Ukraine: Les autorités prorusses appellent les civils à quitter Kherson «immédiatement»

Des soldats ukrainiens tirent sur des positions russes depuis un obusier M777 fourni par les États-Unis dans la région orientale de Donetsk, en Ukraine (Photo, AP).
Des soldats ukrainiens tirent sur des positions russes depuis un obusier M777 fourni par les États-Unis dans la région orientale de Donetsk, en Ukraine (Photo, AP).
Des membres du ministère russe des urgences transportent une poussette d'un ferry tandis que des civils sont évacués de la ville de Kherson sous contrôle russe et arrivent dans la ville d'Oleshky, Kherson (Photo, Reuters).
Des membres du ministère russe des urgences transportent une poussette d'un ferry tandis que des civils sont évacués de la ville de Kherson sous contrôle russe et arrivent dans la ville d'Oleshky, Kherson (Photo, Reuters).
Short Url
Publié le Dimanche 23 octobre 2022

Ukraine: Les autorités prorusses appellent les civils à quitter Kherson «immédiatement»

  • Les évacuations vers la rive gauche du fleuve Dniepr, qui borde Kherson, sont en cours depuis mercredi
  • Mais l'appel de samedi revêt un caractère d'urgence accrue

KIEV: Les autorités prorusses de la région de Kherson, annexée par la Russie dans le sud de l'Ukraine, ont appelé samedi les civils à quitter "immédiatement" la capitale régionale, face à l'avancée des forces de Kiev.

"Tous les habitants civils de Kherson doivent immédiatement quitter la ville", a indiqué samedi sur Telegram l'administration d'occupation prorusse de la région, en évoquant une "situation tendue sur le front" et "un danger accru de bombardements massifs".

Des évacuations vers la rive gauche du fleuve Dniepr, qui borde Kherson, sont en cours depuis mercredi. Mais l'appel de samedi revêt un caractère d'urgence accrue. Environ 25.000 personnes ont déjà été évacuées, a indiqué samedi un responsable de Kherson, Kirill Stremousov, à l'agence de presse russe Interfax.

Si Kiev gagne du terrain, elle subit toujours de lourdes représailles par les airs, avec des tirs de roquette russes sur l'ensemble de son territoire.

"L'agresseur continue de terroriser notre pays. Pendant la nuit, l'agresseur a lancé une attaque massive, avec 36 tirs de roquette", a dénombré samedi le président ukrainien Volodymyr Zelensky, sur les réseaux sociaux.

"La principale cible des terroristes russes est l'énergie", a-t-il assuré samedi soir, demandant à ses concitoyens: "S'il vous plaît, consommez l'énergie encore plus consciencieusement qu'avant, la stabilité de notre industrie énergétique publique en dépend, dans chaque ville ou chaque district d'Ukraine".

Un million de foyers ukrainiens sans électricité 

Plus d'un million de foyers sont sans électricité en Ukraine à la suite de frappes russes sur des infrastructures énergétiques dans le pays, a détaillé samedi un conseiller de la présidence ukrainienne, Kyrylo Timochenko.

"A ce jour, 672.000 abonnés ont été déconnectés dans la région de Khmelnytskyi, 188.400 dans la région de Mikolaïv, 102.000 dans la région de Volyn, 242.000 dans la région de Cherkasy, 174.790 dans la région de Rivne, 61.913 dans la région de Kirovograd et 10.500 dans celle d'Odessa", a-t-il  dénombré.

"S'il n'y a plus de courant, d'électricité et d'eau en Ukraine, cela peut déclencher un nouveau tsunami migratoire", a prévenu le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal, dans le journal allemand Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung à paraître dimanche.

La Russie veut "offrir à l'Ukraine un hiver froid, au cours duquel les gens pourraient littéralement mourir gelés. Cela pourrait conduire à une catastrophe humanitaire planifiée, comme l'Europe n'en a jamais vu depuis la Deuxième Guerre mondiale", a averti M. Chmygal, attendu lundi à Berlin au forum économique germano-ukrainien.

Peur pour nos vies

Dans une gare de la ville de Dzhankoy, dans le nord de la Crimée, péninsule ukrainienne annexée par Moscou en 2014, des habitants de Kherson montaient dans un train pour le sud de la Russie, a constaté vendredi un journaliste de l'AFP.

"Nous quittons Kherson car de lourds bombardements ont commencé là-bas, nous avons peur pour nos vies", a déclaré Valentina Yelkina, une retraitée qui voyage avec sa fille.

Une autre habitante de Kherson, Yelena Bekesheva, 70 ans, a déclaré qu'elle était en route pour Moscou.  "Nous n'avons pas immédiatement pris la décision (de partir) mais ensuite nous avons été invités par nos amis et nos proches", a-t-elle déclaré à l'AFP.

Le président Zelensky s'était félicité vendredi soir dans une vidéo des "bons résultats" de son armée dans cette région très stratégique où, a-t-il affirmé, plus de trente blindés russes ont notamment été capturés.

Kherson est la première ville importante à avoir été prise par les forces russes au début de leur offensive lancée le 24 février.

Sur le terrain, le conseiller de la présidence ukrainienne M. Timochenko, faisait état vendredi de "88 localités reprises" aux forces russes dans la région de Kherson.

Des restrictions d'énergie sont désormais "appliquées de force" dans plusieurs régions ukrainiennes dont la capitale Kiev et sa région, selon l'opérateur Ukrenergo.

Parallèlement, les Ukrainiens ont déjà volontairement réduit leur consommation d'électricité de 5% à 20% en moyenne certains jours et dans certaines régions, a pour sa part précisé à l'AFP le patron d'Ukrenergo, Volodymyr Kudrytsky.

Deux personnes ont été tuées samedi dans les frappes ukrainiennes contre la région russe de Belgorod, frontalière de l'Ukraine, a par ailleurs affirmé samedi le gouverneur de la région, Viatcheslav Gladkov.

Les bombardements ont visé des "infrastructures civiles" dans la ville de Chebekino, a précisé M. Gladkov sur Telegram. "Environ 15.000 personnes sont restées sans électricité, a-t-il indiqué.

La Russie a dénoncé à la mi-octobre une "augmentation considérable" des tirs ukrainiens sur plusieurs régions russes frontalières, dont celle de Belgorod, mais aussi celle de Koursk et de Briansk.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

Short Url

JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Short Url
  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
Short Url
  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.