Afghanistan: Fatima, rescapée d'un attentat dans son école, brille au concours de l'université

La jeune Afghane de 17 ans appartenant à la communauté minoritaire chiite hazara, régulièrement visée par les attentats, accepte courageusement de parler à visage découvert (Photo, AFP).
La jeune Afghane de 17 ans appartenant à la communauté minoritaire chiite hazara, régulièrement visée par les attentats, accepte courageusement de parler à visage découvert (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 07 novembre 2022

Afghanistan: Fatima, rescapée d'un attentat dans son école, brille au concours de l'université

  • L'éducation est une question extrêmement sensible dans le pays à majorité sunnite où l'enseignement secondaire (collège et lycée) est interdit aux filles depuis le retour des talibans en août 2021
  • Les nouveaux dirigeants du pays ont aussi imposé des règles très strictes sur la conduite des femmes

KABOUL: Grièvement blessée dans un attentat contre son école à Kaboul, Fatima Amiri a obtenu un mois plus tard l'une des meilleures notes d'entrée à l'université. Elle ne sourit plus, mais ne veut pas "abandonner" pour que les morts de ses amies "ne soient pas vaines".

La jeune Afghane de 17 ans appartenant à la communauté minoritaire chiite hazara, régulièrement visée par les attentats, accepte courageusement de parler à visage découvert à l'AFP pour encourager les jeunes filles à poursuivre leurs études malgré les "restrictions qui se dresseront sur leur chemin" et les inciter "à faire entendre leur voix".

Le 30 septembre, un kamikaze s'est fait exploser dans le centre de formation où elle s'entraînait aux examens universitaires. Au moins 54 personnes sont tuées, dont 51 filles rassemblées sur le devant de la salle de classe pour les séparer des garçons, selon le dernier bilan des Nations Unies. L'attentat n'a pas été revendiqué.

L'éducation est une question extrêmement sensible dans le pays à majorité sunnite où l'enseignement secondaire (collège et lycée) est interdit aux filles depuis le retour des talibans en août 2021. Les nouveaux dirigeants du pays ont aussi imposé des règles très strictes sur la conduite des femmes, leur ordonnant notamment de porter un voile intégral en public, de préférence la burqa.

La branche régionale du groupe djihadiste Etat islamique, l'EI-K, dont six membres accusés d'être impliqués dans l'attentat ont été récemment tués par les talibans, considère également les hazaras comme hérétiques.

Un mois après l'explosion, Fatima figure parmi les meilleurs des 106 0000 élèves inscrits au concours cette année.

Elle espérait se classer dans le top 10 comme le laissaient présager ses examens blanc, mais l'attentat a lourdement pesé sur sa préparation.

Blessée notamment à la tête par le souffle de l'explosion, Fatima a perdu un oeil et n'entend plus d'une oreille, qu'elle dissimule sous un voile bleu. Plusieurs de ses amies proches sont mortes dans l'attentat.

"Je suis heureuse d'avoir réussi dans le domaine de mon choix, l'informatique, mais je ne suis pas satisfaite de mon score, je visais plus", explique la jeune femme.

Etudier à l'étranger 

Le jour de l'examen, "cela faisait un mois que j'étais éloignée des livres" et "mentalement il y avait la perte de mes amies" ainsi que "la douleur physique après les opérations", poursuit-elle avant de fondre en larmes.

A ses côtés, son père Sayyed Hussain Agha s'est dit "très heureux" des résultats obtenus par sa fille.

"Nous l'avons encouragée à se présenter à l'examen et tenté de la rassurer, malgré ses pleurs jusqu'à la veille au soir", relate le père.

Désormais, Fatima espère étudier à l'étranger.

"En Afghanistan, les conditions sont difficiles pour tout le monde, mais pour les filles c'est encore plus dur. Comme les écoles (secondaires) sont fermées, leur motivation est anéantie chaque jour, elles ne peuvent pas réussir dans les domaines de leur choix, leurs cours sont restreints, elles sont obligées d'aller à l'université en portant un masque", dit-elle.

Néanmoins elle veut continuer à "se battre". A l'annonce des résultats, elle raconte s'être précipitée sur les lieux de l'explosion pour rendre hommage à ses amies décédées, "J'ai perdu beaucoup: mes proches, mon œil. Si j'abandonne ces pertes seront vaines.


«Effroi» du Festival de Cannes après la mort d'une photojournaliste palestinienne

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.  "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film. "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
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  • La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi
  • Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025

PARIS: Le Festival de Cannes a exprimé mercredi "son effroi et sa profonde tristesse" après la mort d'une photojournaliste palestinienne, protagoniste d'un film qui doit être présenté cette année sur la Croisette et de plusieurs membres de sa famille, tués par un missile à Gaza.

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.

"Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP.

Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025. (Elle) est l'une des trop nombreuses victimes de la violence qui embrase la région depuis des mois".

"Le Festival de Cannes souhaite exprimer son effroi et sa profonde tristesse face à cette tragédie qui a ému et choqué le monde entier. Si un film est bien peu de chose face à un tel drame, (sa projection à l'Acid à Cannes le 15 mai) sera, en plus du message du film lui-même, une manière d'honorer la mémoire (de la jeune femme), victime comme tant d'autres de la guerre", a-t-il ajouté.

La réalisatrice Sepideh Farsi a rendu hommage jeudi dernier à la jeune femme, qui lui racontait, par appels vidéo, la vie à Gaza. "Je demande justice pour Fatem (ou Fatima, NDLR) et tous les Palestiniens innocents qui ont péri", a-t-elle écrit.

Reporters sans Frontières avait dénoncé sa mort, regrettant que son nom "s'ajoute aux près de 200 journalistes tués en 18 mois".

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, laquelle a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont mortes, selon l'armée israélienne.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, 51.266 Palestiniens ont été tués à Gaza depuis le début de la guerre.


La danse des dauphins, vedette des îles Farasan

L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
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  • L'observation de 5 espèces de dauphins met en évidence la biodiversité
  • Il est vital de coexister avec la vie marine, déclare un pêcheur local

RIYADH : L'observation de plus de cinq espèces de dauphins a renforcé la réputation des îles Farasan en tant que lieu de visite incontournable pour les amateurs de nature et d'animaux sauvages, a récemment rapporté l'agence de presse saoudienne.

Parmi les espèces observées, les grands dauphins et les dauphins à long bec volent la vedette. Les dauphins à long bec, connus pour leur nature enjouée, s'approchent souvent des croisières de loisir, ravissant les gens par leur charme.

Le pêcheur saoudien Mohammed Fursani, qui navigue dans ces eaux depuis longtemps, y voit un lien plus profond.


Le pianiste Igor Levit va donner un concert de plus de 16 heures à Londres

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
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  • Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance"
  • "Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée

LONDRES: Le pianiste Igor Levit va donner jeudi et vendredi à Londres un concert unique, prévu pour durer plus de 16 heures, en jouant en solo "Vexations" d'Erik Satie, sous la direction de l'artiste Marina Abramovic, connue pour ses performances radicales.

Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance".

"Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée. Elle se traduit ainsi par une performance durant entre 16 et 20 heures. Habituellement, plusieurs pianistes se succèdent pour jouer ce morceau sans interruption.

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19.

C'est la première fois qu'il va jouer ce morceau en intégralité en public.

Le public va être "témoin (d'un moment) de silence, d'endurance, d'immobilité et de contemplation, où le temps cesse d'exister", a commenté Marina Abramovic, artiste serbe de 78 ans. "Igor interprète +Vexations+ avec des répétitions infinies, mais une variation constante", a-t-elle ajouté.

Le rôle de Marina Abramovic, connue pour ses performances qui poussent les spectateurs dans leurs retranchements, est de "préparer le public à cette expérience unique".

Erik Satie avait lui écrit à propos du morceau à l'adresse des pianistes: "Pour jouer 840 fois de suite ce motif, il sera bon de se préparer au préalable, et dans le plus grand silence, par des immobilités sérieuses".

Dans une interview au quotidien britannique The Guardian, Igor Levit a encouragé son public à "se laisser aller". "C'est juste un espace vide, alors plongez dedans", a-t-il dit.

Les spectateurs pourront assister au concert soit pour une heure soit dans sa totalité. Il commencera jeudi à 10H00 (09H00 GMT).