophe, en une possibilité et non seulement à investir dans la reconstruction mais aussi à mieux reconstruire, de manière qui soit plus adaptée au climat et à l’environnement.»

Des informations circulent récemment dans les médias pakistanais, évaluant les investissements saoudiens à plus de dix milliards de dollars, en plus du renouvellement du prêt de 3 milliards de dollars que le Pakistan doit actuellement à l’Arabie saoudite. M. Bhutto Zardari a refusé de s’attarder sur les détails.

«Je ne divulguerai rien à l'avance», déclare-t-il à Arab News.

Il ajoute: «Comme vous le savez, le Pakistan et l’Arabie saoudite entretiennent des relations historiques et fraternelles qui remontent dans le temps et se sont approfondies au fil des ans.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Le Liban réforme le secret bancaire, une mesure clé pour ses bailleurs

Cette photo prise le 20 mai 2020 montre une vue de l'entrée fortifiée de la Banque du Liban, la banque centrale du Liban, dans la capitale Beyrouth. (AFP)
Cette photo prise le 20 mai 2020 montre une vue de l'entrée fortifiée de la Banque du Liban, la banque centrale du Liban, dans la capitale Beyrouth. (AFP)
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  • Le Liban a accordé jeudi, par un vote au Parlement, un accès plus large des organismes de contrôle aux informations bancaires, une réforme clé réclamée dans ce pays
  • Le gouvernement a indiqué que la loi s'appliquerait de manière rétroactive sur 10 ans

BEYROUTH: Le Liban a accordé jeudi, par un vote au Parlement, un accès plus large des organismes de contrôle aux informations bancaires, une réforme clé réclamée dans ce pays, plongé dans une grave crise économique, par les bailleurs internationaux, dont le FMI.

Le gouvernement a indiqué que la loi s'appliquerait de manière rétroactive sur 10 ans, couvrant donc le début de la crise économique lorsque les banquiers ont été accusés d'aider des personnalités à transférer des fonds importants à l'étranger.

Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, a salué une "étape indispensable vers la réforme financière" que son gouvernement a promis de réaliser et un "pilier essentiel d'un plan de reconstruction".

Cette mesure, a-t-il ajouté, est "fondamentale pour restaurer les droits des déposants et la confiance des citoyens et de la communauté internationale". Il a mis en avant que l'opacité financière, prévalant de longue date au Liban, n'était plus aussi attractive pour les investisseurs qu'elle avait pu l'être.

"Il ne faut pas croire qu'avec cette loi, n'importe qui va entrer dans une banque et demander des détails sur un compte", a tempéré le ministre des Finances, Yassine Jaber, en déplacement à Washington avec son collègue de l'Economie, Amer Bisat, et le nouveau gouverneur de la Banque centrale, Karim Souaid.

Ces responsables doivent se rendre à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international (FMI).

Le Liban a longtemps été une plaque-tournante financière régionale, dont la législation stricte sur le secret bancaire était perçue comme un atout, jusqu'à la profonde crise économique et financière qui a éclaté en 2019 et terni sa réputation.

Depuis, les autorités sont sous pression, interne et internationale, pour réformer une législation accusée d'avoir permis une fuite de capitaux au déclenchement de la crise, alors que les simples déposants étaient privés de leur épargne et que la valeur de la monnaie locale plongeait.

- Loi rétroactive sur dix ans -

Selon le groupe de défense des droits libanais Legal Agenda, les changements votés jeudi autorisent "les organes de contrôle et de régulation bancaire (...) à demander l'accès à toutes les informations sans raison particulière".

Ces organismes pourront avoir accès à des informations comme le nom des clients et les détails de leurs dépôts, et enquêter sur d'éventuelles activités suspectes, selon Legal Agenda.

La communauté internationale exige depuis longtemps d'importantes réformes pour débloquer des milliards de dollars et aider à la relance de l'économie libanaise, dont les maux sont imputés à la mauvaise gestion et à la corruption.

La récente guerre entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien Hezbollah a aggravé la situation et le pays, à court d'argent, a besoin de fonds pour la reconstruction.

M. Salam a souligné que la réforme "ouvrait une page nouvelle" dans la lutte contre l'évasion fiscale, la corruption et le blanchiment.

Le ministre des Finances a relevé que la Banque centrale aura "plus de marge de manoeuvre" pour accéder à certains comptes.

Selon Alain Aoun, membre de la commission des finances du Parlement, une première réforme en 2022 avait été jugée insuffisante par le FMI. Les organismes de contrôle pourront désormais demander "l'information qu'ils veulent", a-t-il dit à l'AFP.

En avril 2022, le Liban et le FMI avaient conclu un accord sous conditions pour un prêt sur 46 mois de trois milliards de dollars, mais les réformes alors exigées n'ont pour la plupart pas été entreprises.

En février, le FMI s'est dit ouvert à un nouvel accord, et le nouveau gouvernement libanais a promis d'autres réformes. Il doit prochainement soumettre au Parlement un projet de loi pour restructurer le secteur bancaire.

Mercredi, le gouvernement a aussi signé un accord de 250 millions de dollars avec la Banque mondiale pour relancer son secteur électrique en déshérence, qui prive régulièrement les Libanais de courant.


Le Parlement libanais approuve un projet de loi sur le secret bancaire

Le Parlement a adopté des amendements à "la loi relative au secret bancaire" et à la législation monétaire, selon le bureau de son président, Nabih Berri. (AFP)
Le Parlement a adopté des amendements à "la loi relative au secret bancaire" et à la législation monétaire, selon le bureau de son président, Nabih Berri. (AFP)
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  • La communauté internationale exige depuis longtemps d'importantes réformes pour débloquer des milliards de dollars afin d'aider à la relance de l'économie libanaise, plongée depuis 2019 dans une profonde crise
  • Selon le groupe de défense des droits libanais Legal Agenda, les amendements autorisent "les organes de contrôle et de régulation bancaire (...) à demander l'accès à toutes les informations" sans fournir de raison particulière

BEYROUTH: Le Parlement libanais a approuvé jeudi un projet de loi sur la levée du secret bancaire, une réforme clé réclamée par le Fonds monétaire international (FMI), au moment où des responsables libanais rencontrent à Washington des représentants des institutions financières mondiales.

Le Parlement a adopté des amendements à "la loi relative au secret bancaire" et à la législation monétaire, selon le bureau de son président, Nabih Berri.

La communauté internationale exige depuis longtemps d'importantes réformes pour débloquer des milliards de dollars afin d'aider à la relance de l'économie libanaise, plongée depuis 2019 dans une profonde crise imputée à la mauvaise gestion et à la corruption.

La récente guerre entre Israël et le Hezbollah a aggravé la situation et le pays, à court d'argent, a désormais besoin de fonds pour la reconstruction.

Selon le groupe de défense des droits libanais Legal Agenda, les amendements autorisent "les organes de contrôle et de régulation bancaire (...) à demander l'accès à toutes les informations" sans fournir de raison particulière.

Ces organismes pourront avoir accès à des informations telles que les noms des clients et les détails de leurs dépôts, et enquêter sur d'éventuelles activités suspectes, selon Legal Agenda.

Le Liban applique depuis longtemps des règles strictes en matière de confidentialité des comptes bancaires, ce qui, selon les critiques, rend le pays vulnérable au blanchiment d'argent.

En adoptant ce texte, le gouvernement avait précisé qu'il s'appliquerait de manière rétroactive pendant 10 ans. Il couvrira donc le début de la crise économique, lorsque les banquiers ont été accusés d'aider certaines personnalités à transférer d'importantes sommes à l'étranger.

Le feu vert du Parlement coïncide avec une visite à Washington des ministres des Finances, Yassine Jaber, et de l'Economie, Amer Bisat, ainsi que du nouveau gouverneur de la Banque centrale, Karim Souaid, pour des réunions avec la Banque mondiale et le FMI.

M. Jaber a estimé cette semaine que l'adoption des amendements donnerait un "coup de pouce" à la délégation libanaise.

En avril 2022, le Liban et le FMI ont conclu un accord sous conditions pour un programme de prêt sur 46 mois de trois milliards de dollars, mais les réformes alors exigées n'ont pour la plupart pas été entreprises.

En février, le FMI s'est dit ouvert à un nouvel accord avec Beyrouth après des discussions avec M. Jaber. Le nouveau gouvernement libanais s'est engagé à mettre en oeuvre d'autres réformes et a également approuvé le 12 avril un projet de loi pour restructurer le secteur bancaire.


Syrie: Londres lève ses sanctions contre les ministères de la Défense et de l'Intérieur

Abdallah Al Dardari, chef régional pour les Etats arabes au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), lors d'une interview avec l'AFP à Damas le 19 avril 2025. (AFP)
Abdallah Al Dardari, chef régional pour les Etats arabes au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), lors d'une interview avec l'AFP à Damas le 19 avril 2025. (AFP)
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  • "Les entités suivantes ont été retirées de la liste et ne sont plus soumises à un gel des avoirs: ministère de l'Intérieur, ministère de la Défense", indique notamment le communiqué du département du Trésor
  • Des agences de renseignement sont également retirées de la liste. La totalité d'entre elles ont été dissoutes par les nouvelles autorités en janvier

LONDRES: Le Royaume-Uni a annoncé jeudi avoir levé ses sanctions contre les ministères syriens de l'Intérieur et de la Défense ainsi que contre des agences de renseignement, qui avaient été imposées sous le régime de Bachar al-Assad.

"Les entités suivantes ont été retirées de la liste et ne sont plus soumises à un gel des avoirs: ministère de l'Intérieur, ministère de la Défense", indique notamment le communiqué du département du Trésor.

Des agences de renseignement sont également retirées de la liste. La totalité d'entre elles ont été dissoutes par les nouvelles autorités en janvier.

Ces autorités, issues de groupes rebelles islamistes, ont pris le pouvoir le 8 décembre.

Le Royaume-Uni avait début mars déjà levé des sanctions à l'égard de 24 entités syriennes ou liées à la Syrie, dont la Banque centrale.

Plus de trois cents individus restent toutefois soumis à des gels d'avoirs dans ce cadre, ainsi qu'une quarantaine d'entités, selon le communiqué du Trésor.

Les nouvelles autorités syriennes appellent depuis la chute d'Assad en décembre dernier à une levée totale des sanctions pour relancer l'économie et reconstruire le pays, ravagé après 14 années de guerre civile.