Otan: Les accusations russes concernant une bombe sale ukrainienne, un prétexte pour une escalade

Les gens nettoient la zone après une attaque à la roquette à Mykolaïv le 23 octobre 2022, au milieu de l'invasion russe en Ukraine (Photo, AFP).
Les gens nettoient la zone après une attaque à la roquette à Mykolaïv le 23 octobre 2022, au milieu de l'invasion russe en Ukraine (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 25 octobre 2022

Otan: Les accusations russes concernant une bombe sale ukrainienne, un prétexte pour une escalade

  • Paris, Londres et Washington ont fustigé ensemble lundi des déclarations «fausses» de Moscou
  • Le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell, a tweeté avoir discuté avec M. Kouleba des «fausses accusations de la Russie» et se «réjouir de la décision de l'Ukraine de demander une mission d'experts»

KIEV:La Russie a réitéré lundi ses accusations contre l'Ukraine en assurant qu'elle fabriquait une "bombe sale", des allégations balayées par Kiev, les Occidentaux et l'Otan, qui craignent "un prétexte" russe pour une "escalade".

Moscou a avancé pour la première fois ces accusations dimanche lors de conversations téléphoniques entre le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou et ses homologues américain, français, britannique et turc.

Paris, Londres et Washington ont fustigé ensemble lundi des déclarations "fausses" de Moscou. "Personne ne serait dupe d'une tentative d'utiliser cette allégation comme prétexte à une escalade", ont-ils souligné dans une déclaration commune.

Le patron de l'Otan, Jens Stoltenberg, a dit la même chose dans la soirée sur Twitter après s'être entretenu avec le chef du Pentagone Lloyd Austin et le ministre britannique de la Défense Ben Wallace: "Les Alliés de l'Otan rejettent cette allégation. La Russie ne doit pas utiliser cela comme un prétexte à une escalade" du conflit en Ukraine.

Une bombe radiologique ou "bombe sale" est constituée d'explosifs conventionnels entourés de matériaux radioactifs destinés à être disséminés lors de l'explosion.

Plus tôt lundi, le général Igor Kirillov, en charge au sein de l'armée russe des substances radioactives, des produits chimiques et biologiques, avait réitéré ces accusations, affirmant que la fabrication d'une "bombe sale" par les Ukrainiens qui accuseraient ensuite la Russie de l'avoir utilisée était "entrée dans sa phase finale".

Le chef de l'état-major de l'armée russe Valéri Guerassimov s'est également entretenu lundi avec ses homologues américain, le général Mark Milley, et britannique, l'amiral Tony Radakin, au sujet de la "bombe sale", selon le ministère russe de la Défense. Le ministère britannique de la Défense a indiqué que Tony Radakin "a rejeté les allégations de la Russie".

Celles-ci avaient été immédiatement démenties par les responsables ukrainiens, le chef de la diplomatie Dmytro Kouleba dénonçant des propos "absurdes" et "dangereux".

Le président ukrainien Volodymr Zelensky a encore raillé lundi soir, lors de son allocution quotidienne, les "diverses idioties sur l'Ukraine" proférées par Moscou. "L'Ukraine est en train de briser la soi-disant deuxième armée au monde, et désormais la Russie ne fera plus que supplier", a-t-il lancé.

L'AIEA viendra sur place

Dmytro Kouleba a demandé à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), d'"envoyer d'urgence des experts" dans les deux structures où la Russie "prétend trompeusement" que l'Ukraine développe une "bombe sale".

Le chef de l'AIEA, Rafael Grossi, a confirmé une visite "dans les prochains jours" dans un communiqué lundi soir, précisant qu'un des deux lieux avait été inspecté "il y a un mois" et qu'"aucune activité nucléaire non déclarée n'y avait été trouvée".

Le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell, a tweeté avoir discuté avec M. Kouleba des "fausses accusations de la Russie" et se "réjouir de la décision de l'Ukraine de demander une mission d'experts".

Les Ukrainiens et les Occidentaux y voient la menace des préparatifs d'une attaque menée sous un faux drapeau, suspectant la Russie d'être prête à faire exploser elle-même une "bombe sale" pour justifier une escalade militaire, par exemple en employant une arme nucléaire tactique en représailles.

Céréales: L'Ukraine accuse la Russie de provoquer à dessein des retards pour 165 navires

L'Ukraine a accusé lundi la Russie de retarder délibérément plus de 165 navires destinés au transport de céréales en prolongeant les inspections menées conformément à un accord conclu sur ces livraisons cruciales pour de nombreux pays d'Afrique et d'Asie.

"Depuis le 14 octobre 2022, les inspecteurs russes assignés au Centre de coordination conjoint (JCC) d'Istanbul prolongent significativement l'inspection des navires se dirigeant vers les ports ukrainiens pour recevoir des céréales ou qui ont déjà été chargés et qui sont en route pour leur destination finale", a déploré le ministère ukrainien des Affaires étrangères dans un communiqué.

"En conséquence, plus de 165 navires sont bloqués dans une file d'attente près du détroit du Bosphore et ce nombre continue d'augmenter chaque jour", a-t-il ajouté, dénonçant des retards "politiquement motivés".

Le Centre de coordination a confirmé lundi soir la congestion, précisant que "plus de 170 navires", vides ou chargés, attendent au large d'Istanbul d'être inspectés pour poursuivre leur route, alors qu'avec "la nouvelle récolte, les silos ukrainiens risquent d'être à nouveau pleins".

"Il y a un schéma récurrent dans ce conflit (...) Les Russes ont accusé les Ukrainiens et d'autres pays de ce qu'ils planifiaient eux-mêmes. C'est ce qui nous inquiète", a réagi le porte-parole du département d'Etat américain Ned Price.

Néanmoins, "nous n'avons vu aucune raison de changer notre posture nucléaire" et "aucune indication que les Russes préparaient le déploiement d'une arme nucléaire", a-t-il précisé.

Au début de son offensive, Moscou avait déjà accusé l'Ukraine de préparer des armes bactériologiques dans des laboratoires secrets financés par les Etats-Unis, des allégations qui avaient aussi été démenties par Kiev.

Les allégations de "bombe sale" interviennent alors que les forces russes sont en difficulté sur plusieurs fronts en Ukraine, ayant perdu en septembre des milliers de kilomètres carrés dans le nord-est et désormais en recul dans la région de Kherson, dans le sud, où les autorités d'occupation russe organisent des évacuations de la population face aux avancées de Kiev.

Le commandement ukrainien a annoncé lundi avoir repris 90 localités au total aux forces russes dans la région de Kherson, l'un des quatre territoires d'Ukraine dont Moscou a revendiqué l'annexion en septembre, et quatre villages dans l'est du pays, dans les régions de Donetsk et Lougansk.


Une « puissante » explosion dans un port iranien fait plus de 400 blessés

Un épais panache de fumée s'élève alors que des automobilistes conduisent leurs véhicules sur une autoroute près de la source d'une explosion au quai du port Shahid Rajaee au sud-ouest de Bandar Abbas dans la province iranienne d'Hormozgan, le 26 avril 2025. (Photo de Mohammad Rasole MORADI / IRNA / AFP)
Un épais panache de fumée s'élève alors que des automobilistes conduisent leurs véhicules sur une autoroute près de la source d'une explosion au quai du port Shahid Rajaee au sud-ouest de Bandar Abbas dans la province iranienne d'Hormozgan, le 26 avril 2025. (Photo de Mohammad Rasole MORADI / IRNA / AFP)
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  • Ce port, crucial pour le commerce, est situé à plus d'un millier de kilomètres au sud de Téhéran, près de la grande ville de Bandar Abbas, qui donne sur le détroit d'Ormuz.
  • « 406 personnes ont été blessées et ont été transférées vers des centres médicaux », a indiqué la télévision d'État.

TEHERAN : Une « puissante explosion » a fait  samedi plus de 400 blessés dans un important port du sud de l'Iran, ont rapporté les médias d'État, qui n'ont pas donné de précisions sur l'origine du sinistre dans l'immédiat.

« Une puissante explosion s'est produite sur un quai du port Shahid Rajaï », a déclaré à la télévision Esmaïl Malekizadeh, un responsable local de l'administration portuaire.

Ce port, crucial pour le commerce, est situé à plus d'un millier de kilomètres au sud de Téhéran, près de la grande ville de Bandar Abbas, qui donne sur le détroit d'Ormuz.

« 406 personnes ont été blessées et ont été transférées vers des centres médicaux », a indiqué la télévision d'État.

Selon l'agence de presse officielle Irna, Shahid Rajaï est le plus grand port commercial d'Iran. 

Plus de 70 % des marchandises iraniennes transitent par ce port qui borde le détroit d'Ormuz par lequel transite un cinquième de la production mondiale de pétrole.

« L'incident est dû à l'explosion de plusieurs conteneurs stockés dans la zone du quai du port Shahid Rajaï », a indiqué à la télévision d'État un responsable local des secours, Mehrdad Hassanzadeh.

Selon l'agence Isna, le premier vice-président, Mohammad Reza Aref, a ordonné l'ouverture d'une enquête pour déterminer la cause exacte de l'incident et l'étendue des dégâts. 

La télévision d'État a diffusé des images d'un important panache de fumée noire s'élevant dans le ciel depuis le port.

Une autre vidéo, relayée par l'agence Mehr, montre une explosion dans un hangar qui provoque un épais nuage de fumée et de poussière, filmée par une caméra de surveillance.

Selon l'agence de presse Fars, la détonation a été entendue à une cinquantaine de kilomètres à la ronde.

« L'onde de choc a été si forte que la plupart des bâtiments du port ont été gravement endommagés », a indiqué de son côté l'agence de presse Tasnim. 

Le nombre d'employés présents au moment de l'explosion n'est pas connu pour l'instant.

Samedi est le premier jour ouvré de la semaine en Iran.

La compagnie nationale de distribution de pétrole a déclaré que les installations pétrolières n'avaient pas été endommagées et qu'elles « fonctionnaient actuellement normalement ».

Des explosions de cette magnitude sont rares en Iran, mais le pays a connu des incidents meurtriers ces derniers mois.

En septembre dernier, une explosion dans une mine de charbon avait ainsi fait plus de 50 morts.


Ukraine: Zelensky dit espérer "des résultats" après sa rencontre avec Trump

 Sur cette photo prise et diffusée par le service de presse présidentiel ukrainien le 26 avril 2025, le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à droite) rencontre le président américain Donald Trump (à gauche) en marge des funérailles du pape François à la basilique Saint-Pierre au Vatican. (Photo by Handout / UKRAINIAN PRESIDENTIAL PRESS SERVICE / AFP)
Sur cette photo prise et diffusée par le service de presse présidentiel ukrainien le 26 avril 2025, le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à droite) rencontre le président américain Donald Trump (à gauche) en marge des funérailles du pape François à la basilique Saint-Pierre au Vatican. (Photo by Handout / UKRAINIAN PRESIDENTIAL PRESS SERVICE / AFP)
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  • « Bonne réunion. Nous avons longuement discuté en tête-à-tête. J'espère que nous obtiendrons des résultats sur tous les points abordés », a-t-il indiqué sur les réseaux sociaux.

KIEV : Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré samedi espérer « des résultats » après sa rencontre « symbolique » avec son homologue américain, Donald Trump, qui pousse fortement pour une cessation des hostilités entre Ukrainiens et Russes, après plus de trois ans d'invasion russe de l'Ukraine.

« Bonne réunion. Nous avons longuement discuté en tête-à-tête. J'espère que nous obtiendrons des résultats sur tous les points abordés », a-t-il indiqué sur les réseaux sociaux, réitérant sa demande d'un cessez-le-feu total et inconditionnel. « Cette réunion était très symbolique et pourrait devenir historique si nous parvenons à des résultats communs », a ajouté M. Zelensky.  


Zelensky arrive à Rome, une rencontre avec Trump semble possible

Cette combinaison d'images créées le 18 mars 2025 montre, de gauche à droite, le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025, le président américain Donald Trump dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025 et le président russe Vladimir Poutine à Moscou le 18 mars 2025. (Photo de SAUL LOEB et Maxim Shemetov / diverses sources / AFP)
Cette combinaison d'images créées le 18 mars 2025 montre, de gauche à droite, le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025, le président américain Donald Trump dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025 et le président russe Vladimir Poutine à Moscou le 18 mars 2025. (Photo de SAUL LOEB et Maxim Shemetov / diverses sources / AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, arrivé samedi à Rome pour assister aux funérailles du pape François,
  • Donald Trump a affirmé que la Russie et l'Ukraine étaient « très proches d'un accord », tandis que son homologue russe Vladimir Poutine évoquait la « possibilité » de « négociations directes » entre Moscou et Kiev.

KIEV : Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, arrivé samedi à Rome pour assister aux funérailles du pape François, pourrait y rencontrer son homologue américain Donald Trump, a indiqué à l'AFP un haut responsable.

« Les deux présidents pourraient se rencontrer », a-t-il ajouté.

Donald Trump, qui était arrivé dans la capitale italienne vendredi soir, a affirmé peu après que Kiev et Moscou, qui a lancé une invasion de l'Ukraine il y a trois ans et occupe 20 % de son territoire, étaient « très proches d'un accord ».

Samedi soir, il a affirmé que la Russie et l'Ukraine étaient « très proches d'un accord », tandis que son homologue russe Vladimir Poutine évoquait la « possibilité » de « négociations directes » entre Moscou et Kiev.

Le président américain a également assuré que la Russie conserverait la Crimée, une péninsule ukrainienne qu'elle a annexée en 2014.

Mais en dépit de ses pressions, Volodymyr Zelensky a réaffirmé vendredi soir que la Crimée appartenait à Kiev.

« Les États russe et ukrainien sont très proches d'un accord et les deux parties devraient maintenant se rencontrer, au plus haut niveau, pour le finaliser », a écrit Donald Trump sur sa plateforme Truth Social peu après son arrivée à Rome, où il doit assister samedi aux funérailles du pape François.

Depuis plusieurs semaines, les États-Unis mènent des discussions séparées avec Russes et Ukrainiens dans le but de trouver un accord sur un cessez-le-feu. 

Jeudi soir, aux États-Unis, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a assuré sur la chaîne CBS que son pays était prêt à un accord pour que les combats cessent.

Des déclarations sont faites au lendemain de frappes russes de missiles sur Kiev qui ont fait au moins 12 morts et des dizaines de blessés. D'après le président ukrainien, l'un des missiles a été produit en Corée du Nord à partir de « au moins 116 composants provenant d'autres pays, dont la plupart, malheureusement, ont été fabriqués par des entreprises américaines ». 

Donald Trump a également assuré que Washington exerçait « une forte pression » sur Moscou pour mettre fin au conflit, estimant que la Russie ferait « une assez grosse concession » en ne cherchant pas à s'emparer de toute l'Ukraine.

Kiev et ses alliés européens accusent la Russie de prolonger intentionnellement les pourparlers en présentant publiquement des exigences maximalistes : le contrôle des cinq régions ukrainiennes dont elle revendique l'annexion, le fait que l'Ukraine ne rejoigne pas l'Alliance atlantique et sa démilitarisation.

L'Ukraine veut quant à elle des garanties de sécurité militaires solides de la part de ses alliés occidentaux pour dissuader Moscou d'attaquer à nouveau après la conclusion d'un éventuel cessez-le-feu.

Le président Zelensky est arrivé à Rome samedi matin en compagnie de son épouse, a indiqué son porte-parole Serguiï Nykyforov. « Volodymyr Zelensky, la Première dame Olena Zelenska et la délégation ukrainienne prendront part à la cérémonie des funérailles », a-t-il ajouté.

Vendredi soir pourtant, le président ukrainien avait déclaré qu'il n'était plus certain d'avoir le temps de se rendre à Rome.