Métavers: chirurgie ou psychiatrie, des applications diverses

(Photo, Twitter).
(Photo, Twitter).
Short Url
Publié le Lundi 31 octobre 2022

Métavers: chirurgie ou psychiatrie, des applications diverses

  • Le métavers pose beaucoup de questions sur les inégalités d'accès entre les différentes catégories de population
  • Déjà aujourd'hui, on s'aperçoit dans les sondages que tout le monde ne sait pas de quoi il s'agit

Le métavers pourrait ouvrir le champ à toutes sortes d'applications en santé, même s'il reste nombre de limites, estime Frédéric Thomas, spécialiste français des questions de santé au cabinet de conseil Roland Berger.

QUESTION: On parle de réalité virtuelle, d'applis en ligne, mais en quoi le métavers est-il différent?

REPONSE: Le métavers a plusieurs caractéristiques: d'abord, c'est un univers qui va persister même quand je ne suis pas connecté. Ensuite, c'est un univers ouvert, à priori sans barrière, il faut juste un ordinateur et un casque de réalité virtuelle. Il est aussi, entre autres caractéristiques, immersif. Et, on y a un avatar. Or, la plupart des applis en ligne, ou la réalité virtuelle, ne présentent que quelques-unes de ces caractéristiques pour le moment.

Le métavers pose par ailleurs beaucoup de questions sur les inégalités d'accès entre les différentes catégories de population: déjà aujourd'hui, on s'aperçoit dans les sondages que tout le monde ne sait pas de quoi il s'agit, et que parmi ceux qui savent ce que c'est, la plupart sont des jeunes hommes.

Le métavers pose donc la question de l'exclusion. Il faut l'amener vers le grand public. Pour l'instant, c'est un rêve qui oriente les actions d'un certain nombre d'acteurs et d'investisseurs, et qui ne va peut-être pas se produire exactement comme on le décrit aujourd'hui.

Q: Il génère un fort intérêt des investisseurs justement: quels sont les principaux acteurs?

R: Ce sont les acteurs du web principalement (Meta, Microsoft, ndlr) qui sont en quelque sorte pas loin d'arriver à la limite de ce qu'ils peuvent faire dans l'infrastructure actuelle: il leur faut changer d'échelle car sinon la croissance ne sera plus au rendez-vous. Ces acteurs doivent trouver des espaces vierges à coloniser pour générer une forte croissance. On est bien dans la logique du Far West, où les acteurs repoussent plus loin les limites de l'univers. Il y a déjà des dizaines de milliards d'investissement à travers le monde.

Q: Au-delà de ses limites, comme l'inégalité d'accès, peut-il apporter quelque chose à la santé?

R: On peut imaginer tous types de choses. Par exemple, vous pourriez avoir un "jumeau numérique". Cela permettrait aux laboratoires de pouvoir travailler non pas sur vous, mais sur votre avatar, qui serait un clone de vous-même, dans un univers parallèle, via la modélisation mathématique. On pourrait détecter un cancer du sein sur votre avatar, par exemple si vous (et l'avatar) avez telle mutation génétique favorisant ce type de tumeur.

Dans la santé, des choses intéressantes pourront être faites, en psychiatrie, ou dans la mise en place de programmes pour le suivi des patients. Il y a aussi le sujet de la formation et de l'apprentissage, à la fois pour les soignants et pour les patients. Peut-on former les chirurgiens plus rapidement en passant par la réalité virtuelle? Tout cela pose de nombreuses questions.

La santé, nouvelle frontière du métavers?

Demain tous patients dans le métavers? Cet univers virtuel censé prolonger le monde physique arrive dans le secteur de la santé, apportant son lot d'innovations prometteuses, mais aussi de gadgets, voire de risques.

La santé numérique est en plein boom, un phénomène renforcé par la crise sanitaire: téléconsultations, applis de suivi en ligne des patients, intelligence artificielle pour le diagnostic... S'y ajoute désormais le métavers, ce monde virtuel en développement, qui touche principalement jusqu'ici les jeux ou les événements festifs de type concerts.

Déjà, des laboratoires pharmaceutiques se sont lancés. L'américain Pfizer a ainsi créé Hemocraft, sorte de jeu en ligne dans lequel les jeunes hémophiles apprennent à gérer leur traitement. Depuis peu, une marque américaine d'aligneurs pour les dents, Invisalign, propose un cabinet dentaire interactif dans le métavers, pour amener les avatars (ou plutôt leurs alter egos réels) "à en savoir plus sur le produit de manière à engager une conversation avec un dentiste ou un orthodontiste".

En France, la clinique des Champs-Élysées, un établissement huppé de médecine esthétique très présent sur les réseaux sociaux, a choisi d'organiser cet automne sa première journée dans le métavers, sur le thème des traitements de l'obésité.

Ce jour-là, quelques dizaines d'avatars assistent à des conférences en ligne. Dans la salle virtuelle, ils se retrouvent -certains plus concentrés que d'autres- devant les conférenciers venus leur présenter les procédures envisageables.

Le but: permettre aux patients qui n'oseraient pas pousser les portes de la clinique dans le réel, de s'informer, assis tranquillement derrière leurs ordinateurs.

L'objectif n'a rien de révolutionnaire, mais les applications potentielles peuvent dépasser le simple jeu de sensibilisation. A Paris, les professeurs de médecine Boris Hansel et Patrick Nataf prévoient ainsi de lancer un diplôme universitaire consacré au métavers en santé, en mars 2023.


L’OPEP revoit à la baisse ses prévisions de demande pétrolière pour 2025, en raison des droits de douane américains

Le groupe a également revu à la baisse les projections de croissance économique mondiale pour 2025 et 2026, citant l'incertitude croissante liée à l'évolution de la dynamique commerciale. (Dossier)
Le groupe a également revu à la baisse les projections de croissance économique mondiale pour 2025 et 2026, citant l'incertitude croissante liée à l'évolution de la dynamique commerciale. (Dossier)
Short Url
  • L'OPEP a revu à la baisse ses prévisions de croissance de la demande pétrolière mondiale pour 2025
  • Le groupe des producteurs de pétrole s'attend désormais à ce que la demande augmente de 1,3 million de barils par jour l'année prochaine, soit 150 000 bpj de moins que son estimation précédente

RIYAD : L'OPEP a revu à la baisse ses prévisions de croissance de la demande pétrolière mondiale pour 2025, pointant du doigt les données du premier trimestre et les tarifs commerciaux américains récemment annoncés comme facteurs clés de cette révision.

Dans son dernier rapport mensuel, le groupe des producteurs de pétrole s'attend désormais à ce que la demande augmente de 1,3 million de barils par jour l'année prochaine, soit 150 000 bpj de moins que son estimation précédente.

Le groupe a également revu à la baisse les projections de croissance économique mondiale pour 2025 et 2026, citant l'incertitude croissante liée à l'évolution de la dynamique commerciale.

"L'économie mondiale a montré une tendance à la croissance stable au début de l'année ; cependant, les dynamiques récentes liées au commerce ont introduit une plus grande incertitude", indique le rapport.

Malgré cette révision à la baisse, les perspectives de l'OPEP restent parmi les plus optimistes de l'industrie, le groupe prévoyant une croissance continue de l'utilisation du pétrole à long terme.

Pour 2026, l'OPEP prévoit une augmentation de la demande de 1,28 million de bpj, contre 1,43 million de bpj précédemment. La demande totale est désormais estimée à 105,05 millions de bpj en 2025 et à 106,33 millions de bpj en 2026.

L'OPEP a également revu à la baisse ses prévisions concernant la production de liquides hors OPEP+, tablant sur une croissance de 910 000 bpj en 2025 et de 900 000 bpj en 2026, soit une baisse de 100 000 bpj pour les deux années.

Les États-Unis ont été le principal contributeur à la révision de ces chiffres, avec une production projetée de 400 000 bpj en 2025 et 380 000 bpj en 2026, contre des estimations antérieures de 450 000 et 460 000 bpj.

En termes de production actuelle, la production de l'OPEP+ a diminué en mars de 37 000 bpj pour atteindre 41,02 millions de bpj, principalement en raison des réductions opérées par le Nigeria et l'Irak.

Toutefois, le Kazakhstan a augmenté sa production dans les mêmes proportions, dépassant une fois de plus son quota OPEP+. Sa production en mars a atteint 1,852 million de bpj, dépassant la limite convenue de 1,468 million de bpj pour le premier trimestre.

L'OPEP+ devrait augmenter sa production en avril et en mai dans le cadre d'un retour progressif aux précédentes réductions de production destinées à stabiliser le marché.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les États-Unis et l’Arabie saoudite s’engagent à approfondir leur coopération dans le secteur minier

Le ministre de l'industrie et des ressources minérales, Bandar bin Ibrahim Alkhorayef, a rencontré le secrétaire américain à l'énergie, Chris Wright. (SPA)
Le ministre de l'industrie et des ressources minérales, Bandar bin Ibrahim Alkhorayef, a rencontré le secrétaire américain à l'énergie, Chris Wright. (SPA)
Short Url
  • L'Arabie saoudite et les États-Unis sont sur le point de renforcer leurs relations dans le secteur minier à la suite de pourparlers de haut niveau tenus à Riyad
  • Le ministre de l'Industrie et des Ressources minérales, Bandar ben Ibrahim Alkhorayef, a rencontré le secrétaire américain à l'Énergie, Chris Wright, le 13 avril

DJEDDAH : L'Arabie saoudite et les États-Unis sont sur le point de renforcer leurs relations dans le secteur minier à la suite de pourparlers de haut niveau tenus à Riyad. Les deux parties ont discuté de la stimulation des investissements, de la coopération économique et des chaînes d'approvisionnement en minerais essentiels.

Le ministre de l'Industrie et des Ressources minérales, Bandar ben Ibrahim Alkhorayef, a rencontré le secrétaire américain à l'Énergie, Chris Wright, le 13 avril, dans le cadre de la visite que le représentant de la Maison Blanche effectue actuellement dans le Royaume, selon l'agence de presse saoudienne.

La réunion, à laquelle a également participé le vice-ministre de l'Industrie et des Ressources minérales chargé des affaires minières, Khalid ben Saleh al-Mudaifer, a porté sur le renforcement du partenariat stratégique entre l'Arabie saoudite et les États-Unis dans le secteur de l'exploitation minière et des minéraux.

"J'ai rencontré le secrétaire américain à l'Énergie, Chris Wright, au siège du ministère à Riyad, où nous nous sommes concentrés sur le renforcement de la coopération stratégique dans le secteur minier. Nous avons également discuté des perspectives de partenariat futur et passé en revue les relations industrielles de longue date entre nos deux pays", a écrit M. Alkhorayef sur son compte X. 

Les discussions ont porté sur les moyens d'approfondir la coopération bilatérale dans le secteur minier, en mettant l'accent sur le rôle essentiel du secteur dans la transition énergétique mondiale, les technologies de pointe et les économies basées sur l'énergie propre.

Les discussions ont également mis en évidence l'importance des minéraux dans la production de véhicules électriques et de leurs composants, identifié les principales opportunités d'investissement et examiné les mécanismes permettant de libérer leur potentiel. Les deux parties ont réaffirmé leur volonté de renforcer la collaboration économique et d'approfondir des liens de longue date.

M. Alkhorayef a invité M. Wright à participer au forum 2026 sur les minéraux du futur, qui doit se tenir à Riyad.

Le Royaume vise à faire de l'exploitation minière un pilier fondamental de son économie industrielle, sa richesse minérale étant estimée à 9,4 billions de riyals saoudiens (2,4 billions de dollars), selon les chiffres officiels.

Attirer des investissements internationaux dans le secteur minier est un élément central de l'ambition de l'Arabie saoudite d'atteindre 100 milliards de dollars d'investissements directs étrangers par an d'ici à la fin de la décennie.

En mars, le Royaume a annoncé un nouveau programme d'incitation pour stimuler l'IDE dans l'industrie minière, soulignant sa stratégie plus large de diversification de l'économie et d'exploitation de ses réserves minérales inexploitées.

L'initiative reflète une coordination étroite entre les ministères de l'Investissement et de l'Industrie par le biais d'un programme de facilitation de l'exploration visant à rationaliser l'entrée sur le marché pour les sociétés d'exploration.

Le programme vise également à améliorer les études géologiques et à favoriser un environnement d'investissement compétitif pour les sociétés minières locales et internationales.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La Bourse de Paris salue l'exemption des droits de douane américains sur le secteur technologique

Des indicateurs de marché sont affichés sur un écran numérique dans le bâtiment de la bourse Euronext dans le quartier d'affaires de La Défense, à l'ouest de Paris, le 7 avril 2025. (Photo par Thomas SAMSON / AFP)
Des indicateurs de marché sont affichés sur un écran numérique dans le bâtiment de la bourse Euronext dans le quartier d'affaires de La Défense, à l'ouest de Paris, le 7 avril 2025. (Photo par Thomas SAMSON / AFP)
Short Url
  • « La nouvelle semaine commence sur un soulagement » car « les États-Unis vont exempter les produits électroniques – dont la plupart sont fabriqués en Chine.
  • En pleine guerre commerciale avec Pékin, les États-Unis ont finalement exempté, ce week-end, smartphones, ordinateurs et autres produits électroniques des récentes surtaxes douanières.

PARIS : La Bourse de Paris évolue en nette hausse ce lundi, saluant l'exemption provisoire de surtaxes douanières accordée ce week-end par Washington sur les produits high-tech, les smartphones et les ordinateurs en tête, en pleine guerre commerciale avec Pékin.

Vers 7 h 50 GMT, le CAC 40 prenait 2,22 % à 7 260,78 points, en hausse de 155,98 points. Vendredi, l'indice vedette parisien avait cédé 0,30 % à 7 104,80 points.

« La nouvelle semaine commence sur un soulagement » car « les États-Unis vont exempter les produits électroniques – dont la plupart sont fabriqués en Chine – des principales mesures douanières », a expliqué Ipek Ozkardeskaya, analyste pour Swissquote Bank.

En pleine guerre commerciale avec Pékin, les États-Unis ont finalement exempté, ce week-end, smartphones, ordinateurs et autres produits électroniques des récentes surtaxes douanières imposées la semaine dernière par le président Donald Trump. 

Les nouveaux droits de douane sur les produits chinois avaient été élevés à 145 %, dans le cadre de l'offensive protectionniste massive menée par Washington depuis plusieurs semaines, qui provoque la volatilité des marchés.

Pour autant, les marchés devraient rester fébriles : Washington a en effet insisté sur le caractère « temporaire » des exemptions et a réitéré sa volonté de taxer les produits électroniques.

Le dirigeant américain a d'ailleurs déclaré qu'il annoncerait « dans la semaine » de nouvelles surtaxes sur les semi-conducteurs entrant aux États-Unis, qui « seront en place dans un avenir pas trop lointain ».

« Personne n'est tiré d'affaire (...), surtout pas la Chine qui, de loin, nous traite le plus mal », a tonné M. Trump sur son réseau social Truth. 

« La grande incertitude persiste sur les marchés financiers », résume Andreas Lipkow, analyste indépendant.

Les investisseurs entament la semaine « avec confusion, nervosité et inquiétude, prêts à vendre au moindre signe de fragilité », abonde Stephen Innes, de SPI Asset Management.

En France, dimanche, le ministre de l'Économie, Éric Lombard, a annoncé que Paris allait devoir réaliser « un effort supplémentaire de 40 milliards d'euros » l'an prochain, un engagement « très considérable », sous forme « essentiellement » d'économies, pour atteindre son objectif de déficit public de 4,6 % du PIB en 2026.

Sur le marché obligataire, l'emprunt à dix ans français atteignait 3,33 % vers 7 h 50 GMT, contre 3,35 % vendredi en clôture. 

Les groupes européens de semi-conducteurs profitent de l'annonce d'exemptions temporaires de surtaxes douanières aux États-Unis.

À Paris, Soitec prenait 7,23 % à 46,74 euros vers 7 h 50 GMT, et STMicroelectronics 3,15 % à 18,14 euros.

BNP Paribas était saluée en Bourse (+4,47 % à 68,54 euros) après avoir confirmé lundi vouloir racheter Axa IM, malgré un avis de la BCE vendredi qui pourrait rendre les conditions dans lesquelles se réalisera cette opération moins intéressantes.

BNP Paribas avait signé en décembre un accord d'acquisition d'Axa IM par sa filiale d'assurances, Cardif. Cette opération doit donner naissance à un acteur européen de premier plan dans le secteur de la gestion d'actifs, avec des actifs sous gestion totalisant 1 500 milliards d'euros.