LONDRES: Les forces de sécurité iraniennes ont abattu un jeune homme de 17 ans dans la ville de Machhad, a rapporté BBC Persian jeudi.
Abolfazl Adinezadeh a rejoint une manifestation antigouvernementale le 8 octobre au lieu d'aller à l'école et aurait été abattu à bout portant.
Le certificat de décès d'Adinezadeh, obtenu par la BBC, mentionne des lésions hépatiques et rénales causées par des tirs de chevrotines comme cause de décès.
Un médecin a été cité comme disant qu'on lui avait tiré dessus à moins d'un mètre.
Les parents de l'adolescent ne savaient pas en premier lieu ce qui lui était arrivé après sa participation à des manifestations. Des fonctionnaires du ministère de l'Éducation leur ont dit de venir le chercher dans un poste de police local le 9 octobre.
Cependant, à leur arrivée, ils ont été informés de sa mort et ont été mis en garde contre toute conversation avec les médias.
«Tu fermes ta bouche et tu ne parles pas aux médias», aurait-on dit au père d'Adinezadeh au poste de police.
Des pressions auraient été exercées sur la famille pour qu'elle dise que son fils était membre du Basij, une force paramilitaire notoire impliquée dans la violente répression des manifestations qui ont éclaté en Iran après la mort de Mahsa Amini, une femme de 22 ans tombée dans le coma après avoir été arrêtée par la police des mœurs du pays.
Les autorités iraniennes ont accusé ce qu'elles appellent des «émeutiers» soutenus par les ennemis étrangers du pays de tuer des bassidjis et d'autres forces de sécurité lors des manifestations en cours.
«Quel crime avait-il commis, pour que vous lui pulvérisiez l'estomac avec 24 chevrotines?» a demandé le père désemparé d'Adinezadeh lors de ses funérailles, selon une vidéo.
Les personnes présentes à ses funérailles qui voulaient exprimer leur colère se seraient vu demander de se taire par les membres de sécurité en civil qui y assistait.
La tante du garçon a brandi une photo de lui au-dessus de sa tombe, mais un élément de sécurité féminin a arraché la photo et l'a mise sous son hijab.
Certaines personnes en deuil qui avaient enregistré les funérailles ont été arrêtées après coup et on leur a demandé de supprimer les images de leur téléphone.
Le portable d'Adinezadeh n'a pas été rendu à sa famille.
L'adolescent était connu pour faire sourire les gens et aimait danser. Chaque jour après l'école, il travaillait dans un magasin pour réparation de téléphones portables.
Quelque 244 manifestants, dont 32 enfants, ont été tués par les forces de sécurité dans le cadre de la répression des manifestations, a déclaré l'agence de presse iranienne Human Rights Activists News Agency, ajoutant que plus de 12 500 autres personnes avaient été arrêtées.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com