La plus haute autorité chrétienne du Liban accuse les députés de plonger le pays dans un «vide présidentiel»

Le patriarche maronite, Bechara Boutros Rahi, a accusé les députés libanais de tenter de plonger le pays dans un vide présidentiel. (Reuters/Photo d’archive)
Le patriarche maronite, Bechara Boutros Rahi, a accusé les députés libanais de tenter de plonger le pays dans un vide présidentiel. (Reuters/Photo d’archive)
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Publié le Lundi 24 octobre 2022

La plus haute autorité chrétienne du Liban accuse les députés de plonger le pays dans un «vide présidentiel»

  • « C'est là le summum de la corruption politique », affirme Bechara Boutros Raï
  • Le médiateur américain est attendu à Beyrouth à la suite de la décision de la Cour suprême d'Israël d'autoriser la signature de l'accord sur la délimitation des frontières maritimes

BEYROUTH: Le patriarche maronite, Bechara Boutros Rahi, a accusé les députés libanais de tenter de plonger le pays dans un «vide présidentiel».

En effet, le Parlement va tenir lundi sa quatrième session consacrée à l'élection d'un nouveau président, alors que le mandat du président Michel Aoun expire le 31 octobre.

Dans son homélie de dimanche dernier, le cardinal Rahi s'est adressé à la classe politique libanaise: «C'est là le summum de la corruption politique, qui est encore pire que la corruption financière.»

«Si l'on examine les agissements de certains députés au cours des dernières sessions parlementaires, on comprend immédiatement qu'il s'agit d'une pièce de théâtre», a-t-il affirmé. «Les députés ne cherchent pas à élire un président que le peuple libanais accepterait et qui agirait comme un véritable homme d'État, mais un politicien qui se soucie de ses propres intérêts au détriment du bien public.»

«Existe-t-il une trahison envers la patrie plus grave que de perturber l'élection d'un nouveau président? Y a-t-il un meilleur moyen de diviser davantage le pays que de le conduire dans un vide présidentiel?»

«Est-ce là la réponse que vous apportez à la déclaration émise par le Groupe international de soutien au Liban, dans laquelle il appelle à l'élection d'un président dans les délais constitutionnels – un président qui, face aux circonstances que traverse le pays, assumerait ses responsabilités au niveau national et international?»

Au Liban, en effet, la crise économique a détérioré les infrastructures et a provoqué des crises sociales et sanitaires.

Une épidémie de choléra, qui s’est déclarée dans le nord et dans le sud de la vallée de la Bekaa, constitue le dernier défi en date. En effet, les usines de raffinage d'eau sont hors service en raison de la défaillance du réseau électrique public qui perdure depuis plus de deux jours. La panne de courant perturbe en outre les services de l'aéroport et du port de Beyrouth.

Le ministre par intérim des Travaux publics, Ali Hamié, a déclaré que l'aéroport fonctionne désormais à l'aide de trois générateurs privés.

«Le carburant nécessaire à l'alimentation des générateurs représente un coût très élevé et il est impossible de garantir que l'aéroport pourra continuer à fonctionner de cette manière», prévient-il.

«Nous allons discuter de cette affaire avec le Premier ministre par intérim, Najib Mikati, ainsi qu'avec le ministre par intérim de l'Énergie, Walid Fayyad, dans le but de trouver une solution.»

En effet, c'est la compagnie aérienne Middle East Airlines qui approvisionne l'aéroport en diesel pour alimenter les générateurs. Le transporteur s'est toutefois déclaré incapable de poursuivre indéfiniment cette aide en raison des coûts élevés que cela implique.

Par ailleurs, le médiateur américain Amos Hochstein est attendu à Beyrouth cette semaine. Il devrait remettre le texte de l'accord officiel conclu sous l'égide des États-Unis en vue de démarquer les frontières maritimes entre le Liban et Israël.

La plus haute cour d'Israël a rejeté dimanche dernier l'ensemble des pétitions qui contestent l'accord. Le cabinet israélien pourra donc l'approuver dans le courant de la semaine.

Le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, a déclaré que, grâce à la décision de la Cour, «nous pourrons aller de l'avant dans les prochains jours avec cet accord si important pour délimiter la frontière maritime avec le Liban».

Le commandant en chef de la Force intérimaire des nations unies au Liban se prépare à accueillir la cérémonie de signature; M. Aoun devrait nommer mardi le fonctionnaire qui représentera le Liban lors de cet événement.

Le Liban et Israël devraient adresser aux Nations unies deux lettres distinctes au sujet des termes de cet accord. Cette mesure est destinée à éviter toute violation de l'accord et à déterminer les coordonnées des frontières maritimes.

Par ailleurs, une délégation chypriote se rend au Liban ce jour pour examiner la question de la démarcation des frontières entre les deux pays.

Elle devrait rencontrer Elias Bou Saab, vice-président du Parlement, Abdallah Bou Habib, ministre par intérim des Affaires étrangères, ainsi que le ministre intérim de l'Énergie, Walid Fayyad.

Le ministère libanais des Affaires étrangères avait reçu au préalable une lettre qui émanait du gouvernement chypriote. Ce dernier souhaitait engager un dialogue pour «rectifier les points de démarcation et les coordonnées des frontières maritimes entre le Liban et Chypre à la lumière de l'accord de démarcation des frontières maritimes entre le Liban et Israël avant de les approuver auprès des Nations unies».

Le Liban a entrepris la démarcation de ses frontières avec Chypre par le biais de négociations menées entre 2007 et 2009. Chypre a toutefois violé l'accord avec le pays du Cèdre en 2011 et a démarqué ses frontières avec Israël.

En vertu de l'accord entre le Liban et Chypre, cette dernière ne pouvait achever la démarcation de ses frontières avec Israël sans avoir conclu un arrangement avec le Liban.

Dans ce contexte, le président Aoun a chargé M. Bou Saab de se rendre à Damas à la tête d'une délégation pour discuter de la démarcation de la frontière maritime avec la Syrie. La délégation sera composée du ministre des Affaires étrangères, M. Bou Habib, de M. Hamié et du directeur de la sûreté générale, le général Abbas Ibrahim.

Selon certaines informations, le président libanais aurait contacté ces jours derniers son homologue syrien, Bachar al-Assad, pour discuter de la démarcation des frontières.

Les deux hommes sont convenus de designer des délégations officielles qui se réuniront à Beyrouth et à Damas, dans la mesure où les sujets de litige requièrent un débat direct, technique et juridique, sans l'intervention d'un médiateur.

On ignore à ce jour si la délégation libanaise abordera la question des fermes de Chebaa revendiquées par le Liban. Les Nations unies affirment cependant que ces dernières appartiennent à la Syrie.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.