BEYROUTH: Le Liban a obtenu des garanties des Etats-Unis sur le maintien de l'accord sur la démarcation des frontières maritimes avec Israël en cas de retour au pouvoir de Benjamin Netanyahu, qui y est hostile, a affirmé mercredi le principal négociateur libanais.
Le Liban et Israël ont conclu le 27 octobre un accord négocié pendant des mois par les Etats-Unis qui délimite leur frontière maritime et assure la répartition de précieux gisements gaziers offshore en Méditerranée orientale.
Entretemps, des élections législatives se sont tenues mardi en Israël et le parti de droite Likoud de Benjamin Netanyahu est en tête selon des sondages de sortie des urnes, pouvant augurer du retour au pouvoir de cet ancien Premier ministre qui a critiqué l'accord.
"Tout au long des négociations (...), nous avons obtenu des garanties américaines suffisantes que cet accord ne peut pas être facilement abrogé", a déclaré le vice-président du Parlement libanais Elias Bou Saab, qui a joué un rôle majeur dans la conclusion de l'accord avec Israël.
"J'ai soulevé le problème de la position de Netanyahu, et la nécessité d'obtenir des garanties sur la pérennité de l'accord, et le médiateur américain a répondu qu'il était difficile pour un Etat de se retirer d'un accord", a-t-il ajouté.
"Si Netanyahu veut s'en retirer, il se retirera également d'un accord avec les Etats-Unis", "car l'accord a été signé entre Israël et les USA d'un côté, et entre le Liban et les USA de l'autre", a averti le négociateur libanais.
A Washington, le porte-parole du département d'Etat Ned Price s'est abstenu de confirmer ces garanties, mais a souligné que l'accord était "dans l'intérêt d'Israël et du Liban".
"C'est parce que c'était dans l'intérêt des deux pays que c'était du plus profond intérêt pour les Etats-Unis. Nous voulons voir une région (du Moyen-Orient) plus stable et plus intégrée", a-t-il dit auprès de journalistes.
"La rareté des ressources, comme nous l'avons appris de l'Histoire, peuvent créer des tensions et potentiellement aggraver ces tensions jusqu'au bord, dans certains cas, du conflit."
Au cours de sa campagne électorale, M. Netanyahu avait fustigé l'accord conclu par le Premier ministre Yaïr Lapid, estimant que l'Etat hébreu avait cédé un "territoire souverain" au Liban et "capitulé" face aux menaces du Hezbollah pro-iranien.
Celui qui a été Premier ministre pendant des années jusqu'en 2021 avait menacé de ne "pas respecter" l'accord s'il revenait au pouvoir.
Le Liban et Israël sont toujours techniquement en état de guerre.