PARIS : Les pays européens ont « besoin d'une réponse coordonnée et rapide » pour faire face à la menace terroriste, a déclaré Emmanuel Macron à l'issue d'un mini-sommet en visioconférence avec plusieurs dirigeants de l'UE, après les attentats en France et en Autriche.
Pour le président français, cette réponse doit en particulier porter sur « le développement de bases de données communes, les échanges d'information ou le renforcement des politiques pénales », et une « mise en œuvre complète et rigoureuse de l'arsenal de mesures » dont l'Europe s'est déjà dotée.
Cette réunion a rassemblé le chancelier autrichien Sebastian Kurz, présent à l'Elysée avec Emmanuel Macron, la chancelière Angela Merkel à Berlin ainsi que le Premier ministre néerlandais Mark Rutte à La Haye, le président du Conseil européen Charles Michel et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen à Bruxelles.
Ils ont évoqué « la lutte avec détermination contre la progagande terroriste et les discours de haine sur internet », a précisé le chef de l'Etat français. « Internet est un espace de liberté, nos réseaux sociaux aussi mais cette liberté n'existe que s'il y a une sécurité et si elle n'est pas le refuge de ceux qui bafouent nos valeurs ou cherchent à endoctriner avec des idéologies mortifères », selon lui.
Parmi les priorités, figure la nécessité de « parachever » la mise en place du dispositif PNR (passenger name record). « Il est essentiel que ce dispositif soit pleinement mis en œuvre avec des bases de données rapidement reliées entre elles car toute faille de sécurité à la frontière extérieure ou à l'intérieure des états membres est un risque de sécurité pour l'ensemble des Etats membres », a expliqué Emmanuel Macron.
Cette visioconférence a été organisée une semaine après l'attentat djihadiste de Vienne et après celui de Nice et la décapitation de Samuel Paty en France en octobre.
Lui-même menacé par des djihadistes, Emmanuel Macron veut mobiliser les Européens contre le terrorisme islamiste et compte présenter de premières propositions en ce sens au Conseil européen du 10 décembre, avec l'objectif « d'aboutir sous la présidence française » au premier semestre 2022.
La chancelière Merkel a insisté sur le fait que « ce n'est pas un combat de l'islam contre la chrétienté mais la nécessité d'un modèle de société démocratique de combattre des comportements terroristes et antidémocratiques ».
Le chancelier autrichien a lui évoqué les « milliers de combattants terroristes étrangers qui ont soit survécu aux combats en Syrie, en Irak (...) et sont revenus, soit qui n'ont pas pu partir (...) Beaucoup d'entre eux sont en prison. Certains d'entre eux sont déjà libérés et la triste vérité, c’est que nombre d’entre eux seront libérés dans les prochaines années. Ce sont des bombes à retardement et si nous voulons protéger toute notre liberté, nous devons restreindre la liberté de ces personnes ».