PARIS: Le chef des insoumis Jean-Luc Mélenchon a exhorté mercredi Bruno Retailleau, candidat à la présidence de LR, à présenter une motion de censure contre le gouvernement, une proposition déclinée par le sénateur LR qui invite son contradicteur à "prendre patience".
"Prenez votre élan, retenez votre souffle: hop ! Un moment de gloire est à votre portée dans l'intérêt du pays", a écrit mercredi l'insoumis dans un message posté sur son blog, en réaction à une interview de Bruno Retailleau la veille dans Le Figaro dans laquelle il affirmait que Les Républicains "devront déposer" une motion de censure, mais qu'ils ne sont "pas prêts".
M. Retailleau, également patron des sénateurs LR, estimait que le parti était encore dans un "moment de faiblesse" et qu'il fallait d'abord "redéfinir un nouveau logiciel".
Dès lors, selon le leader insoumis, le gouvernement Borne tombera lorsque "Les Républicains le voudront enfin" et cesseront d'être une "aile confuse de la macronie" dont les "renégats composent l'aile solide du gouvernement" et les "restes font ses béquilles".
"L'essentiel, pour nous, n'est pas de faire tomber le pouvoir mais de savoir dans quelles autres mains il tombera", lui a répliqué celui qui aspire à présider LR dans un message publié sur Facebook.
"Oui, la droite se relèvera bientôt et pourra alors, à armes égales, défier le macronisme tout en empêchant que sur ses ruines s'élèvent l'islamogauchisme et le wokisme que vous représentez", a encore tancé le sénateur LR en répondant à l'insoumis: "prenez patience, retenez votre souffle; nous prenons notre élan".
Seule l'Assemblée nationale peut voter une motion de censure. Lundi, trois motions ont été rejetées, dont deux qui avaient été déposées par la Nupes et une par le groupe RN.
Le chef de file des députés LR, Olivier Marleix, a de nouveau justifié mercredi de ne pas avoir voté l'une des motions de la gauche, contrairement au groupe de Marine Le Pen. Or, l'apport des 62 voix LR aurait fait pu faire chuter le gouvernement, alors que la motion a été rejetée à 50 voix près.
"On n'est pas là pour rajouter du foutoir, la situation du pays est suffisamment grave", a réaffirmé M. Marleix devant l'Association des journalistes parlementaires. Mais "ce n'est en aucun cas un blanc-seing, c'est peut-être un sursis" pour le gouvernement, a-t-il ajouté, en ne "s'interdisant" aucunement de déposer une telle motion à l'avenir.
L'élu d'Eure-et-Loir a aussi taclé Mme Le Pen, qui "avait dit qu'elle ne voulait pas bloquer": "qu'elle mette ses députés au travail", a-t-il lancé, en se demandant si elle avait "renoncé à jouer un rôle utile".