Une djihadiste américaine, «impératrice de Daech», condamnée à 20 ans de prison

Allison Fluke-Ekren occupait un poste important au sein de Daech (Photo, Bureau du shérif d'Alexandria).
Allison Fluke-Ekren occupait un poste important au sein de Daech (Photo, Bureau du shérif d'Alexandria).
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Publié le Mercredi 02 novembre 2022

Une djihadiste américaine, «impératrice de Daech», condamnée à 20 ans de prison

  • Allison Fluke-Ekren, 42 ans, avait plaidé coupable en juin de «soutien matériel à une entreprise terroriste»
  • Entre 2012 et 2019, Allison Fluke-Ekren a soutenu des organisations djihadistes en Libye, Irak et Syrie

WASHINGTON: Une djihadiste américaine, qui a été l'une des rares cheffes d'un bataillon féminin du groupe Daech, a été condamnée mardi à 20 ans de réclusion criminelle par la justice des Etats-Unis.

Allison Fluke-Ekren, 42 ans, avait plaidé coupable en juin de "soutien matériel à une entreprise terroriste" et a écopé de la peine maximale pour ce crime lors d'une audience dans un tribunal fédéral à Alexandria, près de Washington.

"Je regrette profondément mes choix", a assuré cette mère de famille, en demandant "pardon à tous ceux ayant souffert de (ses) actes". Mais "je n'ai jamais combattu moi-même", "je n'ai pas tiré une seule balle", a-t-elle insisté, les cheveux couverts d'un voile noir.

"Oum Mohammed al-Amiriki" était "devenue une impératrice de Daech", a rétorqué le procureur Raj Parekh. Elle a "lavé le cerveau de jeunes filles qu'elle a entraînées à tuer", a-t-il ajouté.

Entre 2012 et 2019, Allison Fluke-Ekren a soutenu des organisations djihadistes en Libye, Irak et Syrie, où elle a fourni un entraînement militaire à plus de 100 femmes. En juin, elle a reconnu avoir appris à ses comparses, dont certaines n'avaient que 10 ou 11 ans, à manier des fusils d'assaut ou des ceintures d'explosifs.

Ses propres enfants ont beaucoup souffert de sa dérive radicale.

Une de ses filles, forcée à "épouser" un combattant de Daech alors qu'elle n'avait que 13 ans, a expliqué lors de l'audience que sa mère était motivée par "un désir de contrôle et de pouvoir".

"Je veux que les gens sachent quel type de personne elle est", a ajouté Leyla Ekren avec beaucoup d'émotion: "elle m'a abandonnée à Raqa avec mon violeur".

Dans un témoignage écrit livré au préalable, son fils Gabriel a jugé que sa mère était "un monstre" "inexcusable". "Elle a le sang et la douleur de tous ses enfants sur les mains", a ajouté le jeune homme qui a assisté à l'audience sans prendre la parole.

Projets d'attentats

Rien pourtant ne semblait la destiner à un tel parcours.

Née Allison Brooks, elle grandit dans une ferme, a une scolarité sans histoire et se marie dans une église méthodiste à la fin des années 1990. Devenue Mme Fluke, elle a deux enfants avant de divorcer.

Elle se remarie rapidement avec un homme nommé Volkan Ekren et se convertit à l'islam. En 2008, le couple - qui aura au total cinq enfants - part s'installer en Egypte, où elle entame sa dérive radicale.

En 2011, la famille déménage en Libye. Selon le ministère américain de la Justice, son époux dérobe des documents après l'attaque du consulat américain de Benghazi, et elle l'aide à les analyser et à les résumer pour le compte d'Ansar al-Charia, un groupe djihadiste lié à al-Qaïda.

Ils rejoignent la Syrie vers 2012, où son époux devient sniper pour Daech. Forte d'une connaissance des armes acquise dans la ferme de ses parents, elle est chargée de former les autres femmes aux rudiments de l'usage des AK-47 et grenades.

Pour "venger" des enfants tués dans un bombardement, elle propose d'organiser un attentat dans une université américaine. Enceinte, elle renonce à ce projet. Un peu plus tard, elle fomente un nouveau plan: s'en prendre à un centre commercial aux Etats-Unis. Cette fois, son mari la dissuade de passer à l'acte.

En 2015, il meurt dans un bombardement. Dans les années suivantes, elle se remariera trois fois avec d'autres membres du groupe et aura quatre nouveaux enfants.

En parallèle, elle forme un bataillon féminin, "la Katiba Noussaïba", entré en action en février 2017 pour aider à défendre Raqa. Après la chute de la ville, elle demande à un témoin de dire à sa famille qu'elle est morte, afin d'éviter des poursuites judiciaires.

Ce stratagème n'aura pas fonctionné. En janvier 2022, elle est rapatriée aux Etats-Unis.


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

 Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis. (AFP)
Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.