DUBAÏ: Les prix du pétrole brut ont bondi lundi, propulsés par l’espoir d'un vaccin contre la Covid-19, mais aussi par une action concertée de l’OPEP+ pour garder une emprise ferme sur l'approvisionnement en pétrole.
Le Brent, référence mondiale, a grimpé de 9%, fixant le baril à plus de 43 dollars, et avec la fin du confinement économique en perspective, les marchés boursiers du monde ont bondi.
Le géant pharmaceutique américain Pfizer et son partenaire allemand BioNTech ont déclaré que leur vaccin, testé sur plus de 40 000 personnes, a un taux d’efficacité vaccinale de plus de 90%. Les derniers obstacles seront surmontés avant la fin du mois pour un déploiement sur le marché américain. Ils précisent qu’ils pourraient fournir le monde avec près de 50 millions de doses cette année, pour atteindre 1,3 milliard l'année prochaine.
«Nous sommes plus proches que jamais de notre objectif d’offrir au monde la percée médicale nécessaire pour mettre fin à cette crise», a déclaré le chef de Pfizer, Albert Bourla.
En conférence sur l'énergie à Abu Dhabi, le ministre saoudien de l'Énergie, le prince Abdel Aziz ben Salman, a déclaré: «La fabrication d’un vaccin et sa disponibilité à l’échelle planétaire est la solution que nous espérons pour atténuer l’emprise du virus sur notre vie».
De plus, le ministre a évoqué les nouvelles mesures envisagées pour contrôler l'offre de pétrole. Celle-ci a augmenté dernièrement, entraînant une chute des prix. Dans une annonce officielle préliminaire, il a annoncé que l'Arabie saoudite et la Russie, les deux principaux exportateurs de l'OPEP+, pensent modifier l’entente d’approvisionnement en cours.
L'OPEP+ doit rétablir la production pour revenir à 2 millions de barils de pétrole par jour à partir de janvier, mais ces développements pourraient «modifier» le calendrier, d’après certaines théories.
«La mise au point, formulée en consultation avec nos amis, pourrait aller au-delà de ce dont parlent les prétendus experts», a déclaré le prince Abdel Aziz. Certains analystes en énergie prévoient en effet un maintien du niveau actuel, soit 7,7 millions de barils par jour, pendant trois mois supplémentaires».
«Nous restons flexibles et nous observons le marché. Je ne ferai pas de prédictions, mais elles seraient surprenante, le cas échéant». Les négociants en pétrole interprété ces propos comme une confirmation que le niveau actuel de l'offre de l'OPEP+ pourrait être maintenu pour une bonne partie de l’année prochaine.
Dans un contexte de confinement en Europe, et plus de brut libyen que prévu sur le marché, le prince Abdel Aziz affirme que sans l'accord OPEP+, le prix du pétrole serait encore plus bas.
Il a mentionné que l'OPEP+ pourrait faire face à des approvisionnements supplémentaires «avec résilience», même si l'Iran est autorisé à exporter du pétrole à nouveau avec l’assouplissement des sanctions par Joe Biden. Il a d’ailleurs félicité ce dernier d'avoir remporté l'élection présidentielle américaine.
Il y a une nécessité de collaborer sur le changement climatique, selon le ministre, et c’est l'une des priorités de la nouvelle administration américaine. «Nombreux sont ceux qui sont d'accord avec nous sur l'économie circulaire du carbone».
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com