L'ONU accuse la Turquie de fermer les yeux sur les assassinats iraniens

Dans une lettre adressée au gouvernement turc, Agnès Callamard, rapporteuse spéciale de l'ONU sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, et Javaid Rehman, rapporteur spécial sur les droits de l'homme en Iran, l'ont accusé de «n'avoir pas mené d'enquêtes formelles appropriées sur le meurtre». (AFP).
Dans une lettre adressée au gouvernement turc, Agnès Callamard, rapporteuse spéciale de l'ONU sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, et Javaid Rehman, rapporteur spécial sur les droits de l'homme en Iran, l'ont accusé de «n'avoir pas mené d'enquêtes formelles appropriées sur le meurtre». (AFP).
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Publié le Jeudi 12 novembre 2020

L'ONU accuse la Turquie de fermer les yeux sur les assassinats iraniens

  • Des rapporteurs spéciaux demandent la publication d'informations sur le meurtre d'un journaliste en 2019
  • La Turquie accuse les rapporteurs de se comporter d'une manière «non conforme aux pratiques diplomatiques»

LONDRES: Ankara a permis aux agents des renseignements iraniens de comploter et de mener des exécutions extrajudiciaires sur le sol turc, selon deux rapporteurs de l'Organisation des nations unies (ONU).

Ils ont également accusé Ankara d'avoir permis l'évasion d'un homme qui aurait été impliqué dans le meurtre du journaliste iranien Masoud Molavi Vardanjani à Istanbul en 2019.

Dans une lettre adressée au gouvernement turc, Agnès Callamard, rapporteuse spéciale de l'ONU sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, et Javaid Rehman, rapporteur spécial sur les droits de l'homme en Iran, l'ont accusé de «n'avoir pas mené d'enquêtes formelles appropriées sur le meurtre».

Ils ont exhorté Ankara à fournir des informations sur toute enquête menée ou en cours, sur la possible utilisation abusive des locaux consulaires iraniens à Istanbul, et à donner des détails «sur les politiques et mesures existantes visant à garantir que les agents de renseignement étrangers ne soient pas autorisés à perpétrer ou orchestrer des exécutions extrajudiciaires sur le territoire turc.»

Citant le Pacte international relatif aux droits civils et politiques de 2003, dont la Turquie est signataire, la lettre indique: «Les États doivent prendre des mesures appropriées pour protéger les individus contre la privation de vie par d'autres États dans les zones opérant sur leur territoire, et les États ont également des obligations en vertu du droit international de ne pas aider ou assister à des activités entreprises par d’autres États qui violent le droit à la vie.»

Il est également mentionné: «En vertu du droit international, dans tous les cas suspects d’exécutions extrajudiciaires, arbitraires et sommaires, les États ont l’obligation de mener des “enquêtes approfondies, rapides et impartiales”. L’incapacité de mener une telle enquête peut déclencher des violations supplémentaires du droit à la vie.»

Vardanjani a été abattu à Istanbul le 14 novembre 2019, à la demande d’agents iraniens opérant depuis le consulat de leur pays dans la ville.

Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo décrit plus tard cette affaire comme «un autre exemple tragique dans une longue série de tentatives d'assassinats présumés soutenues par l'Iran» de dissidents.

M. Vardanjani avait fui l'Iran un an plus tôt. Il avait créé une chaîne sur la plate-forme de communication Telegram, appelée «Black Box», pour rendre compte des allégations de corruption contre de hauts responsables politiques iraniens, des avocats et d'autres membres de l'establishment, ainsi que pour critiquer le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI).

Trois mois avant son assassinat, il avait publié ce message sur les réseaux sociaux: «Je vais extirper les commandants mafieux corrompus. Priez qu'ils ne me tuent pas avant que je ne le fasse.»

Les rapporteurs de l'ONU ont déclaré qu'avant sa mort, Masoud Molavi Vardanjani s'était «lié d'amitié» avec un Iranien du nom d'Ali Esfanjani, qui a été autorisé à fuir la Turquie trois jours après le meurtre, malgré un rapport de police turc publié par Reuters le désignant plus tard comme coordinateur de l'attaque, et comme ayant signalé M. Vardanjani aux services de renseignement iraniens des mois à l'avance.

Dans sa réponse, la Turquie a accusé les rapporteurs de se comporter de manière «non conforme aux pratiques diplomatiques».

Son représentant permanent auprès de l'ONU a ajouté dans un communiqué diplomatique que «neuf personnes, dont quatre sont des ressortissants étrangers ne bénéficiant ni de l'immunité diplomatique ni consulaire, ont été arrêtées et placées en détention provisoire» pour leur rôle présumé dans l'assassinat.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".