A Atlanta, des «super-héros» de quartier contre l'inflation galopante

Les perspectives économiques deviennent "plus pessimistes" aux États-Unis en raison des craintes croissantes d'un affaiblissement de la demande, a indiqué la Réserve fédérale dans un rapport du 19 octobre 2022, citant l'inflation accrue et la hausse des taux d'intérêt. (AFP).
Les perspectives économiques deviennent "plus pessimistes" aux États-Unis en raison des craintes croissantes d'un affaiblissement de la demande, a indiqué la Réserve fédérale dans un rapport du 19 octobre 2022, citant l'inflation accrue et la hausse des taux d'intérêt. (AFP).
Short Url
Publié le Vendredi 21 octobre 2022

A Atlanta, des «super-héros» de quartier contre l'inflation galopante

  • Avec ses 12% d'inflation, Atlanta, grande métropole du sud des Etats-Unis, est l'une des villes du pays où les prix ont le plus augmenté cette année
  • Ce qui a en retour fait exploser la fréquentation du Grocery Spot, installé depuis bientôt deux ans à Grove Park, l'un des quartiers les plus pauvres de la capitale de Géorgie

ATLANTA: Ici on peut mettre des courges butternut, des bananes plantain et de la viande surgelée dans son chariot sans débourser un sou, ou alors pour une somme symbolique. A Atlanta, un supermarché alternatif s'est donné pour mission d'aider la "nouvelle population de pauvres" face à l'inflation record.

"Vous avez été au supermarché récemment?", s'exclame Theresa McGhee en remplissant un sac de pommes de terre, de barres de céréales et de pots de glace à la boutique associative The Grocery Spot. "Vous prenez quelques trucs, et ça vous coûte tout de suite 100 dollars", dénonce cette mère de famille.

Avec ses 12% d'inflation, Atlanta, grande métropole du sud des Etats-Unis, est l'une des villes du pays où les prix ont le plus augmenté cette année. Ce qui a en retour fait exploser la fréquentation du Grocery Spot, installé depuis bientôt deux ans à Grove Park, l'un des quartiers les plus pauvres de la capitale de Géorgie.

«Avarice»

Dans ce quartier, où 97% de la population est noire, la hausse des prix alimente une défiance à l'égard de la classe politique américaine, qui pourrait coûter cher au parti de Joe Biden lors des élections de mi-mandat, le 8 novembre. Les démocrates avaient misé en grande partie sur le vote des Afro-Américains pour remporter en 2020 cet Etat, déjà très disputé.

Slugga, 39 ans, a déjà pris sa décision: il n'ira pas voter dans trois semaines.

"Je n'en vois pas l'intérêt", confie l'Afro-Américain, bénévole au Grocery Spot. Pour ce natif de Grove Park, la politique ne se résume plus qu'à une série de querelles partisanes. "Qui va vraiment nous aider?", interroge-t-il, les mains dans les poches.

Evoquant la hausse des prix, Theresa McGhee, professionnelle de santé, blâme l'"avarice": celle "des élus", celle "des grandes entreprises", énumère-t-elle dans les rayons de ce petit magasin coloré, éclairé d'un néon jaune.

"Vous seriez surpris de voir le nombre de personnes qui ont travaillé toute leur vie et qui n'arrivent pas à joindre les deux bouts", souffle une femme au long gilet noir, préférant taire son prénom.

«Anti-gouvernement»

L'association paie elle aussi les frais de l'inflation: The Grocery Spot dépense plus de 400 dollars par semaine en diesel pour sillonner la Géorgie à la recherche des invendus, qu'elle redistribue dans sa boutique.

Chaque jour, près de 500 personnes passent les portes du supermarché, en rupture de stock tous les soirs.

"Il y a une nouvelle population de pauvres, dont personne ne s'occupe", alerte le fondateur de l'association, Matt Jones.

"Les enseignants, les chauffeurs Uber, les employés de supermarchés...", énumère l'ancien militaire, qui se dit volontiers "anti-gouvernement".

"Le fait que l'Etat vienne nous proposer des subventions, quand on s'occupe juste de faire leur boulot, c'est du grand n'importe quoi", dénonce-t-il.

Au Grocery Spot, c'est plutôt une culture de la débrouille qui prime: à la caisse, les clients sont invités à faire un don au magasin, sans aucune obligation. A chaque donation, une vendeuse agite bruyamment une cloche, qui résonne dans tout le magasin. L'association est aussi très active sur les réseaux sociaux, grâce auxquels elle récolte des fonds.

"On a toujours voulu être nos propres super-héros", explique Slugga, adossé au camion recouvert de graffitis, dont l'association se sert pour récupérer ses produits frais.

"Aujourd'hui, je me sens comme un Robin des Bois, à me dire que toutes ces personnes ont mangé", sourit-il.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Short Url
  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Short Url
  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Short Url
  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.