Climat: Réunie à Paris, la finance française a dû défendre son action

Oxfam, Les Amis de la Terre et Notre Affaire à Tous ont mis en demeure mercredi BNP Paribas de cesser son soutien à l'expansion des énergies fossiles (Photo, AFP).
Oxfam, Les Amis de la Terre et Notre Affaire à Tous ont mis en demeure mercredi BNP Paribas de cesser son soutien à l'expansion des énergies fossiles (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Vendredi 28 octobre 2022

Climat: Réunie à Paris, la finance française a dû défendre son action

  • Un rendez-vous de la Place de Paris perturbé avant même son démarrage par une action de deux associations écologistes
  • Les promesses climatiques du secteur sont encore loin d'être en conformité avec l'objectif de l'Accord de Paris

PARIS: Pressée d'en faire plus face à la crise climatique, la finance française s'est retrouvée jeudi pour le Climate Finance Day, un rendez-vous de la Place de Paris perturbé avant même son démarrage par une action de deux associations écologistes.

Une quarantaine de militants des Amis de la Terre et d'Alternatiba Paris ont déversé sur les marches du Palais Brongniart, où se déroule l'événement, de la peinture noire, représentant le pétrole, et lancé des fumigènes noirs, symbolisant le gaz.

"Nous sommes venus ce matin pour passer un message à l'énième ouverture de ce sommet du greenwashing", expliquait peu avant le début des conférences Lorette Philippot, chargée de campagne pour l'ONG Les Amis de la Terre.

Il s'agissait de la 8e édition du Climate Finance Day, et les promesses climatiques du secteur sont encore loin d'être en conformité avec l'objectif de l'Accord de Paris signé en 2015.

Les engagements pris ces dernières années sur l'arrêt du financement du charbon et la réduction du financement des hydrocarbures non conventionnels "ne sont pas suffisants", a jugé le ministre de l’Économie Bruno Le Maire dans une vidéo diffusée parmi les premières interventions de la journée.

"Nous devons aller plus vite, plus fort, nous devons faire preuve de plus de transparence", a repris le ministre. "Il y a encore trop de doutes, trop d'interrogations, trop de critiques sur la réalité des engagements", selon lui.

Créer une commission

Pour faire face aux critiques et donner des gages de transparence, la Place de Paris a annoncé la création d'un "Institut de la finance durable", opérationnel "dans les prochaines semaines" d'après Augustin de Romanet, président de Paris Europlace et patron d'Aéroports de Paris (ADP).

Une "très bonne initiative" selon Bruno Le Maire, qui regroupe scientifiques, industriels et financiers.

La fondatrice de l'ONG Reclaim Finance Lucie Pinson déplore de son côté l'absence d'ONG et le flou entourant cette nouvelle commission: feuille de route, méthode de travail, évaluations et contrôles...

Face aux risques de critiques, le lobby bancaire a bien essayé de prendre les devants, en communiquant mardi sur "le financement massif des énergies renouvelables et des activités vertes et durable" avec un montant total des crédits verts et durables représentant plus de 100 milliards d’euros à fin 2021, selon lui.

Une démonstration qui relève d'une "manipulation", selon Lucie Pinson.

La Banque centrale européenne (BCE) avait en juillet demandé aux banques de la zone euro de renforcer "urgemment" la prise en compte des risques climatiques dans leur stratégie. "Actuellement, les banques sont loin de respecter les bonnes pratiques", avait tancé la BCE.

Face à ce constat, le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau, a proposé en clôture de la journée de durcir la réglementation en exigeant des "fonds propres supplémentaires au cas où les plans de transition individuels des banques apparaîtraient déficients ou mal alignés".

BNP Paribas mis en demeure

Les experts interrogés par l'AFP l'assurent, les ONG "ont raison" sur le fond, même si la finance n'est "ni en avance, ni en retard par rapport à l'économie", souligne Virginie Wauquiez et Laurent Morel, du cabinet de conseil Carbone 4.

Certains établissements, comme CNP Assurances ou Crédit Mutuel Alliance Fédérale (qui regroupe 14 des 18 fédérations du groupe, ainsi que le CIC), ont adopté des politiques d'exclusion plus strictes, mais leur poids dans le financement de l'industrie pétro-gazière est négligeable, notamment comparé au géant bancaire BNP Paribas, bête noire des militants écologistes.

Oxfam, Les Amis de la Terre et Notre Affaire à Tous ont d'ailleurs mis en demeure mercredi la banque de cesser son soutien à l'expansion des énergies fossiles.

En étant le "premier financeur européen et le 5e mondial" pour le "développement" des énergies fossiles, avec "55 milliards de dollars de financements accordés entre 2016 et 2021" uniquement à de nouveaux projets pétroliers et gaziers, la banque ne respecte pas son "devoir de vigilance" sur les risques environnementaux, estiment les associations.

"Nous (les banques, NDLR) pouvons à tout instant décider d’arrêter le financement des énergies fossiles du jour au lendemain. Mais (…) immédiatement ça pose une question de responsabilité dans la conduite de ce qui doit être une transition en tant que telle", a répondu sur FranceInfo Philippe Brassac, directeur général de Crédit Agricole SA.


Rodéo urbain en Gironde: une jeune femme de 18 ans tuée à moto

Selon la maire de Bassens Alexandre Rubio, la collision s'est produite sur un boulevard menant à un terrain privé, un parking désaffecté où se retrouvent chaque weekend des motards de l'agglomération bordelaise. (AFP)
Selon la maire de Bassens Alexandre Rubio, la collision s'est produite sur un boulevard menant à un terrain privé, un parking désaffecté où se retrouvent chaque weekend des motards de l'agglomération bordelaise. (AFP)
Short Url
  • La victime était sur une moto, sans casque, et a chuté durant l'accident, a précisé la police, confirmant une information de Sud Ouest
  • Deux autres personnes, âgées de 19 et 23 ans, ont été blessées dans l'accident et transportées "en urgence absolue" vers le CHU de Pellegrin à Bordeaux, toujours selon la même source

BORDEAUX: Une jeune femme de 18 ans est morte dimanche soir après une collision entre deux motos sur une route prisée des amateurs de rodéo urbain à Bassens, près de Bordeaux, a-t-on appris lundi auprès de la police et de la mairie.

La victime était sur une moto, sans casque, et a chuté durant l'accident, a précisé la police, confirmant une information de Sud Ouest.

Deux autres personnes, âgées de 19 et 23 ans, ont été blessées dans l'accident et transportées "en urgence absolue" vers le CHU de Pellegrin à Bordeaux, toujours selon la même source.

Selon la maire de Bassens Alexandre Rubio, la collision s'est produite sur un boulevard menant à un terrain privé, un parking désaffecté où se retrouvent chaque weekend des motards de l'agglomération bordelaise.

En août dernier, une jeune homme de 22 ans avait trouvé la mort sur ce même boulevard dans des circonstances similaires.

"Nous sommes hyper tristes en pensant à cette jeune et à sa famille, mais à la tristesse s'ajoute de la colère car tout le monde connaît ce problème et on nous laisse le gérer seuls", a expliqué à l'AFP le maire de cette commune portuaire.

"Je n'arrive pas à me résoudre que des jeunes, qui font beaucoup de route, viennent mourir sur ma commune", a ajouté M. Rubio, déplorant que "ce phénomène existe depuis plusieurs années", avec des interventions de pompiers "chaque weekend pour des poignets ou chevilles cassés" et des effectifs policiers "avec très peu de moyens mobilisables pour intervenir".

Selon la préfecture, 221 "opérations anti-rodéos" ont été menées en Gironde par 1.131 policiers mobilisés depuis le début de l'année.

Un arrêté antirodéo permettant depuis août 2023 la surveillance par drones d'un quinzaine de périmètres de la métropole bordelais, pourrait prochainement être "élargi" à ce secteur de Bassens, a précisé la préfecture de Gironde à l'AFP.

tsq/gf/abl

 

© Agence France-Presse


Un policier condamné pour des violences sur un manifestant kurde à Marseille

Un policier marseillais a été condamné lundi à huit mois de prison avec sursis pour avoir exercé des violences jugées illégitimes contre un manifestant kurde deux ans plus tôt. (AFP)
Un policier marseillais a été condamné lundi à huit mois de prison avec sursis pour avoir exercé des violences jugées illégitimes contre un manifestant kurde deux ans plus tôt. (AFP)
Short Url
  • La procureure avait reconnu que le prévenu pouvait avoir fait "une erreur de bonne foi" quand il avait cru identifier en fin de manifestation la victime comme l'un des auteurs de jets de projectiles sur les policiers
  • Mais l'interpellation, si elle était justifiée selon le parquet, n'était en rien proportionnée. Le policier se voit aussi reprocher d'avoir dressé un faux procès-verbal d'interpellation

MARSEILLE: Un policier marseillais a été condamné lundi à huit mois de prison avec sursis pour avoir exercé des violences jugées illégitimes contre un manifestant kurde deux ans plus tôt.

Aujourd'hui en poste à Bobigny, le fonctionnaire était jugé pour un coup de poing porté au visage d'un manifestant, des violences qui n'étaient "pas justifiées et disproportionnées" selon le délibéré du tribunal.

Le policier a également été condamné à une interdiction d'exercer sur la voie publique pendant un an.

Les faits s'étaient déroulés le 24 décembre 2022, au terme d'une violente manifestation organisée à Marseille, au lendemain de l'assassinat de trois Kurdes à Paris.

La procureure avait reconnu que le prévenu pouvait avoir fait "une erreur de bonne foi" quand il avait cru identifier en fin de manifestation la victime comme l'un des auteurs de jets de projectiles sur les policiers, plus tôt dans l'après-midi.

Mais l'interpellation, si elle était justifiée selon le parquet, n'était en rien proportionnée. Le policier se voit aussi reprocher d'avoir dressé un faux procès-verbal d'interpellation.

Sa victime, carreleur de profession, avait subi une fracture du nez et un "blackout", et ne souvenait pas de l'agression.

Le policier devra lui verser 4.000 euros au titre des souffrances endurées, et 2.000 euros au titre du préjudice moral.

Ce policier avait déjà été condamné, le 31 mai par la même chambre correctionnelle, à six mois de prison avec sursis pour des faits similaires, cette fois-là sur un jeune couple en marge d'une manifestation pour les retraites, une condamnation dont il a fait appel.

 


Israël: un ministre d'extrême droite estime qu'un cessez-le-feu au Liban serait «une grosse erreur»

Israël mène depuis le 23 septembre des frappes massives au Liban contre le Hezbollah qui, après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, avait ouvert un "front de soutien" au mouvement islamiste palestinien en tirant des roquettes sur le territoire israélien.  Depuis le 30 septembre, son armée conduit aussi des incursions terrestres dans le sud du Liban. (AFP)
Israël mène depuis le 23 septembre des frappes massives au Liban contre le Hezbollah qui, après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, avait ouvert un "front de soutien" au mouvement islamiste palestinien en tirant des roquettes sur le territoire israélien. Depuis le 30 septembre, son armée conduit aussi des incursions terrestres dans le sud du Liban. (AFP)
Short Url
  • Un accord avec le Liban serait "une grosse erreur" et "une occasion historique manquée d'éradiquer le Hezbollah", a estimé Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, sur X
  • Ces propos surviennent alors que les efforts diplomatiques ont récemment redoublé pour faire cesser la guerre entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien

JERUSALEM: Un allié d'extrême droite du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a jugé lundi qu'un accord de cessez-le-feu au Liban, actuellement en cours de discussion, serait "une grosse erreur".

Un accord avec le Liban serait "une grosse erreur" et "une occasion historique manquée d'éradiquer le Hezbollah", a estimé Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, sur X.

Ces propos surviennent alors que les efforts diplomatiques ont récemment redoublé pour faire cesser la guerre entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien.

Israël mène depuis le 23 septembre des frappes massives au Liban contre le Hezbollah qui, après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, avait ouvert un "front de soutien" au mouvement islamiste palestinien en tirant des roquettes sur le territoire israélien.

Depuis le 30 septembre, son armée conduit aussi des incursions terrestres dans le sud du Liban.

Lors d'une tournée au Liban et en Israël la semaine dernière, l'émissaire spécial du président américain, Amos Hochstein, a fait état de "progrès supplémentaires" vers une trêve.

"Comme je l'avais déjà prévenu à Gaza, je préviens maintenant également: Monsieur le Premier ministre, il n'est pas trop tard pour mettre un terme à cet accord! Il faut continuer jusqu'à la victoire absolue!", a martelé M. Ben Gvir.