PARIS: Le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure a appelé mardi ses opposants internes à "refuser le débat caricatural et blessant" à l'approche du congrès de Marseille en janvier, regrettant une "obsession vis-à-vis de Jean-Luc Mélenchon".
Le parti à la rose tenait un conseil national à son siège d'Ivry-sur-Seine, au cours duquel les représentants des sept "contributions générales" déposées en vue du congrès ont pris la parole.
Dans son discours de clôture, Olivier Faure a plaidé la cause de la Nouvelle union populaire, écologique et sociale (Nupes), créée pour les législatives avec LFI, le PCF et EELV en mai, et qui a permis aux socialistes d'obtenir 31 députés malgré les 1,7% de leur candidate Anne Hidalgo à la présidentielle d'avril.
"Les gens attendent qu'on soit au combat maintenant", et pas en 2027, sur les super-profits, l'écologie, l'inflation ou encore les retraites, ce que permet à ses yeux l'existence de la Nupes, a-t-il dit.
"Quand on veut se battre pour les gens, il faut en trouver les moyens, être plus nombreux, et accepter que dans le nombre, nous ne soyons pas tous identiques", a déclaré Olivier Faure pour justifier d'être aux côtés de LFI, au radicalisme jugé contre-productif, voire dangereux par ses détracteurs.
"Mélenchon, vous en parlez beaucoup plus que moi", leur a souri le député de Seine-et-Marne, "c'est une obsession Mélenchon pour vous". Mais "il faut refuser le débat caricatural, blessant", a demandé Olivier Faure.
Avant lui, Hélène Geoffroy, représentante des partisans de François Hollande, a regretté que "le PS soit devenu une filiale de LFI".
Selon elle, la Nupes "n'est pas un aboutissement, mais une tactique quasi désespérée". La maire de Vaulx-en-Velin (métropole de Lyon) a prévenu, à propos du mouvement de Jean-Luc Mélenchon: "Lorsque nous portons le bruit et la fureur, ce sont les populistes qui gagnent". Mme Geoffroy a prôné une "gauche des solutions" plutôt que des "incantations".
Entre ces deux tendances, s'est insérée "Refondations", une "troisième voie" portée par des proches de la maire de Paris Anne Hidalgo et la présidente d'Occitanie Carole Delga.
"Ce congrès ce n'est pas pour ou contre la Nupes, mais pensons-nous en conscience que cet accord électoral constitue une stratégie gagnante sur le long terme?", a questionné un des porte-paroles de ce collectif, le maire de Rouen Nicolas-Mayer Rossignol.
Aux législatives de juin, "nous avons perdu", a-t-il souligné, ajoutant: "Sur les élections locales, pensons-nous que cet accord n'aura pas quelques conséquences, que nous (socialistes) ne pourrions pas perdre des villes et des territoires?"