LYON: Confrontée à une grève des agents du service de gestion des bâtiments de la ville, la mairie de Lyon a décidé mardi de réquisitionner des agents pour rétablir le chauffage dans les écoles et les crèches.
Le mouvement, bien suivi depuis la rentrée scolaire de lundi, est mené par la CGT et touche notamment les écoles primaires.
Les agents auraient dû mettre en service le chauffage dans les bâtiments de la ville "depuis plusieurs jours et ce, alors même qu'ils étaient en service", estime la ville de Lyon dans un communiqué, qui fait état d'un échange mardi matin avec les grévistes.
"Il leur a (...) été demandé de faire preuve de responsabilité alors que les températures relevées sont particulièrement basses dans certaines classes et sections de petite enfance", poursuit la mairie dans un communiqué, déplorant que la décision des grévistes de maintenir leur mouvement.
De son côté la CGT indique que le préavis de grève avait été déposé à la mi-octobre. Et l'ouverture des chauffages décalée du 1er au 7 novembre au vu des températures, douces pour la saison.
"Les agents pensaient que trois semaines permettraient d'arriver à un compromis", souligne Frédérique Michaud, représentante CGT du personnel de la ville de Lyon. La dernière réunion de lundi a abouti sur une "fin de non recevoir" de la mairie.
Les chauffagistes et électriciens demandent une augmentation de salaire de 200 euros afin de valoriser leurs diplômes, alors que la différence de salaire est de 30% avec le privé, ainsi que des "effectifs complets", explique la syndicaliste.
Le syndicat Snudi-FO 69, qui regroupe des directeurs d'écoles, instituteurs et autres personnels d'écoles primaires, a de son côté rapporté des températures pouvant descendre jusqu'à 10°C dans des classes le matin.
"Est-ce une température convenable ?", s'interroge le syndicat dans un communiqué, appelant la mairie à "recevoir les personnels grévistes et satisfaire leurs revendications au plus vite".
"Il y a un risque sérieux qui pèse sur la santé et la sécurité des enfants et des difficultés supplémentaires pour les familles. Si tout mouvement de grève est légitime, il ne peut se faire au détriment de la santé des plus vulnérables", a réagi le maire écologiste de la ville Grégory Doucet.
"On comprend parfaitement que les gens soient outrés, mais le maire avait trois semaines pour pouvoir négocier", répond Frédérique Michaud, qui parle de "dernier recours" pour peser sur la discussion.