Nouveau Premier ministre britannique, Rishi Sunak avertit de «décisions difficiles à venir»

Ex-banquier et ministre des Finances, Rishi Sunak va devenir, à 42 ans, le plus jeune chef de gouvernement de l'histoire contemporaine du Royaume-Uni après une ascension fulgurante en politique (Photo, AFP).
Ex-banquier et ministre des Finances, Rishi Sunak va devenir, à 42 ans, le plus jeune chef de gouvernement de l'histoire contemporaine du Royaume-Uni après une ascension fulgurante en politique (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 25 octobre 2022

Nouveau Premier ministre britannique, Rishi Sunak avertit de «décisions difficiles à venir»

  • «J'unirai notre pays non avec des mots, mais des actes», a-t-il assuré, promettant de «réparer» les «erreurs» commises sous Liz Truss
  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est dit prêt à «continuer à renforcer» les liens entre l'Ukraine et le Royaume-Uni

LONDRES: Chargé par le roi Charles III de former un gouvernement, le conservateur Rishi Sunak a averti mardi le Royaume-Uni des "décisions difficiles" qui s'annoncent tout en s'attachant à adresser un message "d'espoir" à un pays plongé dans une grave crise économique et sociale. 

Signe du niveau d'instabilité et des coups de théâtre qui se succèdent, l'ex-banquier et ministre des Finances devient le troisième Premier ministre en deux mois et le cinquième en six ans, cinq jours seulement après l'annonce de la démission de Liz Truss, restée 49 jours à Downing Street en raison de la tempête provoquée par son programme économique. 

Rishi Sunak est le premier Premier ministre britannique d'origine indienne et de confession hindoue. A 42 ans, il est aussi le plus jeune chef de gouvernement de l'histoire contemporaine du Royaume-Uni, après une ascension fulgurante en politique. 

"J'unirai notre pays non avec des mots, mais des actes", a-t-il assuré, promettant de "réparer" les "erreurs" commises sous Liz Truss. "Je placerai stabilité économique et confiance au coeur de l'agenda de ce gouvernement". 

Dans un discours à la tonalité grave, il a expliqué qu'il n'était "pas intimidé" par l'ampleur de la tâche et a réitéré le soutien britannique envers l'Ukraine dans la "guerre terrible" livrée par Moscou, qui doit se "terminer par un succès" pour Kiev. 

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est dit prêt à "continuer à renforcer" les liens entre l'Ukraine et le Royaume-Uni. 

Le président français Emmanuel Macron a quant à lui fait part de sa volonté de continuer ensemble "d'oeuvrer pour faire face aux défis du moment, dont la guerre en Ukraine et ses multiples conséquences pour l'Europe et pour le monde". 

« Jour historique » 

Rishi Sunak s'est également dit "conscient" du travail à effectuer pour "rétablir la confiance", allusion aux scandales sous Boris Johnson auquel il a exprimé sa "gratitude", dans son premier discours devant la célèbre porte laquée noire frappée du N°10. 

Ce dernier lui a adressé ses "félicitations" en "ce jour historique". 

Contrainte à partir après la tempête provoquée par son plan massif de baisses d'impôts, Liz Truss, avait précédé Rishi Sunak au palais de Buckingham pour présenter au roi sa démission, après un mandat d'une brièveté record. 

Elle a souhaité "tous les succès" possibles à son successeur, "pour le bien de notre pays", se lançant dans un plaidoyer pour l'audace au pouvoir. 

Missionné par le roi Charles III, Rishi Sunak va à présent s'atteler à former un nouveau gouvernement. 

Le nouveau Premier ministre prend les rênes d'un pays confronté à une grave crise économique et sociale. L'inflation dépasse les 10%. Le risque d'une récession plane. Les grèves se multiplient face à la chute du pouvoir d'achat. 

Il lui faudra aussi calmer les marchés, ébranlés par les annonces budgétaires du gouvernement Truss fin septembre, annulées depuis pour l'essentiel en catastrophe. 

L'UE demande à Rishi Sunak de respecter les accords du Brexit

La Commission européenne a appelé mardi le nouveau Premier ministre britannique Rishi Sunak à "pleinement" respecter les accords conclus avec l'UE après le Brexit, notamment les dispositions douanières en Irlande du Nord. 

"En ces temps difficiles pour notre continent, nous comptons sur une relation solide avec le Royaume-Uni pour défendre nos valeurs communes, dans le plein respect de nos accords", a insisté la présidente de l'exécutif bruxellois Ursula von der Leyen, dans un tweet de félicitation adressé à M. Sunak. 

"Je reste déterminé à travailler de manière intensive et constructive pour favoriser un tel partenariat, dans le plein respect de nos accords. Cela inclut nos travaux sur des solutions communes dans le cadre du Protocole pour l'Irlande et l'Irlande du Nord", a pour sa part déclaré le commissaire européen en charge des relations post-Brexit avec le Royaume-Uni, Maros Sefcovic. 

Brexiter  

Rishi Sunak prend la tête d'un parti conservateur extrêmement divisé, après douze ans au pouvoir. Alors que l'opposition travailliste caracole en tête dans les sondages à deux ans des élections législatives, il a prévenu les députés de son camp qu'ils devaient "s'unir ou mourir". 

Il a exclu des élections anticipées, réclamées par le Labour. Mais, selon un sondage Ipsos publié lundi, 62% des électeurs souhaitent un tel scrutin avant la fin 2022. 

Brexiter de la première heure, qui passe pour un travailleur pragmatique, Rishi Sunak devra avec son gouvernement à la fois donner des gages aux marchés et satisfaire les clans de sa majorité, au risque de subir le même sort que Liz Truss. Il devra aussi détailler ses projets, après s'être imposé sans programme ni vote des adhérents. 

Pendant la précédente campagne, l'été dernier, au cours de laquelle il avait été battu par Liz Truss, cet ancien chancelier de l'Echiquier (2020-2022) avait insisté sur la nécessité de lutter contre l'inflation, qualifiant les promesses de baisses d'impôts de son adversaire de "conte de fées". 

Sur l'immigration, il avait dit soutenir le projet ultra-controversé, et pour l'heure bloqué, consistant à envoyer les migrants arrivés illégalement au Royaume-Uni au Rwanda. 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.