MEUDON, France : Se chauffer avec une énergie propre grâce aux nappes d'eaux souterraines: la ville de Meudon, dans les Hauts-de-Seine, va transformer un de ses réseaux de chaleur pour raccorder un tiers de sa population à la géothermie.
En Île-de-France, de plus en plus de municipalités se tournent vers ce système permettant d'apporter chauffage et eau chaude à partir du sous-sol, où la température de l'eau se situe entre 50 et 95 degrés.
A Meudon, c'est le quartier de Meudon-la-Forêt, qui compte environ 15.000 habitants, qui sera raccordé à la géothermie.
Selon les estimations d'Engie et de la municipalité, cela permettra d'éviter l'émission de 17.700 tonnes de CO2 par an.
«Ce n'est pas une première mondiale, mais ça n'en reste pas moins un projet important, à cause de ce chiffre massif: 83% du réseau sera alimenté par des énergies renouvelables», a expliqué vendredi Yann Madigou, directeur grand territoire d'Engie Solutions.
Généralement, la géothermie ne suffit pas à elle seule à alimenter les réseaux auxquels elle est rattachée, qui doivent compléter avec d'autres énergies, comme le gaz.
Dans le quartier de Meudon-la-Forêt, le gaz sera seulement utilisé à 17%.
«Sur l'Île-de-France, il n'y a pas beaucoup de réseaux qui ont un taux d'énergie renouvelable aussi haut», a souligné Yann Madigou.
A titre d'exemple, la ville voisine de Vélizy-Villacoublay, dont la centrale géothermique a été mise en service l'année dernière, avait annoncé que sa production énergétique serait issue «à plus de 60% d'énergie renouvelable».
La démarche est écologique, mais également économique.
«En fonction de l'évolution du prix de gaz, la réduction sur la facture sera comprise entre 25 et 40%», a évalué vendredi le maire (UDI) de Meudon, Denis Larghero.
L'élu participait à une cérémonie pour officialiser la création de la société GéoMeudon, qui construira et exploitera la géothermie, et dont Engie Solutions et la mairie seront actionnaires.
«Ce projet a commencé avant la crise ukrainienne mais la crise énergétique a accéléré la prise de conscience par les clients de sa nécessité», a indiqué M. Larghero.
«Dans un moment où le contexte énergétique était très tendu, on a pris des décisions en quelques mois là où ça aurait pu prendre quelques années», s'est réjoui Yann Madigou, également directeur général de GéoMeudon.
L'ensemble des investissements est évalué à 36,8 millions d'euros. Le projet sera concrétisé par la mise en service de la géothermie à l'automne 2026.
Le démantèlement de l'ancienne chaufferie de gaz commencera au printemps 2023, après enquête publique.