PARIS: Le N.1 du PS Olivier Faure a appelé samedi à "bâtir un nouveau projet européen" avec "les sociaux-démocrates allemands", jugeant "inquiétantes" les "critiques" contre le chancelier Olaf Scholz et son plan de soutien de 200 milliards d'euros à l'économie allemande.
"Les critiques faites récemment à l'Allemagne demeurent soit inquiétantes soit étonnantes", déplore Olivier Faure dans une tribune parue dans Le Monde, cosignée avec la députée européenne Sylvie Guillaume et le secrétaire national du parti, chargé de l'Europe, Christophe Clergeau.
Ceux "qui reprochaient à l'Allemagne de ne pas assez dépenser stigmatisent aujourd'hui son plan de soutien à l'économie de 200 milliards d'euros pour faire face à la crise énergétique. Ce plan ne doit certes pas constituer une source de concurrence déloyale ni obérer la possibilité d'investir de nouveau en commun, mais il doit être discuté avant d'être condamné", réclame-t-il.
Dimanche dernier, Emmanuel Macron avait appelé l'Allemagne à la "solidarité", en s'inquiétant des "distorsions" de concurrence auxquelles le plan allemand massif d'aide aux ménages et aux entreprises pourrait conduire. Sur fond de divergences sur plusieurs dossiers, un conseil des ministres franco-allemand, prévu le 26 octobre, a été reporté au mois de janvier.
Plus largement, Olivier Faure reprend à son compte un discours d'Olaf Scholz le 29 août à Prague, un "document important, de nature à poser les bases d'un nouveau projet européen partagé entre la France et l'Allemagne", estime le premier secrétaire du Parti socialiste.
Le PS partage le "mot d'ordre" du chancelier de "souveraineté européenne" et du "made in Europe 2030". Cela "implique une réforme profonde de la politique de concurrence, de la politique commerciale et, ajoutons-nous, de la politique agricole commune", considèrent les trois signataires de la tribune.
Ce discours d'Olaf Scholz "peut apparaître comme trop tourné vers l'Est" et "cruel pour la France, rarement citée", mais "le basculement de l'Europe vers l'Est et les Balkans n'est pas un danger à combattre, c'est une réalité historique, humaine et géopolitique que notre pays doit prendre à bras-le-corps", jugent-ils.
Et "le couple franco-allemand doit être refondé; les lacunes du discours d'Olaf Scholz témoignent d'une moindre proximité et de problèmes réels qui éclatent au grand jour avec le report du sommet franco-allemand", mettent-ils en garde.
Au niveau européen, le PS soutient aussi "un plus grand recours à la majorité qualifiée, notamment pour la défense et la fiscalité".