COP 27: Pour l’Élysée, «l’heure est au choix en matière de sécurité énergétique»

Le président français Emmanuel Macron s'entretient avec le président égyptien Abdel Fatah al-Sissi lors de la session de haut niveau du One Ocean Summit, dans la ville portuaire de Brest, le 11 février 2022. (Photo, AFP)
Le président français Emmanuel Macron s'entretient avec le président égyptien Abdel Fatah al-Sissi lors de la session de haut niveau du One Ocean Summit, dans la ville portuaire de Brest, le 11 février 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 05 novembre 2022

COP 27: Pour l’Élysée, «l’heure est au choix en matière de sécurité énergétique»

  • Le premier enjeu de cette COP serait selon Paris de tenir le cap des engagements climatiques
  • L’Élysée insiste sur la volonté présidentielle de passer de 2% à 4% de réduction des émissions par an

PARIS: C’est dans un climat bien pesant sur le plan mondial que s’ouvre le 7 novembre, la COP 27 dans la station balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh, avec la participation de près de deux cents pays et organisations internationales.

Catastrophes naturelles à répétitions, vagues de chaleur, inondations provoquant des milliers de morts, feux de forêts géants et une guerre en Ukraine qui accentue la crise alimentaire et énergétique… désormais, le monde vit au quotidien les soubresauts dramatiques engendrés par le réchauffement climatique.

Face à cette donne, la seule alternative consiste selon Paris à garder le cap et poursuivre l’application des accords de Paris sur le climat signés en 2015, et qui consistent à contenir le réchauffement climatique au-dessous de 2°C et le limiter ultérieurement à 1,5°C.

Le premier enjeu de cette COP en ce moment charnière serait, selon Paris, de tenir le cap des engagements climatiques, non seulement au niveau national et européen mais également au niveau international, indépendamment de la volatilité ou des difficultés

 

C’est dans cet ordre d’idées que la COP 27 revêt une importance particulière pour l’Élysée qui juge que «l’heure est celle du choix en matière de sécurité énergétique pour plusieurs pays développés, en voie de développement ou émergents, dans un contexte où le marché du gaz et du pétrole est très instable».

L’Élysée, pour qui la conférence de cette année «remet au centre du jeu les questions de sécurité énergétique», affirme que les catastrophes climatiques sont aujourd’hui une réalité indéniable «qui nous incite à renouveler notre engagement de solidarité sur le plan international et à être au rendez-vous de la solidarité avec les pays pauvres et les pays émergents».

Le premier enjeu de cette COP en ce moment charnière serait, selon Paris, de tenir le cap des engagements climatiques, non seulement au niveau national et européen mais également au niveau international, indépendamment de la volatilité ou des difficultés. «C’est d’ailleurs le but du contrat Nord-Sud que le président français, Emmanuel Macron, avait annoncé à New York et sur lequel il va falloir avancer», souligne l’Élysée, qui affirme que la France est en première ligne à l’heure où l’enjeu consiste à inciter les autres partenaires, notamment le G7, à tenir leurs engagements.

Dans ce contexte, la France a insisté sur la nécessité de traiter des éléments qu’elle considère indispensables lors de cette COP.

Selon l’Élysée, la partie charbon reste «la mère des batailles et il va falloir progresser sur les partenariats de transition énergétique d’une manière très ambitieuse et très pragmatique avec les gros consommateurs, notamment l’Inde, l’Indonésie le Vietnam».

L’engagement présidentiel se traduit selon l’Élysée par la méthode de planification écologique qui avance également dans le domaine du transport avec l’ambition du président d’avoir deux millions de voitures électriques produites en France à l’horizon de 2030.

 

Pour soutenir financièrement la transition dans les pays les plus vulnérables, la France mobilise 6 milliards d’euros par an, contribuant ainsi pleinement à l’engagement de 100 milliards de dollars annuels (1 dollar = 1,01 euro).

Le lien entre la nature et le climat est un second point sur lequel la France insiste. L’importance des questions de biodiversité ont, selon l’Élysée, toute leur place à la COP 27, décrite comme une occasion pour «relancer les partenariats sur les forêts et sur la protection des réserves carbones absolument indispensables».

Sur le plan national, l’Élysée indique que le moment est important au niveau de la mise en œuvre des accords de Paris sur le climat «qui figure au cœur des préoccupations du président de la République depuis son précédent mandat (…), ce qui a concrètement conduit à obtenir une baisse d’environ 10% des émissions de gaz à effet de serre au cours du quinquennat précédent». Sur ce plan, l’Élysée a également insisté sur la «volonté d’accélérer et de passer de 2% de réduction des émissions par an à 4%», en référence à l’engagement pris par Emmanuel Macron pendant sa campagne présidentielle.

L’engagement présidentiel se traduit selon l’Élysée par la méthode de planification écologique qui avance également dans le domaine du transport avec l’ambition du président d’avoir deux millions de voitures électriques produites en France à l’horizon de 2030.

Dans le domaine de la forêt, l’Élysée note qu’en ce qui concerne «l’ambition du président de replanter un milliard d’arbres à l’horizon de 2030, il s’agit là d’aller deux fois plus vite que ce qui se faisait précédemment. Il en est de même sur le plan européen où cette ambition a été traduite au mois de juin dernier par les progrès significatifs obtenus par la présidence française de l’Union européenne avec l’objectif de passer à 55% de réduction des émissions en 2030 au niveau de l’Europe». 

Cette dynamique, souligne l’Élysée, a été construite pour arriver à faire la démonstration que l’Union européenne est déterminée à agir sur le changement climatique et renforcer sa conviction sur la réduction des émissions.

 

 


Le PDG de CMA CGM assure «ne pas s'immiscer dans la ligne éditoriale» des médias qu'il possède

Auditionné à l'Assemblée nationale mercredi, Rodolphe Saadé, PDG du groupe CMA CGM, a assuré "ne pas s'immiscer dans la ligne éditoriale" des médias qu'il possède, quelques jours après l'acquisition du média vidéo Brut, qui suit celle de BFMTV ou RMC. (AFP)
Auditionné à l'Assemblée nationale mercredi, Rodolphe Saadé, PDG du groupe CMA CGM, a assuré "ne pas s'immiscer dans la ligne éditoriale" des médias qu'il possède, quelques jours après l'acquisition du média vidéo Brut, qui suit celle de BFMTV ou RMC. (AFP)
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  • "Tout ce qu'on fait c'est leur donner cette bouffée d'oxygène (...) On ne leur demande pas de dire blanc ou de dire noir, ça c'est eux qui gèrent", a poursuivi le milliardaire, président de l'armateur CMA CGM, dont la branche médias est CMA Media
  • Selon lui, les médias ne "représentent qu'une part modeste" des investissements de son groupe, "moins de 5%", mais "répondent à un enjeu majeur, la vitalité démocratique"

PARIS: Auditionné à l'Assemblée nationale mercredi, Rodolphe Saadé, PDG du groupe CMA CGM, a assuré "ne pas s'immiscer dans la ligne éditoriale" des médias qu'il possède, quelques jours après l'acquisition du média vidéo Brut, qui suit celle de BFMTV ou RMC.

"Les journaux ou chaînes de télévision qu'on a rachetés ont une indépendance, ce sont des journaux qui sont nuancés, qui offrent le pluralisme. Je ne m'immisce pas dans la ligne éditoriale de ces journaux", a-t-il déclaré lors d'une audition devant la commission des affaires économiques de l'Assemblée.

Il répondait au député France insoumise René Pilato qui suggérait une "grande loi de séparation des entreprises et des médias".

"Si des investisseurs comme le groupe CMA CGM ne viennent pas, ces médias malheureusement tombent", a ajouté M. Saadé, rappelant que le secteur des médias est "très sinistré".

"Tout ce qu'on fait c'est leur donner cette bouffée d'oxygène (...) On ne leur demande pas de dire blanc ou de dire noir, ça c'est eux qui gèrent", a poursuivi le milliardaire, président de l'armateur CMA CGM, dont la branche médias est CMA Media.

Selon lui, les médias ne "représentent qu'une part modeste" des investissements de son groupe, "moins de 5%", mais "répondent à un enjeu majeur, la vitalité démocratique".

"Dans un monde traversé par les +fake news+, je crois que les industriels ont un rôle à jouer pour défendre le pluralisme, l'indépendance et la qualité de l'information. Si nous voulons continuer à produire de l'information en France et résister à la domination des grandes plateformes, nous devons garantir des groupes de médias solides capables de créer des contenus de qualité et de les diffuser sur tous les supports", a-t-il défendu.

Outre BFMTV, RMC, et désormais Brut, CMA Media possède les journaux La Tribune et La Tribune Dimanche, La Provence et Corse Matin. Le groupe vient également de racheter la chaîne télé Chérie 25 (NRJ Group).

Vendredi, les Sociétés des journalistes (SDJ) de BFMTV, RMC et La Tribune avaient déploré qu'"une prise de position de Rodolphe Saadé sur l'actualité politique et sociale du pays (ait) été diffusée à l'antenne de BFMTV" jeudi.

Il s'agissait d'extraits écrits tirés d'une tribune publiée dans La Provence après le mouvement "Bloquons tout" du 10 septembre. "Les entreprises ne sont pas des adversaires, elles sont des partenaires de la Nation", y écrivait notamment M. Saadé.

 


Faure «sur sa faim» après son entretien avec Lecornu, resté «très flou» sur ses intentions

Le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, est ressorti "sur sa faim" de son entretien mercredi avec le Premier ministre Sébastien Lecornu, resté selon lui "très flou sur ses intentions". (AFP)
Le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, est ressorti "sur sa faim" de son entretien mercredi avec le Premier ministre Sébastien Lecornu, resté selon lui "très flou sur ses intentions". (AFP)
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  • Si M. Lecornu était "là pour refaire François Bayrou, les mêmes causes produiraient les mêmes effets et nous censurerions dès la (déclaration) de politique générale", que prononce chaque nouveau Premier ministre, a-t-il prévenu
  • Il était accompagné par le chef de file des députés socialistes Boris Vallaud, celui des sénateurs Patrick Kanner, et la maire de Nantes Johanna Rolland

PARIS: Le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, est ressorti "sur sa faim" de son entretien mercredi avec le Premier ministre Sébastien Lecornu, resté selon lui "très flou sur ses intentions".

"Pour l'instant, nous sommes restés sur notre faim et nous verrons bien ce qu'il a à nous dire dans les prochains jours", a déclaré le premier secrétaire du PS, à l'issue de sa première rencontre à Matignon, qui a duré près de deux heures.

Si M. Lecornu était "là pour refaire François Bayrou, les mêmes causes produiraient les mêmes effets et nous censurerions dès la (déclaration) de politique générale", que prononce chaque nouveau Premier ministre, a-t-il prévenu à la veille d'une importante journée de mobilisation syndicale.

Il était accompagné par le chef de file des députés socialistes Boris Vallaud, celui des sénateurs Patrick Kanner, et la maire de Nantes Johanna Rolland.

A propos de la journée d'actions de jeudi, il a expliqué que ces manifestations seraient "aussi un élément du rapport de force que nous devons installer avec un exécutif qui, jusqu'ici, n'a pas fait la démonstration de sa capacité à comprendre la colère et même l'exaspération des Français".

Olivier Faure a également dit qu'il ne souhaitait pas "voir revenir sur la table une loi immigration", estimant que le Premier ministre macroniste était "tiraillé par une droite qui lorgne de plus en plus vers l'extrême droite" et avait  "beaucoup de problèmes dans son propre socle commun".

"Nous ne cherchons pas la censure, nous ne cherchons pas la dissolution, nous ne cherchons pas la destitution. Nous cherchons à ce que les Français soient entendus", a-t-il plaidé, en citant un sondage Ifop commandé par le parti montrant que les Français, quelles que soient leurs sensibilités, plébiscitent les mesures poussées par le PS.

"Il y a des mesures qui sont très majoritaires dans le pays, pour la taxe Zucman" sur les hauts patrimoines, "pour en finir" avec la réforme des retraites, pour "rendre du pouvoir d'achat", notamment à travers "un taux différentiel de CSG", a-t-il détaillé.


Des socialistes au RN, Lecornu reçoit ses opposants avant une grande journée d'action

Le nouveau Premier ministre français Sébastien Lecornu (C) participe à une réunion lors de sa visite au centre départemental de santé de Macon, dans le centre-est de la France, le 13 septembre 2025.  (AFP)
Le nouveau Premier ministre français Sébastien Lecornu (C) participe à une réunion lors de sa visite au centre départemental de santé de Macon, dans le centre-est de la France, le 13 septembre 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre Sébastien Lecornu entame une série de réunions avec les oppositions avant une grande journée de mobilisation, dans un climat tendu marqué par les revendications sociales et les divergences sur le plan de redressement budgétaire

PARIS: Sébastien Lecornu reçoit mercredi ses opposants politiques, à la veille d'une journée importante de mobilisation sociale, sans grande marge de manœuvre pour discuter, au vu des lignes rouges qu'ils posent et des menaces de censure.

Tous les dirigeants de gauche - à l'exception de La France insoumise qui a refusé l'invitation -  ainsi que ceux du Rassemblement national vont défiler dans le bureau du nouveau Premier ministre, à commencer par les socialistes à 09H30.

Sébastien Lecornu a déjà échangé la semaine dernière avec les responsables du "socle commun" de la droite et du centre, ainsi que les syndicats et le patronat.

"Le premier qui doit bouger, c'est le gouvernement", a estimé pour sa part le président du groupe des députés Liot Laurent Panifous, reçu mardi, ajoutant que "le sujet des retraites ne peut pas être renvoyé uniquement à 2027".

François Bayrou avait obtenu la mansuétude du PS sur le budget 2025 en ouvrant un "conclave" sur la réforme des retraites, qui s'est soldé par un échec. Puis il a présenté à la mi-juillet un sévère plan de redressement des finances publiques qui a fait hurler toutes les oppositions.

Mercredi, "ça va être un round d'observation. La veille des grosses manifs, on sera dur, exigeant. Ce qui se joue ce n'est pas au premier chef un sujet budgétaire", mais un "sujet démocratique" car ce sont les "battus qui gouvernent", anticipe un responsable socialiste.

- Gestes -

Ces entretiens ont lieu sous la pression de la rue, alors qu'une mobilisation massive est attendue jeudi, de l'ordre de celles contre la réforme des retraites en 2023. Les syndicats contestent notamment les mesures budgétaires "brutales" de François Bayrou.

Avant d'entamer les discussions, Sébastien Lecornu a fait plusieurs gestes en direction de la gauche et de l'opinion: retrait de la proposition impopulaire de supprimer deux jours fériés, et promesse de ne pas rouvrir le conclave sur les retraites.

Il a aussi consacré son premier déplacement samedi à l'accès aux soins, avant d'annoncer la suppression très symbolique, dès l'an prochain, des avantages restants octroyés aux ex-Premiers ministres.

Les socialistes ont eux posé leurs conditions dès dimanche face aux offres appuyées de dialogue du Premier ministre.

Ils considèrent que le plan Bayrou "ne doit pas servir de base de discussion", alors que Sébastien Lecornu a l'intention d'en faire un point de départ, puis de mettre les parlementaires devant leur responsabilité pour l'amender.

- "Rupture" -

Mercredi, les socialistes viendront avec en main un sondage Ifop commandé par le parti montrant que les Français, quelles que soient leurs sensibilités, plébiscitent les mesures poussées par le PS.

Parmi elles, la création d'une taxe de 2% sur les patrimoines supérieurs à 100 millions d'euros - la fameuse taxe Zucman, qui enflamme ce débat budgétaire - à laquelle 86% des sondés sont favorables, dont 92% des sympathisants Renaissance et 89% des sympathisants LR.

Le Premier ministre a cependant déjà fermé la porte à cette taxe, tout en reconnaissant que se posaient "des questions de justice fiscale".

La taxe Zucman, "c'est une connerie, mais ils vont la faire quand même parce que ça permet d'obtenir un accord de non-censure" avec la gauche, a de son côté prédit mardi Marine Le Pen, sans pour autant fermer la porte à une mise à contribution des plus fortunés.

"Si la rupture consiste à un retour aux sources socialistes du macronisme, c'est contraire à l'aspiration majoritaire du pays", a également mis en garde la cheffe des députés RN, attendue à 16H00 à Matignon avec Jordan Bardella.

Un avertissement auquel le patron des députés LR Laurent Wauquiez a fait écho mardi en dénonçant "la pression du PS", craignant qu'il "n'y ait plus rien sur l'immigration, la sécurité ou l'assistanat" dans le budget.

Autre point au cœur des discussions, le niveau de freinage des dépenses. La présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a appelé dimanche à chercher un accord autour "de 35 à 36 milliards" d'euros d'économies, soit moins que les 44 milliards initialement prévus par François Bayrou, mais plus que les 21,7 milliards du PS.

"Les socialistes donnent l'air d'être déterminés et de poser des conditions mais c'est un moyen de rentrer dans les négociations", estime Manuel Bompard, coordinateur de LFI, grinçant sur la politique des "petits pas" du PS, au détriment des "grands soirs".