PARIS: Le G20 des grandes puissances économiques mondiales doit appeler la Russie à entrer dans une "logique de désescalade" en Ukraine, lors de son prochain sommet mardi et mercredi en Indonésie, a déclaré vendredi la présidence française.
Le président russe Vladimir Poutine sera le grand absent de ce sommet, réduit de facto à un G19, mais l'offensive russe en Ukraine depuis le 24 février et ses multiples répercussions géopolitiques, économiques et financières dans le monde seront au premier rang des préoccupations à Bali.
"Il y a un espace très clair au G20 pour porter un message de paix et demander à la Russie d'entrer dans la logique de désescalade", a relevé l'Elysée.
Un certain nombre de pays du G20 comme la Chine et l'Inde sont restés jusqu'ici très prudents, refusant de condamner l'offensive russe en Ukraine ou émettant des réserves indirectes à mesure que le conflit s'installe dans la durée.
"Le fait que Vladimir Poutine ne soit pas là montre qu'une coalition se forme au sein du G20 et que l'isolement de la Russie est réel", note un conseiller du président Emmanuel Macron.
"Une très grande majorité au sein du club (du G20) considère que cette guerre est énorme et insupportable pour le reste du monde", dit-il.
Le président français, qui arrivera lundi soir à Bali, aura l'occasion de s'en entretenir directement avec le président chinois Xi Jinping mardi ainsi qu'avec le Premier ministre indien Narendra Modi et le président indonésien Joko Widodo.
Une bilatérale avec le président américain Joe Biden n'est "à ce stade pas formalisée", a en revanche indiqué l'Elysée. Le chef de l'Etat se rendra début décembre à Washington pour une visite d'Etat.
Emmanuel Macron ne rencontrera pas le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, dépêché à la place du maître du Kremlin à Bali. "On verra si d'autres contacts sont possibles", a indiqué l'Elysée sans plus de précisions.
Emmanuel Macron se rendra ensuite à Bangkok pour un sommet du Forum de coopération Asie-Pacifique (Apec), jeudi et vendredi.
La France sera le premier pays européen invité dans ce format, souligne l'Elysée, qui y voit une "reconnaissance par les pays de la région" de sa stratégie "IndoPacifique".
Emmanuel Macron a érigé cette partie du monde, au coeur de l'économie mondiale et théâtre de la rivalité croissante entre la Chine et les Etats-Unis, en priorité stratégique pour la France, qui y compte de nombreux territoires et espaces maritimes.