Pierre Soulages, star mondiale de la peinture française, est mort à 102 ans

Le peintre français Pierre Soulages pose lors d'une séance photo au musée du Louvre le 10 décembre 2019 à Paris. (Photo, AFP)
Le peintre français Pierre Soulages pose lors d'une séance photo au musée du Louvre le 10 décembre 2019 à Paris. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 26 octobre 2022

Pierre Soulages, star mondiale de la peinture française, est mort à 102 ans

  • Pendant plus de 75 ans, il a tracé inlassablement son sillon, s'attirant la reconnaissance des institutions culturelles et du marché de l'art qui en a fait un des artistes français en activité les plus cotés
  • A l'approche de son exposition au Louvre fin 2019, une de ses toiles de 1960 a été adjugée 9,6 millions d'euros à Paris, un record mondial

PARIS: Pierre Soulages, star mondiale de la peinture connue pour ses tableaux aux nuances infinies de noir, est décédé dans la nuit de mardi à mercredi à l'âge de 102 ans.

"C'est une triste nouvelle, je viens de raccrocher avec sa veuve, Colette Soulages", a déclaré à l'AFP Alfred Pacquement, ami de longue date du peintre et président du musée qui porte son nom à Rodez (Aveyron).

Le décès est intervenu à l’hôpital de Nîmes, à 23h30 d’une insuffisance cardiaque, a indiqué à l'AFP Mohamed Kaoud, majordome des Soulages à Sète depuis 27 ans. Sa veuve "tient le coup, mais n’a peut-être pas encore tout à fait réalisé", a-t-il ajouté.

Le couple venait "de fêter son 80e anniversaire de mariage", a précisé M. Pacquement, l'un des historiens de l'art et conservateurs qui a probablement le plus travaillé sur l'oeuvre de Soulages, en organisant notamment l'hommage qui lui a été rendu au Louvre en 2019, à l'aube de ses 100 ans. Jusqu'alors, seuls Picasso et Chagall avaient eu ce privilège.

"Pierre Soulages avait su réinventer le noir, en y faisant jaillir la lumière. Par-delà le noir, ses œuvres sont des métaphores vives où chacun de nous puise l’espoir", a réagi le président Emmanuel Macron sur Twitter.

C'est "une grande perte pour le monde de l’art et pour la France", a estimé la ministre de la culture, Rima Abdul Malak, en pleine séance de questions au Sénat, tandis que son prédécesseur Jack Lang a estimé, dans un communiqué, qu'un "monument de l'art s'en est allé".

Record en 2021

Les hommages ont aussi afflué de son pays natal. "c’est une immense tristesse car je perds un ami (...) jusqu’au bout il a peint, jusqu’à il y a quelques semaines, il a travaillé chez lui à Sète", a déclaré à l'AFP Benoît Decron, directeur du musée Soulages de Rodez.

La présidente de la région Occitanie, Carole Delga, qui l'avait encore rencontré début octobre, a salué un "immense artiste" "visionnaire" et "complice inspirant", avec qui elle "partageait l’amour de l’art, du Japon, de l’Aveyron et de Sète".

Grand, toujours vêtu de noir, Soulages a acquis une renommée mondiale grâce à ses grandes toiles aux mille nuances de noir. Il disait chercher à "en faire jaillir la lumière".

Pendant plus de 75 ans, il a tracé inlassablement son sillon, s'attirant la reconnaissance des institutions culturelles et du marché de l'art qui en a fait un des artistes français les plus cotés, de son vivant. Une de ses toiles datant de 1961 a été vendue à 20,2 millions de dollars à New York en novembre 2021.

Il était aussi représenté au salon international d'art contemporain Paris + Art Basel, la semaine dernière, aux côtés d'un Picasso ou d'un Kandinsky, ainsi que de la jeune scène émergente.

«Outrenoir»

Soulages est né le 24 décembre 1919 à Rodez, dans un milieu artisan qui a nourri son imaginaire au milieu de l'atelier de carrosserie de son père et des collines environnantes.

Il n'a jamais coupé le lien avec son territoire natal, tout en peignant ailleurs.

Fasciné par la préhistoire dès son plus jeune âge, il a beaucoup travaillé au brou de noix avant de poursuivre avec ses grands aplats noirs de peinture à l'huile, qu'il raclait, grattait et modelait presque dans l'épaisseur de la peinture, faisant surgir des nuances de rouge, de bleu et des transparences inattendues.

Il avait basculé dans ce qu'il appelait "l'outrenoir" en 1979, alors qu'il peinait sur une oeuvre entièrement recouverte d'un noir épais, striée par hasard.

"J'étais au-delà du noir, dans un autre champ mental", a-t-il raconté. "Le pot avec lequel je peins est noir. Mais c'est la lumière, diffusée par reflets, qui importe".

En 1959, le peintre s'était fait construire une maison-atelier sur les hauteurs de Sète, face à la Méditerranée, où il vivait toujours ces dernières années. Il avait également deux ateliers à Paris.

En 1986, l'Etat lui avait passé commande de plus de 100 vitraux pour l'abbatiale Sainte-Foy de Conques, qui avaient inaugurés en 1994.

 

Les grandes dates de Pierre Soulages

Voici quelques dates dans la vie de Pierre Soulages, l'une des dernières grandes figures de l'art moderne:

 

- 24 décembre 1919: naissance à Rodez (Aveyron)

- 1937: intègre l'école des Beaux-Arts de Paris

- 24 octobre 1942: mariage avec Colette Llaurens

- 1959: construction de sa maison-atelier à Sète (Hérault)

- 1979: première exposition de "l'outrenoir", peintures monopigmentaires noires au centre Pompidou

- 1987-1994: réalisation de 104 vitraux pour l'abbatiale Sainte-Foy de Conques (Aveyron)

- 2014: inauguration d'un musée Soulages à Rodez

- 27 novembre 2019: devient le peintre français vivant le plus cher avec la vente d'une toile pour 9,6 millions d'euros à Paris

- décembre 2019-mars 2020: rétrospective au Louvre pour son 100e anniversaire

- 26 octobre 2022: décès à 102 ans de Pierre Soulages


Le Teucrium Oliverianum, une plante au service de la désertification en Arabie saoudite

Le Teucrium oliverianum fournit également un abri et de la nourriture à divers petits animaux et insectes du désert, ce qui en fait un élément essentiel de la chaîne alimentaire naturelle. (SPA)
Le Teucrium oliverianum fournit également un abri et de la nourriture à divers petits animaux et insectes du désert, ce qui en fait un élément essentiel de la chaîne alimentaire naturelle. (SPA)
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  • Connue localement sous le nom d'Al-Aihlan ou Ahneh, elle s'est largement implantée dans la réserve royale Imam Turki ben Abdullah

RIYAD: La plante herbacée vivace Teucrium oliverianum s’est largement implantée dans la réserve royale Imam Turki ben Abdullah en Arabie saoudite, signe d’un écosystème en équilibre, a récemment rapporté l’Agence de presse saoudienne.

Citant des experts, le rapport note que la réserve a connu une expansion remarquable de la couverture végétale saine et stable, "le meilleur état depuis sa création en 2018."

Cela a permis de lutter contre la désertification et l'érosion des sols, a rapporté l’agence.

Connue localement sous le nom d'Al-Aihlan ou Ahneh, la plante a des tiges longues et fines et des feuilles délicates, recouvertes de poils fins qui aident à minimiser la perte d'eau, ce qui ajoute à son adaptabilité aux environnements difficiles.

Originaire de la péninsule arabique, la plante est très appréciée pour le pâturage. Elle fournit également un abri et de la nourriture à divers petits animaux et insectes du désert, ce qui en fait un élément essentiel de la chaîne alimentaire naturelle.

Dans un rapport précédent, SPA a cité Abdullah Al-Barrak, expert en plantes sauvages, qui a révélé que Teucrium Oliverianum est également une source de nourriture précieuse pour les abeilles.

Réputée pour ses feuilles persistantes ou semi-persistantes et ses fleurs bleu-violet étonnantes, la plante est devenue un symbole emblématique de la flore de la réserve royale Imam Turki ben Abdullah.

Cette réserve de 91 500 km², anciennement connue sous le nom de réserve naturelle d'Al-Taysiyah, est la deuxième plus grande du genre dans le Royaume. Elle s'étend sur les régions de Hail, Qassim, Al-Jouf, les frontières du Nord et la province de l'Est.

La couverture végétale de la réserve est passée de 1,5% en 2018 à un taux impressionnant de 6,7%, et compte désormais plus de 179 espèces végétales, dont 113 variétés saisonnières et 66 variétés vivaces, ont déclaré les responsables.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Disney va ouvrir un parc d'attraction aux Emirats arabes unis, à Abou Dhabi

Des acteurs de Disney participent à une parade lors d'une cérémonie marquant le 100e anniversaire de la Walt Disney Company, organisée à Disneyland Paris, à Marne-la-Vallée, à l'est de Paris, le 16 octobre 2023. (AFP)
Des acteurs de Disney participent à une parade lors d'une cérémonie marquant le 100e anniversaire de la Walt Disney Company, organisée à Disneyland Paris, à Marne-la-Vallée, à l'est de Paris, le 16 octobre 2023. (AFP)
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  • Disney prévoit d'ouvrir son septième parc d'attraction, sur l'île de Yas, à Abou Dhabi, via un accord de licence avec le groupe émirati Miral, qui va bâtir et gérer le site
  • Le septième parc Disney, qui en compte déjà deux aux Etats-Unis, deux en Chine, un au Japon et un en France, comprendra lui aussi hôtels, restaurants et boutiques

NEW YORK: Disney prévoit d'ouvrir son septième parc d'attraction, sur l'île de Yas, à Abou Dhabi, via un accord de licence avec le groupe émirati Miral, qui va bâtir et gérer le site, ont indiqué les deux sociétés dans un communiqué publié mercredi.

Le septième parc Disney, qui en compte déjà deux aux Etats-Unis, deux en Chine, un au Japon et un en France, comprendra lui aussi hôtels, restaurants et boutiques.

"La région est suffisamment distante des autres parcs pour que nous craignions pas de cannibaliser les sites existants", a expliqué mercredi, depuis Abou Dhabi, le patron de Disney, Bob Iger, lors d'une conférence téléphonique de présentation des résultats, sans donner de date prévue pour l'ouverture du parc.

Bob Iger a justifié l'implantation d'un parc à Abu Dhabi par le développement touristique déjà entamé par les Emirats arabes unis depuis plusieurs années. Il a mentionné l'antenne du Louvre, inaugurée en 2017, et celle du Guggenheim, qui devrait ouvrir ses portes début 2026.

Yas Island est située à une centaine de kilomètres au sud de Dubaï, autre place commerciale et financière des Emirats, et premier aéroport au monde pour les passagers internationaux. Sur cette île, Miral opère déjà, par ailleurs, plusieurs attractions, parmi lesquelles le Warner Bros World et Ferrari World.

Troisième ville des Emirats arabes unis, Abou Dhabi ambitionne d'accueillir environ 39 millions de touristes en 2030.

L'accord passé avec Miral permet à Disney de n'engager aucun investissement dans le projet, qui va être intégralement financé par le groupe émirati. Le géant américain du divertissement supervisera les plans du site et fournira à son partenaire une "expertise opérationnelle".

En échange de son soutien et de l'utilisation de l'univers Disney, Miral lui versera des royalties et des commissions. Le site d'"Abou Dhabi aura à la fois l'authenticité de Disney et le caractère distinctif émirati", a décrit Bob Iger.

L'annonce intervient avant la visite officielle au Moyen-Orient de Donald Trump, qui doit notamment se rendre aux Emirats arabes unis.

Le projet va "mélanger les histoires et les personnages formidables de Disney avec la culture et le goût de ce pays et de cette région", a poursuivi Bob Inger.

L'ajout de ce nouveau parc au portefeuille du groupe "nous permet de toucher la population mondiale plus efficacement qu'auparavant", a-t-il déclaré.

Interrogé sur la possibilité d'un huitième parc, le patron du groupe de Burbank (Californie) a répondu que rien n'était à l'étude pour l'instant.


Le Louvre: une exposition inédite met en lumière la grandeur des Mamlouks

Quelque 260 chefs-d’œuvre, répartis sur cinq sections thématiques dans le Hall Napoléon, retracent deux siècles du règne de cette dynastie, engagée dans le mécénat de l’art, la littérature et les sciences.  (AFP)
Quelque 260 chefs-d’œuvre, répartis sur cinq sections thématiques dans le Hall Napoléon, retracent deux siècles du règne de cette dynastie, engagée dans le mécénat de l’art, la littérature et les sciences. (AFP)
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  • Ce sultanat embrasse un vaste territoire qui comprend l’Égypte, le Bilad al-Sham (Syrie, Liban, Israël/Palestine, Jordanie), une partie de l’est de l’Anatolie et le hijjaz en Arabie où sont situées La Mecque et Médine
  • Mais son histoire ne saurait se limiter à ses conquêtes et faits d’armes, car sa culture tout aussi complexe et sa société participent d’une époque médiévale méconnue et singulièrement mouvante

PARIS: Du 30 avril au 28 juillet, le musée du Louvre lève pour la première fois le voile sur une dynastie méconnue en France à travers une exposition inédite consacrée aux Mamelouks.

Quelque 260 chefs-d’œuvre, répartis sur cinq sections thématiques dans le Hall Napoléon, retracent deux siècles du règne de cette dynastie, engagée dans le mécénat de l’art, la littérature et les sciences.

Esclaves militaires d’origine majoritairement turque puis caucasienne, les Mamelouks ont construit leur légende sur leur puissance guerrière. 

De 1250 à 1517, le sultanat mamelouk a vaincu les derniers bastions des croisés, combattu et repoussé la menace des Mongols, survécu aux invasions de Tamerlan et maintenu à distance ses menaçants voisins turkmènes et ottomans avant de succomber à l’expansionnisme de ces derniers.

Ce sultanat embrasse un vaste territoire qui comprend l’Égypte, le Bilad al-Sham (Syrie, Liban, Israël/Palestine, Jordanie), une partie de l’est de l’Anatolie et le hijjaz en Arabie où sont situées La Mecque et Médine.

Mais son histoire ne saurait se limiter à ses conquêtes et faits d’armes, car sa culture tout aussi complexe et sa société participent d’une époque médiévale méconnue et singulièrement mouvante.

 Une société plurielle où les femmes comme les minorités chrétiennes et juives ont une place, une sorte d’épicentre où convergent l’Europe, l’Afrique et l’Asie et au sein duquel les personnes et les idées circulent au même titre que les marchandises et les répertoires artistiques.

C’est cette diversité et cette richesse que retrace le parcours de l’exposition, répartie en cinq sections, elle plonge le visiteur dans plusieurs espaces d’immersion, détaille l’identité mamelouk, leurs cultures, ainsi que leur ouverture et leurs échanges avec le monde environnant.

La première section met en lumière le tempérament des sultanats Mamelouks, bâtisseurs et mécènes, engagés entre eux dans une compétition de chantiers de construction, dont les vestiges ont marqué la ville du Caire, haut lieu de leur pouvoir.

Cette section propose un dispositif immersif réalisé à partir de photographies du complexe funéraire du sultan Qalawun, dont le règne est considéré comme l’âge d’or du règne Mamelouks.

Elle se compose, d’un hôpital, d’une « madrasa » et du mausolée du souverain, lequel est considéré comme l’un des édifices les plus somptueux du Caire médiéval, avec des murs couverts de panneaux de mosaïque et un sol incrusté de marbre.

 Une grande place est consacrée aux Mamelouks en tant que protecteurs des lieux saints, un prestige qui leur permet de se présenter comme les défenseurs de la foi, et leur confère la charge d’assurer le bon déroulement du pèlerinage.

 Ainsi, ils en profitent pour réaliser des travaux d’embellissement de la Mecque, et Médine, les deux villes saintes.

Une des pièces phare de cette section est une clé de la Ka’aba gravée au nom du sultan Farah destinée à ouvrir l’unique porte du lieu saint.

Cette clé, conservée par le Louvre, est recouverte de transcriptions coraniques en langues arabes, elle constitue un objet hautement symbolique qui désigne les Mamelouks comme les plus légitimes souverains musulmans de l’époque.

La société Mamelouks diverse, arabophone et largement islamisée est également mise en valeur par la présentation de vestiges, de l’importante communauté chrétienne ainsi que des petites communautés juives.

Leur culture, militaire et religieuse entièrement tournée au service de l’empire est éclairée dans l’une des sections, à travers des armures militaires finement tissées et incrustées d’inscriptions d’or, de lampes en verre soufflé émaillées et dorées, de pupitres marquetés d’ivoire et un Coran monumental de la moitié du 14ème siècle manuscrit en encre, pigments et or.

Les Mamelouks sont par ailleurs au cœur des échanges entre orient et occident, la position stratégique de leur sultanat dans le commerce des épices et leur domination sur les lieux saints du Hijaz et de la Palestine leur permet de jouer un rôle de pivot au croisement de nombreux itinéraires marchands, diplomatiques et spirituels.

C’est ainsi que dès la fin du 13ème les Mamelouks et les Européens signent des accords de commerce, instaurant des échanges fructueux et durables révélés dans la quatrième section de l’exposition.

La grande vitalité du sultanat, sa frénésie constructrice et l’intensité de ses échanges contribuent à l’essor d’un art florissant est luxueux dévoilé dans la dernière section, où se côtoient des boiseries sculptées égyptiennes, des objets en métal cuivré et argenté de Syrie, des pièces d’artisanat du Mossoul en Irak, sans oublier les manuscrits et les textiles finement brodés.

Par leur énergie, les Mamelouks, des esclaves étrangers à la terre d’Égypte, arrachés à leurs familles et formés dans les casernes, ont façonné l’un des âges d’or les plus brillants de l’histoire islamique.

Dans leur société singulière, diversité et mobilité étaient érigés en véritables règles de vie.