Iran: Grèves dans plusieurs villes en solidarité avec les morts à Zahedan

Des grèves ont été organisées dans plusieurs villes d'Iran mercredi pour marquer la mort il y a 40 jours de dizaines de manifestants dans la répression à Zahedan, a rapporté une ONG (Photo, AFP).
Des grèves ont été organisées dans plusieurs villes d'Iran mercredi pour marquer la mort il y a 40 jours de dizaines de manifestants dans la répression à Zahedan, a rapporté une ONG (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 10 novembre 2022

Iran: Grèves dans plusieurs villes en solidarité avec les morts à Zahedan

  • Selon l'ONG IHR, basée en Norvège, 93 personnes ont été tuées à Zahedan le 30 septembre et 25 autres les jours suivants dans cette ville et ailleurs dans la province
  • Les magasins ont fermé leurs portes mercredi dans des villes kurdes de l'ouest du pays -Baneh, Kermanshah, Marivan, Sanandaj et Saqez, la ville natale de Mahsa Amini

PARIS: Des grèves ont été organisées dans plusieurs villes de l'ouest de l'Iran mercredi pour marquer le 40ème jour suivant la mort de près de cent manifestants dans la répression à Zahedan, dans le sud-est du pays, a rapporté une ONG.

Le 30 septembre, les forces de l'ordre ont tiré sur des manifestants à Zahedan, le chef-lieu de la province du Sistan-Baloutchistan. Ces manifestants étaient rassemblés après la prière du vendredi pour protester contre le viol d'une adolescente de 15 ans imputé à un policier.

Selon l'ONG Iran Human Rights (IHR), basée en Norvège, 92 personnes ont été tuées ce jour-là. Depuis, 28 autres personnes ont péri lors des manifestations à Zahedan et ailleurs dans la province, d'après l'ONG.

Ces violences ont éclaté deux semaines après la mort, le 16 septembre, de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans décédée après son arrestation à Téhéran par la police des moeurs qui lui reprochait d'avoir enfreint le code vestimentaire strict imposant le port du voile aux femmes en public.

Son décès a déclenché une vague de manifestations à travers l'Iran, sans précédent depuis la Révolution islamique de 1979. Plus de 186 personnes ont été tuées dans la répression, dont des femmes et des enfants, selon l'IHR, et des milliers d'autres arrêtées, incluant dissidents, journalistes et avocats.

Une vidéo publiée par le média en ligne 1500tasvir montrait mercredi des militants distribuant des tracts appelant à des manifestations en solidarité avec les victimes du "Vendredi sanglant" à Zahedan.

Mercredi, des magasins ont fermé leurs portes dans plusieurs villes kurdes de l'ouest de l'Iran - Baneh, Kermanshah, Marivan, Sanandaj et Saghez, la ville natale de Mahsa Amini, selon le groupe de défense des droits des Kurdes d'Iran, Hengaw, basé en Norvège.

Ces grèves ont été organisées "à l'occasion des cérémonies de deuil organisées le 40e jour après la mort" des manifestants, a rapporté Hengaw.

Une vidéo publiée sur les réseaux sociaux par des militants montre des magasins avec leurs rideaux fermés, notamment à Saghez et à Zahedan.

«Même objectif»

"Ce qui s'est passé (le 30 septembre) à Zahedan est, selon le droit international, un exemple clair de massacre de civils", a déclaré Hengaw sur Twitter.

Les autorités iraniennes ont fait état d'au moins six policiers tués lors des troubles au Sistan-Baloutchistan.

Cette province pauvre est peuplée par la minorité baloutche, adhérant majoritairement à l'islam sunnite et non au chiisme dominant en Iran, et victime de discriminations, selon des militants et ONG.

Selon des analystes, les Baloutches ont été inspirés par les manifestations liées à Mahsa Amini. "Les manifestations de 2022 rassemblent des Iraniens en colère et frustrés avec le même objectif, renverser le régime théocratique", a déclaré Saeid Golkar, professeur adjoint à l'Université du Tennessee à Chattanooga.

Le Sistan-Baloutchistan est souvent le théâtre d'affrontements entre forces de sécurité et rebelles baloutches, des groupes extrémistes musulmans sunnites ou des trafiquants de drogue.

Sanctions européennes

Les manifestations contre la mort de Mahsa Amini se poursuivent pendant ce temps depuis près de deux mois, dans les rues, les universités ou les écoles, malgré la répression meurtrière et les restrictions d'accès à l'internet.

Les jeunes femmes notamment ont été à l'avant-garde de la contestation, certaines retirant et brûlant leur foulard.

Pour l'ONG Reporters sans frontières, "le nombre croissant de journalistes femmes détenues en Iran révèle de façon symbolique la volonté du régime iranien de réduire les femmes au silence".

L'Union européenne va tenter d'adopter la semaine prochaine de nouvelles sanctions contre Téhéran en réponse à la répression, a annoncé mercredi la ministre allemande des Affaires étrangères.

"Nous n'arrêterons pas", a déclaré Annalena Baerbock sur Twitter. "Nous soutenons les hommes et les femmes d'Iran, pas seulement aujourd'hui, mais aussi longtemps qu'il sera nécessaire".

Les ministres européens des Affaires étrangères doivent se réunir lundi à Bruxelles.

L'UE avait déjà imposé à la mi-octobre des sanctions contre la police des moeurs iranienne et 11 hauts fonctionnaires, dont le ministre des Télécommunications.


L'armée israélienne dit avoir frappé plusieurs cibles du Hezbollah au Liban

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
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  • "Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux
  • Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé vendredi matin avoir frappé dans la nuit plusieurs cibles du mouvement islamiste Hezbollah dans l'est du Liban, malgré un cessez-le-feu en vigueur depuis fin novembre.

"Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux, affirmant rester "engagée" dans le cessez-le-feu entre Israël et le mouvement libanais.

Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée, qui dit avoir également frappé des installations "à la frontière syro-libanaise utilisées par le Hezbollah pour le trafic d'armes à destination du Liban".

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien.

Les hostilités entre Israël et le Hezbollah avaient débuté le 8 octobre 2023 au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas, allié du mouvement libanais, contre Israël, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

 


Liesse à Ramallah à l'arrivée des prisonniers palestiniens libérés

A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
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  • Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration
  • Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes

RAMALLAH: Agitant des drapeaux et tirant des coups de feu en l'air, des milliers de Palestiniens en liesse ont accueilli les prisonniers libérés par Israël à Ramallah en Cisjordanie occupée.

Pour ce troisième échange d'otages israéliens à Gaza contre des prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de trêve entre Israël et le Hamas, l'Autorité palestinienne dirigée par Mahmoud Abbas a organisé l'accueil et seuls les drapeaux jaunes du parti Fatah de M. Abbas étaient visibles au départ.

Mais à l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule, selon un correspondant de l'AFP sur place.

Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration. Plusieurs Palestiniens ont scandé des slogans pro-Hamas et d'autres ont agité le drapeau vert du mouvement islamiste palestinien qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007.

Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes.

Selon Amin Shuman, chef du comité chargé des affaires des prisonniers palestiniens à Ramallah, 66 sont arrivés en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, 21 ont été expulsés, 14 ont été transféré à Jérusalem-Est et neuf à Gaza.

Ils ont tous été libérés en échange de trois Israéliens enlevés lors de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 et retenus depuis à Gaza.

Après plusieurs heures d'attente, la foule a fait exploser sa joie à la vue des bus affrétés par la Croix-Rouge internationale.

"Où est papa?" 

"Où est papa?" En larmes, Raghda Nasser, 21 ans, s'est faufilée dans la foule pour atteindre son père, Hussein Nasser, qu'elle serrait dans ses bras pour la première fois.

Hussein Nasser avait été emprisonné alors que sa femme était enceinte il y a 22 ans, pour des motifs que Raghda n'a pas révélés. Elle et sa sœur Hedaya, 22 ans, ont enlacé leur père qui pleurait avec elles.

Quelques heures avant sa libération, Raghda Nasser a raconté à l'AFP qu'elle venait de lui rendre visite en prison "derrière la vitre".

Elle et sa soeur avaient quitté tôt le matin leur village près de Naplouse (nord) pour venir à Ramallah. Pour l'occasion, elles ont porté des robes noires traditionnelles palestiniennes avec des motifs rouges finement cousus.

Etudiante en littérature anglaise, Raghda Nasser a dit avoir de la chance car son père serait présent pour sa remise de diplôme dans quelques mois.

Porté en triomphe 

Parmi les prisonniers libérés jeudi, figurent Mohammad Abou Warda qui purgeait 48 peines de prison à vie et Zakaria al-Zoubeidi, responsable d'attentats anti-israéliens et ex-leader local de la branche armée du Fatah.

Drapeau palestinien autour du cou, souriant et faisant le V de la victoire, Zakaria al-Zoubeidi a été porté en triomphe par la foule à sa descente du bus l'ayant emmené de la prison militaire israélienne d'Ofer en Cisjordanie.

L'ex-détenu qui portait toujours son survêtement gris de prisonnier, a embrassé des bébés et serré la main des gens.

Plus d'une heure après l'arrivée des bus, la foule a commencé à se disperser dans la nuit alors que les familles ramenaient leurs proches libérés à la maison, au milieu d'une parade de scooters klaxonnant joyeusement.

 


L'émir du Qatar est le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis la chute d'Assad

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
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  • Le président intérimaire de la Syrie, Ahmed Al-Sharaa, accueille le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani à l'aéroport de Damas
  • Cette visite marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar étant appelé à jouer un rôle majeur dans la reconstruction

LONDRES : L'émir du Qatar, le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas jeudi, devenant ainsi le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis l'effondrement du régime de Bachar Assad.

Ahmed Al-Sharaa, déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence mercredi soir, a accueilli le cheikh Tamim à son arrivée à l'aéroport international de Damas.

Le premier ministre syrien Mohammed Al-Bashir, le ministre des affaires étrangères Asaad Al-Shaibani et le ministre de la défense Murhaf Abu Qasra étaient également présents.

Le Qatar a soutenu les factions de l'opposition syrienne pendant les 13 années de guerre civile qu'a connues le pays avant que M. Assad ne quitte Damas pour Moscou au début du mois de décembre.

La visite du cheikh Tamim marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar devant jouer un rôle majeur dans la reconstruction, selon l'agence de presse du Qatar.

L'analyste politique et auteur Khaled Walid Mahmoud a déclaré à la QNA que la visite de Cheikh Tamim était "hautement symbolique et historiquement significative, étant la première d'un dirigeant arabe depuis la chute de l'ancien régime".

La visite pourrait rouvrir les canaux diplomatiques et soutenir une résolution politique durable à Damas, en soulignant les liens étroits du Qatar avec les États-Unis et la Turquie, ainsi que son rôle de médiateur de confiance en Syrie et au Moyen-Orient, a-t-il ajouté.

Le Qatar jouera un rôle crucial dans la reconstruction de la Syrie, en particulier dans des secteurs clés tels que l'énergie, les transports et le logement, qui ont été dévastés par la guerre civile.

Ahmed Qassim Hussein, chercheur au Centre arabe de recherche et d'études politiques, a déclaré à la QNA que la visite de l'émir était le signe d'une évolution du rôle du Qatar dans les sphères politique, économique et sécuritaire de la Syrie.

Le soutien du Qatar aux nouveaux dirigeants syriens dirigés par le président Al-Sharaa, devenu insurgé, s'est manifesté par sa décision de rouvrir l'ambassade à Damas après sa fermeture en 2011.

Il a déclaré que "la visite reflète l'engagement du Qatar à rétablir les relations diplomatiques et à favoriser la coopération avec la Syrie", ajoutant que Doha aide les dirigeants syriens à traverser la phase de transition de la Syrie et à favoriser la stabilité à long terme.