Les Palestiniens en grève, indignés de l'agression israélienne

Des soldats israéliens arrêtent des jeunes Palestiniens lors d'affrontements dans la ville d'Hébron, en Cisjordanie occupée, jeudi (Photo, AFP).
Des soldats israéliens arrêtent des jeunes Palestiniens lors d'affrontements dans la ville d'Hébron, en Cisjordanie occupée, jeudi (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 21 octobre 2022

Les Palestiniens en grève, indignés de l'agression israélienne

  • Les autorités palestiniennes ont appelé à des manifestations suite au meurtre par balle d’un Palestinien ayant tué une femme soldat israélienne au poste de contrôle de Chuafat
  • L'action en Cisjordanie et à Jérusalem-Est est décrite comme une résistance pacifique à l'escalade de l'agression israélienne

RAMALLAH: Les magasins, les bureaux et les écoles ont fermé leurs portes dans toute la Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est, jeudi, alors que les Palestiniens se sont mis en grève pour manifester contre les blocus et le meurtre d'un palestinien ayant tué une femme soldat israélienne lors d'une attaque à un poste de contrôle.

Oday al-Tamimi, 22 ans, a été abattu par des agents de sécurité de la colonie illégale de Ma'ale Adumim, construite sur des terres palestiniennes à l'est des villes d'Abou Dis et d’al-Azariya.

Après avoir tué une femme soldat et blessé deux agents de sécurité lors d'attaques contre les postes de contrôle du camp de Chuafat, Al-Tamimi est recherché par les forces de sécurité israéliennes depuis le début du mois d’octobre.

Un blocus a été imposé au camp pendant que la police, les gardes-frontières et le service de sécurité intérieure israélien (Shin Bet) le recherchaient.

Le mouvement Fatah avait appelé à porter le deuil d'Al-Tamimi et des rassemblements de colère ont été organisés à l'occasion de l'annonce de la grève générale et de l'escalade.

Des affrontements ont éclaté jeudi aux postes de contrôle de l'armée israélienne, où des grenades assourdissantes et des gaz lacrymogènes ont été tirés sur de jeunes manifestants. Les gardes-frontières israéliens ont utilisé des balles explosives contre des manifestants à la périphérie de Jérusalem, blessant un jeune homme au pied.

Plusieurs manifestants ont subi les effets des gaz lacrymogènes lorsque les forces israéliennes ont réprimé une marche contre le blocus de Naplouse qui dure depuis près de deux semaines.

L'entrée nord de Ramallah, quant à elle, a été le théâtre d'affrontements après que des centaines de personnes étaient en deuil lors des funérailles de Mohammed Nouri, 16 ans, décédé jeudi d'une blessure par balle subie le mois dernier.

Le mouvement Fatah avait appelé les citoyens à intensifier leurs manifestations contre l'armée israélienne et les colons. Le syndicat général des enseignants a annoncé une grève générale dans toutes les écoles, les directions et le ministère.

Selon des sources médicales palestiniennes, le nombre de Palestiniens tués par l'armée israélienne en Cisjordanie et à Jérusalem-Est cette année a atteint 123, un chiffre jamais atteint dans les territoires palestiniens depuis 2006.

Le ministère palestinien des Affaires étrangères a déclaré que la grève générale de jeudi en Cisjordanie et à Jérusalem-Est était une forme de résistance populaire pacifique en rejet de l'escalade israélienne en cours et de ses crimes d'occupation continus.

Les forces de sécurité israéliennes craignent que les actions d'Al-Tamimi n'entraînent des attaques similaires.

Al-Tamimi a laissé une lettre disant qu'il savait que ses actions étaient un détail sans importance dans la lutte palestinienne, qu'il savait qu'il serait tué, et que son attaque ne libérerait pas la Palestine.

Il a toutefois ajouté qu'il croyait que des centaines de jeunes Palestiniens suivraient son exemple et retourneraient à la lutte armée.

Ibrahim Mohammed, 53 ans, du camp de Chuafat, a loué les actions d'Al-Tamimi, et a mentionné qu'il avait «impressionné le peuple palestinien par son courage inégalé».

Il a affirmé que beaucoup des 130 000 résidents du camp avaient été attristés et pleuraient sa perte.

«Le meurtre continu de Palestiniens augmente considérablement la colère des Palestiniens contre l'occupation israélienne», a-t-il déclaré à Arab News.

Des jeunes de Chuafat ont détruit des caméras de surveillance pour compliquer la chasse à Al-Tamimi. Des centaines de personnes se sont rasé les cheveux après que la police israélienne a déclaré qu'elle recherchait un homme au crâne rasé.

Ahmed Majdalani, membre du comité exécutif de l'AP et ministre du Développement social, a déclaré à Arab News que la résistance observée dans les territoires occupés était une réponse naturelle à l'agression israélienne.

«Les tueries quotidiennes provoquent les Palestiniens, et il y a deux à quatre funérailles par jour, alors à quoi s'attend l'occupant? Il y a un état de tension sans précédent et une colère populaire contre l'occupation et les colons, et cela augmente jour après jour.»

Majdalani a indiqué que l'état d'instabilité, la violence et les bouclages effectués par l'armée israélienne augmentaient les charges du gouvernement palestinien, et a ajouté que les services de sécurité palestiniens n'agiraient pas comme un agent de sécurité pour l'occupation.

Pendant ce temps, un Palestinien est mort en détention après avoir été arrêté par les services de renseignement militaire de l'Autorité palestinienne à Ramallah. L'AP a affirmé qu'il s'était suicidé. Cependant, sa famille et les groupes de défense des droits de l'homme croient qu'il a été torturé.

Le suspect, Mohamed al-Banna, était le frère de Mahmoud al-Banna, recherché par les services de sécurité israéliens pour ses activités au sein du groupe militaire local Lion's Den (la Fosse aux Lions).

Plusieurs Palestiniens sont morts sous la garde des forces de sécurité palestiniennes depuis la création de l'AP en 1994.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.