RIYAD: Résoudre le problème de la transition énergétique nécessite l’implication de «personnes sérieuses», déclare le ministre saoudien de l’Énergie, le prince Abdelaziz ben Salmane.
S’exprimant aujourd’hui lors de l’Abu Dhabi International Petroleum Exhibition and Conference (Adipec), le ministre a également insisté sur le fait que le partage des connaissances entre les pays est nécessaire pour faciliter la transition énergétique.
Le ministre note par ailleurs que l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis (EAU) travaillent ensemble pour devenir des producteurs d’énergie exemplaires en vue de mener à bien les objectifs de durabilité.
«Les EAU et nous-mêmes travaillons intensément pour prouver que la séquestration du carbone est une solution parmi tant d’autres que le secteur devrait mettre en œuvre», affirme le ministre saoudien de l’Énergie.
Il ajoute: «Le partage des connaissances est prioritaire. La participation de personnes sérieuses est nécessaire pour parvenir à une solution. Briser les prétendues contraintes énergétiques nécessite énormément d’intelligence, d’investissements et de technologies.»
Le prince Abdelaziz ben Salmane réaffirme également le partenariat de l’Arabie saoudite avec les EAU dans le secteur de l’énergie.
«Il y a tellement de choses que nous pourrions faire ensemble. Nous devons continuer à être deux pays exemplaires en matière de production d’énergie. Nous ne sommes plus des producteurs de pétrole, mais des producteurs d’énergie», précise-t-il.
Pour sa part, le ministre de l’Énergie des EAU, Suhail al-Mazrouei, soutient que l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (quatorze pays de l'Opep plus dix autres pays: Opep+) tiennent à fournir au monde les approvisionnements en pétrole dont il a besoin.
Il ajoute que l’Opep+ restera toujours une organisation technique de confiance pour équilibrer l’offre et la demande de pétrole.
Lors de l’événement, Sultan al-Jaber, PDG d’Abu Dhabi National Oil Co. (Adnoc), a indiqué que le monde exigeait une production d’énergie maximale avec un minimum d’émissions.
M. Al-Jaber souligne aussi que la suppression des investissements dans les hydrocarbures en raison du déclin naturel pourrait entraîner une perte de cinq millions de barils de pétrole par jour chaque année par rapport aux approvisionnements actuels.
«Les données sont claires. Si nous annulons les investissements dans les hydrocarbures en raison du déclin naturel, nous perdrions cinq millions de barils de pétrole par jour chaque année par rapport aux approvisionnements actuels. Les chocs que nous avons connus cette année ressembleraient à une secousse mineure en comparaison», déclare M. Al-Jaber.
Le ministre égyptien du Pétrole et des Ressources minérales, Tarek el-Molla, partage l’opinion de M. Al-Jaber et il note que le monde a besoin de plus d’énergie avec moins d’émissions. Il ajoute que l’Égypte vise à générer 40 % de ses besoins énergétiques à partir de sources renouvelables d’ici à 2030.
Au cours de la conférence, Hardeep Singh Puri, ministre indien du Pétrole et du Gaz naturel, a indiqué que l’Inde travaillait sur les énergies renouvelables, notamment l’hydrogène vert et l’ammoniac bleu.
Il a également averti que la transition durable serait compromise si les géants qui consomment beaucoup d’énergie sont réticents à favoriser cette transformation.
«La transition sera gravement compromise, en particulier lorsque les grands pays consommateurs d’énergie ne feront pas pression pour effectuer cette transition», déclare M. Puri.
L’envoyé américain pour l’énergie, Amos Hochstein, a souligné que davantage d’investissements étaient nécessaires dans le secteur pétrolier et gazier, ajoutant que le prix de l'énergie devait être fixé de manière à permettre la croissance économique.
M. Hochstein conclut en disant que la relation des États-Unis avec les EAU est «solide, de longue date et durable».
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com