Château en Bourgogne, actionnaire russe et prévenus ukrainiens au coeur d'un procès pour blanchiment en France

Cette photographie prise le 08 octobre 2021 à La Rochepot, en Bourgogne, dans l'est de la France, montre le château de La Rochepot, un château féodal du XIIe siècle. (Photo de JEFF PACHOUD / AFP)
Cette photographie prise le 08 octobre 2021 à La Rochepot, en Bourgogne, dans l'est de la France, montre le château de La Rochepot, un château féodal du XIIe siècle. (Photo de JEFF PACHOUD / AFP)
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Publié le Lundi 07 novembre 2022

Château en Bourgogne, actionnaire russe et prévenus ukrainiens au coeur d'un procès pour blanchiment en France

  • Sept personnes sont jugées à partir de lundi à Nancy, dans l'est de la France, pour blanchiment, dans cette affaire qui implique des prévenus ukrainiens face à un actionnaire russe
  • Après un report de neuf mois, l'audience, qui va durer deux semaines jusqu'au 21 novembre, doit faire la lumière sur l'achat en 2015 de cette forteresse néo-gothique du XIIe siècle

NANCY: D'où vient l'argent qui a servi à acheter en 2015 le château de La Rochepot, joyau de la Bourgogne ? Sept personnes sont jugées à partir de lundi à Nancy, dans l'est de la France, pour blanchiment, dans cette affaire qui implique des prévenus ukrainiens face à un actionnaire russe.

Après un report de neuf mois, l'audience, qui va durer deux semaines jusqu'au 21 novembre, doit faire la lumière sur l'achat en 2015 de cette forteresse néo-gothique du XIIe siècle: sept personnes sont mises en examen "pour blanchiment des fonds utilisés pour l'achat du château", explique une source judiciaire.

Le principal prévenu, Dmitri Malinovsky, comparaîtra libre sous contrôle judiciaire, aux côtés des six autres prévenus: il faudra déterminer le rôle de chacun dans l'affaire. Tous les prévenus "contestent les faits", ajoute une source judiciaire.

Parmi les autres personnes poursuivies, l'ex-épouse de M. Malinovsky, Alla Tscherkasova, et son ancienne compagne, Olga Kiselova, toutes deux de nationalité ukrainienne. Cette dernière affirme avoir apporté les fonds pour l'achat du château et en être donc la véritable propriétaire.

Pour l'accusation, elle a avancé les fonds et a été remboursée, et n'a donc servi que d'intermédiaire.

Village de carte postale

Car derrière l'achat se dessine un complexe montage juridique: La Rochepot a été racheté par une société française, elle-même détenue par la société luxembourgeoise GAPM. Reste à déterminer la provenance des fonds qui ont servi à acheter le château, et qui est le bénéficiaire réel derrière cette structure.

Pour la partie civile, une société singapourienne de trading en fertilisants détenue par un ressortissant russe, leur origine est très claire: les millions utilisés proviennent d'une escroquerie commise à son préjudice à hauteur de 13 millions d'euros en 2015, affirme son avocate, Me Charlotte Plantin.

"Mon client attend la justice, la condamnation des protagonistes, et de pouvoir récupérer une partie de ses avoirs", ajoute Me Plantin.

Le procès s'annonce "fleuve", indique Me Benoît Diry, avocat de Dmitri Malinovsky, et "sera riche de débats tant sur le plan purement juridique que sur le plan factuel", ajoute-t-il.

Le château de La Rochepot, village de carte postale de la Bourgogne viticole, avait été racheté en 2015 après être resté en vente trois ans. Un soulagement pour les habitants de ce village de 300 habitants. Les nouveaux acquéreurs leur avaient assuré qu'ils respecteraient les lieux, condition de la vente posée par la précédente propriétaire, descendante de l'ancien président de la République Sadi Carnot.

Décédé, mais pas trop

Mais les nouveaux propriétaires, qui ont déboursé quelque trois millions d'euros, restent nimbés de mystère. Au village, apparaît parfois un Ukrainien qui parle de "son" château mais préfère qu'on l'appelle "Monsieur" plutôt que de donner son nom.

En décembre 2017, le quotidien local Le Bien Public révèle que les artisans engagés pour le projet de rénovation n'ont jamais été payés. La justice est alors saisie.

Alertée, Europol, l'agence européenne de police criminelle qui facilite l'échange de renseignements entre polices nationale, découvre que ce "Monsieur" est un "fugitif de haut vol" qui s'était fait passer pour mort en 2014 pour échapper à la justice ukrainienne. Celle-ci l'accuse d'escroquerie.

Mais au moment de l'achat du château, il est en réalité bien vivant et vit en France "sous de fausses identités", confie la source judiciaire.

Le 5 octobre 2018, les gendarmes l'arrêtent au château.

Véronique Richer, maire de La Rochepot, espère elle qu'à l'issue de la procédure judiciaire, le château de son village pourra "trouver une nouvelle vie" et rouvrir aux visites.

Saisis par la justice en 2018, les lieux sont depuis fermés et vides, les meubles ont été vendus l'an dernier lors d'une vente aux enchères à Beaune. Un "crève-coeur" pour les habitants, qui voyaient défiler quelque 30.000 touristes par an grâce au château.


Attaque contre des prisons: Bayrou mercredi dans l'Isère avec Darmanin et Retailleau

François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
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  • Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France
  • Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram

PARIS: François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France.

Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram.

Le Pnat a notamment annoncé lundi se saisir de l'enquête sur des tirs par arme à feu et des jets de cocktails Molotov ayant visé dans la nuit un lotissement en Isère où résident des agents pénitentiaires.

Dans la nuit de dimanche à lundi, "plusieurs tirs par arme à feu et jets de cocktail Molotov ont visé des pavillons dans un lotissement en Isère, où résident plusieurs agents pénitentiaires" et "des graffitis +DDPF+ (droits des prisonniers français, NDLR) ont été découverts sur place", a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), qui "s'est saisi de ces faits".

À Villefontaine, commune iséroise située non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, la porte d'une maison a été incendiée et des impacts de tirs ont été découverts sur la façade, selon la gendarmerie et des sources syndicales. Une inscription "DDPF" a été retrouvé taguée sur le domicile.

M. Darmanin a indiqué mardi que "plusieurs attaques" contre des prisons "ont été dissuadées" dans la nuit de lundi à mardi.


Un jeune homme, poignardé près d'un point de deal, entre la vie et la mort

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
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  • La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès
  • L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise

LYON: Un jeune homme est entre la vie et la mort après avoir été poignardé à proximité d'un point de deal à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, a indiqué mardi à l'AFP une source policière.

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.

L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise.

La victime, un "jeune homme", est "défavorablement connue de la justice", mais le lien avec le trafic de drogues "n'a pas encore été établi" à ce stade de l'enquête, selon cette source policière.

Fin novembre, un homme d'une trentaine d'années avait été tué par balle dans ce même quartier à Villeurbanne où plusieurs fusillades ont éclaté en 2024.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.