KABOUL : Les forces de sécurité afghanes ont tué six membres du groupe jihadiste Etat islamique (EI), accusés d'être impliqués dans l'attentat contre un centre éducatif de Kaboul fin septembre, dans lequel des dizaines d'étudiantes avaient trouvé la mort, a annoncé samedi le gouvernement.
Un attentat suicide commis le 30 septembre dans un centre de formation de la capitale préparant aux examens universitaires avait fait 53 morts, dont au moins 46 filles, ainsi que 110 blessés, selon l'ONU.
Cet attentat n'a pas été revendiqué. Mais samedi, le gouvernement afghan a accusé l'Etat islamique-Khorasan (EI-K), la branche régionale de l'EI, d'avoir mené plusieurs attaques récentes contre des civils, dont celle-ci.
Les forces de sécurité talibanes ont conduit une opération à Kaboul dans la nuit de vendredi à samedi au cours de laquelle six membres de l'EI-K ont été tués et deux capturés, a indiqué sur Twitter le porte-parole du gouvernement, Zabihullah Mujahid.
"Tous les membres tués de l'EI étaient des criminels impliqués dans les récentes explosions à la mosquée Wazir Akbar Khan et au centre éducatif Kaj (...) et dans d'autres crimes contre des civils", a-t-il affirmé.
Le 23 septembre, au moins sept personnes avaient été tuées dans l'explosion d'une voiture piégée à proximité de la mosquée Wazir Akbar Khan à Kaboul, fréquentée par des hauts responsables et combattants talibans.
Cet attentat non plus n'avait pas été revendiqué.
La prise du pouvoir par les talibans a entraîné une réduction significative de la violence. Mais les attentats à Kaboul et dans les grandes villes n'ont jamais complètement cessé et se sont même multipliés ces derniers mois.
La plupart ont été revendiqués par l'EI, qui a principalement visé les communautés minoritaires chiites, soufis et sikhs, mais s'en est aussi pris aux talibans.
Le centre éducatif ciblé en septembre est situé dans le quartier de Dasht-e-Barchi, à l'ouest de Kaboul, une zone à prédominance chiite où vit la minorité hazara, visée ces dernières années par plusieurs attaques de l'EI, qui la considère comme hérétique.
Les responsables talibans assurent maîtriser la sécurité dans le pays, et nient ou minimisent souvent des incidents rapportés sur les réseaux sociaux.
Les analystes considèrent pourtant que l'EI, un groupe sunnite comme les talibans, mais avec lequel il entretient une profonde inimitié et des divergences idéologiques, reste la principale menace à leur régime.