SEOUL: Les autorités sud-coréennes ont arrêté samedi un ancien ministre de la Défense et un ex-chef des garde-côtes soupçonnés d'abus de pouvoir et de falsification de documents dans l'enquête sur le meurtre en mer d'un responsable des pêches par des soldats nord-coréens.
En 2020, Lee Dae-jun, un responsable de l'administration sud-coréenne des pêches, avait été abattu par des soldats nord-coréens alors qu'il était en service près de la ligne de démarcation Nord-Sud.
Dans cette affaire, le président sud-coréen Yoon Suk-yeol a vivement critiqué l'approche de son prédécesseur Moon Jae-in, qu'il a jugé complaisante vis-à-vis de Pyongyang. Il a réclamé que toute la lumière soit faite, accusant la précédente administration d'avoir bâclé l'enquête pour s'attirer les faveurs de la Corée du Nord.
L'ex-ministre de la Défense Suh Wook et l'ancien chef des garde-côtes Kim Hong-hee ont été arrêtés samedi, accusés d'abus de pouvoir, de falsification de documents officiels et de manquement à leurs devoirs, a rapporté l'agence de presse sud-coréenne Yonhap.
Une enquête du Conseil d'audit et d'inspection de Séoul a révélé la semaine dernière que Suh avait suivi les ordres des services de l'ancien président pour supprimer une soixantaine de rapports des services secrets liés à l'affaire, entre autres infractions présumées.
Mais l'opposition affirme que l'enquête est une "vengeance politique" contre l'administration Moon, qualifiant samedi les arrestations de "manipulation de la vérité".
Le rapport d'enquête indique que les autorités sud-coréennes n'ont pris aucune mesure significative pour secourir M. Lee alors qu’il dérivait près de la frontière.
A l'époque, le gouvernement de Moon Jae-in avait suggéré, sur la base d'une enquête préliminaire, que M. Lee avait tenté de passer au Nord, en invoquant des problèmes familiaux et des dettes de jeu.
Mais le frère de la victime a réfuté cette thèse à plusieurs reprises, affirmant que Lee n'aurait jamais fait défection.
M. Yoon a également rouvert l'enquête sur une autre retentissante affaire de meurtre dans laquelle deux pêcheurs nord-coréens qui ont avoué avoir tué 16 membres d'équipage en mer ont été expulsés en 2019 vers le Nord.
Des groupes de défense des droits humains ont estimé que cette extradition constituait une violation du droit international en raison des risques de torture en Corée du Nord.