Des prisonniers talibans libérés «retournent au champ de bataille»

Des centaines de prisonniers talibans libérés par le gouvernement afghan dans le cadre d’un accord de paix historique (Photo, AFP)
Des centaines de prisonniers talibans libérés par le gouvernement afghan dans le cadre d’un accord de paix historique (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 12 novembre 2020

Des prisonniers talibans libérés «retournent au champ de bataille»

  • L’accord prévoit un échange de prisonniers entre l’administration du président Achraf Ghani et le groupe d’insurgés
  • Le déploiement d’anciens prisonniers par le Taliban viole l’accord de paix.

KABOUL : Des centaines de prisonniers talibans libérés par le gouvernement afghan dans le cadre d’un accord de paix historique sont retournés au champ de bataille, ont déclaré mercredi à Arab News des responsables à Kaboul.

Des membres du gouvernement accusent le groupe d’insurgés d’avoir violé l’accord conclu en février 2020. «Il y a des commandants talibans parmi les 580 prisonniers qui sont retournés au champ de bataille. Avant d’être libéres, ils avaient juré sur le Saint Coran qu’ils ne retourneraient pas au combat», indique Tariq Aryan, porte-parole du ministère de l’Intérieur.

Le gouvernement afghan n’a pas signé l’accord entre les Talibans et Washington. L’accord prévoit un échange de prisonniers entre l’administration du président Achraf Ghani et le groupe d’insurgés.

Sous pression des États-Unis, Kaboul a relâché au moins 6 000 prisonniers talibans pendant trois mois dans le cadre des efforts pour entamer des pourparlers importants avec les militants.

Les responsables du gouvernement affirment que 580 anciens prisonniers talibans ont rejoint l’insurrection jusqu’à présent, la plupart ayant participé à des attaques dans les provinces de Helmand et de Kandahar ces dernières semaines. Près de 40 000 personnes ont été déplacées à la suite de ces combats.

Dawa Khan Minapal, porte-parole de M. Ghani, affirme que le déploiement d’anciens prisonniers par le Taliban viole l’accord de paix.

«Les informations de nos forces de défense et de sécurité montrent que certains talibans libérés de prison ont rejoint les combats, ou du moins ont été persuadés de le faire. C'est une violation de l'accord de paix», a déclaré M. Minapal.

Les affirmations du gouvernement soulèvent davantage de doutes sur l’avenir des négociations de paix de l’Afghanistan, qui ont débuté à Doha le 12 septembre et n’ont fait aucun progrès jusqu’à présent.

Fawad Aman, porte-parole du ministère de la Défense, a noté que les services de renseignement pensent que certains prisonniers qui sont retournés au combat ont été tués.

Mir Dad Nijrabi, membre du comité de défense et de sécurité parlementaire, a déclaré que quatre anciens prisonniers ont été tués lors d'affrontements dans la province de Kapisa, au nord-est de Kaboul.

«Ceux qui ont été libérés ont volontairement rejoint les Talibans ou ont été recrutés de nouveau. Si l’un des 6 000 anciens prisonniers connaît dix personnes qu’il peut convaincre d’aller combattre, cela aura un impact et renforcera les Talibans», souligne-t-il.

Toutefois, aucun des responsables qui se sont entretenus avec Arab News n’a pu offrir des preuves à ces accusations, rejetées d’ailleurs par Zabihullah Mujahid, un porte-parole taliban, qui les a qualifiées de «propagande»

M. Mujahid a accusé les forces du gouvernement d’avoir arrêté ou tué des prisonniers libérés durant les raids.

«On a ordonné à ces prisonniers de rejoindre leurs familles, et les informations selon lesquelles ils sont retournés au combat ne sont que de la propagande gouvernementale», dit-il à Arab News.

Le général retraité Attiquallah Amarkhail a confié que des responsables du gouvernement l’ont informé que certains insurgés talibans sont retournés au champ de bataille, mais qu'il n'avait pas été en mesure de vérifier les informations lui-même, ajoutant qu'il était «probable que certains l’aient fait. C’est une guerre idéologique. Un combattant idéologique agira selon ses convictions, même s’il a été libéré après avoir passé 40 ans en prison », dit M. Amarkhail.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.