Bagdad se tordait au son des explosions et des scènes de sang et de décombres. Un responsable irakien a accusé les médias d'amplifier le nombre de victimes, et une polémique a éclaté à ce sujet. J'étais submergé par la curiosité journalistique, alors j'ai demandé à un ami irakien de me trouver le numéro de téléphone de la morgue de Bagdad. J'ai appelé et demandé à parler à la personne en charge de l'endroit.
L'homme a rapidement déclaré qu'il était un citoyen ordinaire et qu'il ne pouvait pas faire de déclarations officielles. Je l'ai rassuré et il m'a répondu qu'environ soixante-dix à quatre-vingts corps étaient reçus chaque jour, dus aux bombardements, aux enlèvements et aux assassinats.
J'ai remercié l'homme et lui ai demandé quelle était la cruauté de son travail et comment il pouvait vivre parmi les cadavres. Il a déclaré : « C'est mon travail, mon destin et mon gagne-pain. Ensuite, on s'habitue à voir des cadavres. Ce à quoi on ne s'habitue jamais, ce sont les larmes des mères et des épouses, quand elles trouvent le corps et quand elles ne le trouvent pas.
Quand on est journaliste et qu'on vient de l'horrible Moyen-Orient, l’on s’habitue à la vue des cadavres. Mais l'employé de la morgue considérait les larmes des mères et des épouses comme plus dures que la vue de ces corps cherchant quelqu'un pour les enterrer en paix.
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