TUNIS: Une ado tunisienne en quête d'une carrière en France, un Algérien et un Marocain qui rêvent à la fois de jouer en Europe et en sélection nationale, le football constitue une source d'espoir et une échappatoire pour la jeunesse du Maghreb.
A quelques semaines du Mondial 2022 au Qatar, l'AFP a interrogé de jeunes athlètes et supporteurs de football sur ce que représente ce sport pour eux, dans une région où la moitié de la population a moins de 30 ans sur fond de graves difficultés économiques.
La première partie de la série s'est concentrée sur des artistes au Liban, en Syrie, en Jordanie, dans la bande de Gaza, en Israël et en Irak.
«Je veux atteindre mon but»
"Ma vie aujourd'hui c'est l'entraînement. J'ai quitté l'école parce que je veux me concentrer sur le foot". Eya Mejri, 17 ans, s'est fixée pour unique objectif de devenir footballeuse professionnelle et s'entraîne de longues heures tous les jours.
Issue d'un quartier populaire de Tunis, l'adolescente suivra les aventures des "Aigles de Carthage" pendant la Coupe du monde, la Tunisie étant l'un des deux pays nord-africains qualifiés avec le Maroc.
Mais ce qui l'intéresse en premier lieu, et cela depuis qu'elle regardait toute petite ses cousins taper dans le ballon, c'est sa propre carrière qu'elle prévoit hors de Tunisie.
"Il n'y a pas d'avenir dans le football en Tunisie", décrète Eya, désireuse de quitter au plus vite le petit pays de 12 millions d'habitants, en proie à de graves difficultés économiques.
Elle rêve d'intégrer l'Olympique lyonnais d'ici cinq ans et de faire ensuite venir sa famille. "Je veux atteindre mon but".
«Il faut travailler»
Au pas de course sur la plage ou dans les bois avec son coach, la vie d'Abdelmajid Kourtel, 21 ans, se résume à ses entraînements pour son équipe de deuxième division de l'Olympique de Medea, localité à environ 70 km au sud-ouest d'Alger.
"Ma vie quotidienne est cool. Le pays où je vis, l'Algérie, est beau. Malgré tout, on manque de pas mal de choses", dit le jeune footballeur qui espère décrocher un contrat de professionnel quelque part en Europe d'ici un an.
"Il faut travailler. Tout passe par le travail et une formation sérieuse. Le reste dépend de Dieu", dit-il.
D'ici cinq ans, il espère intégrer l'équipe nationale, absente à son grand regret du Mondial 2022, où il soutiendra donc le Brésil.
«Très motivé»
Toujours sur la côte méditerranéenne mais plus à l'ouest, Mahmoud El Kaysoumi, 20 ans, a des aspirations similaires.
Après avoir signé avec la prestigieuse Union Sportive de Tanger, il a hâte de prouver sa valeur sur le terrain.
A court terme, il aimerait jouer pour un club européen mais compte revenir au Maroc par la suite.
"Je voudrais passer par l'Europe mais aussi être sélectionné en équipe nationale pour servir mon pays. Je suis très motivé", dit le jeune homme qui sera à fond derrière les "Lions de l'Atlas" au Qatar.