Les manifestations se poursuivent, Raïssi veut punir les «ennemis» de l'Iran

Une femme dévoilée se tient au sommet d'un véhicule alors que des milliers de personnes se dirigent vers le cimetière d'Aichi à Saqez, la ville natale de Mahsa Amini dans la province iranienne du Kurdistan. (AFP)
Une femme dévoilée se tient au sommet d'un véhicule alors que des milliers de personnes se dirigent vers le cimetière d'Aichi à Saqez, la ville natale de Mahsa Amini dans la province iranienne du Kurdistan. (AFP)
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Publié le Vendredi 28 octobre 2022

Les manifestations se poursuivent, Raïssi veut punir les «ennemis» de l'Iran

  • La France a condamné la répression et a indiqué travailler avec ses partenaires européens à de nouvelles sanctions ciblées contre des responsables iraniens
  • Le rapporteur spécial de l'ONU sur les droits de l'Homme en Iran Javaid Rehman a également dénoncé jeudi la «brutalité» du régime iranien

PARIS: Les manifestations se sont poursuivies jeudi en Iran et 8 manifestants ont été tués depuis mercredi soir selon une ONG, tandis que les dirigeants iraniens promettaient de punir les auteurs d'un attentat meurtrier contre un sanctuaire chiite perpétré la veille.

Selon Amnesty international, depuis mercredi soir, "les forces de sécurité iraniennes ont intensifié leur recours à la force illégale – notamment en tirant à balles réelles, des plombs métalliques et des gaz lacrymogènes – contre des manifestants et des personnes en deuil qui s’étaient rassemblés dans les provinces du Kurdistan, de l’Azerbaïdjan occidental, de Kermanshah et du Lorestan", faisant 8 morts.

Six semaines après la mort de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, qui a été l'étincelle de la contestation, le rapporteur spécial de l'ONU sur les droits de l'Homme en Iran Javaid Rehman a également dénoncé jeudi la "brutalité" du régime iranien et réclamé la création d'un "mécanisme international" d'enquête sur la mort d'"au moins 250 personnes" depuis mi-septembre.

La France a condamné la répression et a indiqué travailler avec ses partenaires européens à de nouvelles sanctions ciblées contre des responsables iraniens.

«Complot»

De leur côté, les dirigeants iraniens ont continué de pointer du doigt les "ennemis" de l'Iran.

Le président iranien Raïssi a semblé établir un lien entre les manifestations déclenchées par la mort de Mahsa Amini - que Téhéran considère comme des "émeutes" - et un attentat revendiqué par le groupe jihadiste Etat islamique (EI) qui a fait 15 morts mercredi dans un important sanctuaire musulman chiite de Chiraz, dans le sud de l'Iran.

"L'intention de l'ennemi est de perturber les progrès du pays et ces émeutes ouvrent la voie à des actes terroristes", a-t-il déclaré à Zanjan (nord-ouest), après avoir promis la veille une réponse sévère des forces de sécurité à l'attaque de Chiraz.

Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a lui appelé le pays à s'unir pour combattre le "complot" fomenté par les "ennemis de l'Iran".

Les dirigeants iraniens accusent principalement les États-Unis, ennemi juré de l'Iran, d'être derrière les événements qui agitent le pays depuis la mort le 16 septembre de Mahsa Amini.

Jeudi, le ministère iranien des Affaires étrangères a aussi convoqué l’ambassadeur allemand Hans-Udo Muzel pour protester contre des propos de responsables allemands "incitant aux émeutes" en Iran, a rapporté Irna.

Berlin avait notamment annoncé la veille vouloir encore durcir ses relations avec l'Iran en réponse à la répression du mouvement de protestation.

Manifestations nocturnes

Ce mouvement s'est créé sous l'impulsion de femmes, d'écolières, d'étudiants, ulcérés par le décès de Mahsa Amini trois jours après son arrestation à Téhéran par la police des mœurs.

Cette dernière lui avait reproché d'avoir enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique, imposant aux femmes le port du voile en public.

Défiant un lourd dispositif de sécurité, des milliers de personnes se sont réunies mercredi autour de sa tombe à Saghez, sa ville d'origine au Kurdistan, pour un hommage à la fin du deuil traditionnel de 40 jours.

Les manifestations se sont poursuivies dans la nuit et jeudi.

Un rassemblement s'est notamment tenu jeudi près de la ville occidentale de Khorramabad, sur la tombe d'une autre jeune fille, Nika Shahkarami, 16 ans, 40 jours après qu’elle eut été tuée par les forces de sécurité, selon le groupe de défense des droits HRANA basé aux États-Unis.

"Je tuerai, je tuerai, quiconque a tué ma sœur", scandaient les manifestants dans une vidéo publiée par HRANA sur Twitter.

Des jeunes se sont également rassemblés pour lui rendre hommage dans les universités de Téhéran et de Karaj, à l’ouest de la capitale, selon d'autres images partagées.

À Mahabad (ouest), les forces de sécurité ont ouvert le feu jeudi, tuant au moins trois personnes, selon le groupe de défense des droits humains Hengaw.

Ces incidents ont éclaté après l'enterrement d'un manifestant de 35 ans, Ismaïl Mauludi, tué mercredi soir, alors que la foule se dirigeait vers les bureaux du gouverneur, a ajouté l'ONG basée en Norvège, qui défend les droits des Kurdes d'Iran.

Dans la nuit, les forces de sécurité avaient ouvert le feu sur des manifestants à Marivan, dans la province du Kurdistan (ouest), selon une vidéo publiée par Hengaw.

"Mort au dictateur", criaient les manifestants qui avaient allumé des feux dans les rues de la ville voisine de Bukan, selon ce groupe. Des scènes similaires ont été signalées à Ilam, une ville de l'ouest également, proche de la frontière avec l'Irak.

La répression des protestations déclenchées par la mort de Mahsa Amini avait fait au moins 141 morts, dont des enfants, selon un bilan publié mardi par l'ONG Iran Human Rights (IHR), basée à Oslo.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.