DJEDDAH: L'organisme de surveillance nucléaire de l'ONU a tiré la sonnette d'alarme jeudi après que l'Iran a affirmé avoir mis au point un «super-missile» hypersonique capable de pénétrer les systèmes de défense de n'importe quel pays.
«Toutes ces annonces augmentent l'attention, les préoccupations et l'attention du public sur le programme nucléaire iranien», a affirmé Rafael Grossi, directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique.
Les missiles hypersoniques peuvent lancer des armes nucléaires de la même manière que les missiles balistiques traditionnels, mais ils peuvent voler à plus de cinq fois la vitesse du son et sont très maniables, ce qui les rend impossibles à suivre et à abattre.
Contrairement aux missiles balistiques, les missiles hypersoniques volent sur une trajectoire basse dans l'atmosphère, et sont capables d'atteindre des cibles plus rapidement.
Le nouveau missile hypersonique de l'Iran «a été développé pour passer à travers les boucliers de défense aérienne», a déclaré jeudi le général Amirali Hajizadeh, commandant de l'unité aérospatiale du Corps des gardiens de la révolution islamique. «Il sera capable de franchir tous les systèmes de défense antimissile». Il faudra des décennies avant qu'un système capable de l'intercepter soit développé, a assuré Hajizadeh.
De nombreux analystes en armement estiment que l'évaluation du général est correcte. Plusieurs pays ont mis au point des systèmes de défense contre les missiles de croisière et balistiques, mais la capacité de suivre et d'abattre un missile hypersonique reste insaisissable.
Tout la question est maintenant de savoir comment Téhéran a obtenu cette technologie. L'essai d'un missile hypersonique par la Corée du Nord l'année dernière a suscité des inquiétudes quant à la course à l'acquisition de cette technologie, qui est actuellement menée par la Russie, suivie par la Chine et les États-Unis.
L'Iran et la Russie sont tous deux la cible de sanctions internationales sévères et ont réagi en renforçant leur coopération dans des domaines clés afin de soutenir leurs économies.
La revendication de l'Iran concernant les missiles hypersoniques fait suite au vol d'essai réussi, la semaine dernière, d'une fusée capable de propulser des satellites dans l'espace. Les États-Unis ont exprimé à plusieurs reprises leur inquiétude quant au fait que ces lancements pourraient stimuler la technologie des missiles balistiques de l'Iran, allant jusqu'à la livraison potentielle d'ogives nucléaires. En mars, le gouvernement américain a imposé des sanctions sur les activités de l'Iran liées aux missiles.
Entre-temps, l'organisme de surveillance atomique des Nations unies a déclaré jeudi qu'il n'avait constaté «aucun progrès» dans les discussions avec Téhéran concernant les particules d'uranium non déclarées découvertes sur trois sites de recherche. L'Iran a accepté que les inspecteurs de l'agence se rendent sur place ce mois-ci afin de fournir des réponses.
«L'agence a réitéré à l'Iran que lors de cette réunion, elle s'attend à commencer à recevoir des explications techniquement crédibles sur ces questions de l’Iran, notamment l'accès aux emplacements et au matériel, ainsi que le prélèvement d'échantillons le cas échéant», a soutenu l'agence dans un rapport jeudi.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com