L'épidémie de choléra se propage au Liban

Baie de Jounieh, dans la région de Kesrouan-Jbeil, au Liban. (Wikimedia Commons)
Baie de Jounieh, dans la région de Kesrouan-Jbeil, au Liban. (Wikimedia Commons)
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Publié le Jeudi 20 octobre 2022

L'épidémie de choléra se propage au Liban

  • Le ministre de la Santé, Firas Abiad, a déclaré que la majorité des cas concernaient des réfugiés syriens
  • L’Unicef s'attend à ce que «les cas continuent d'augmenter»

BEYROUTH: Le choléra se propage rapidement au Liban: quatre-vingts cas confirmés ont été enregistrés en deux jours cette semaine.
Le ministre de la Santé, Firas Abiad, a déclaré mercredi dernier que la majorité d'entre eux se trouvaient parmi les réfugiés syriens. Il a toutefois ajouté qu’il y avait eu «une augmentation des cas parmi les Libanais».
Le ministère a précisé que le total des personnes contaminées s’élevait désormais à cent soixante-neuf. Deux d’entre elles habitent au Kesrouan, dans le Mont-Liban. Deux décès supplémentaires ont également été enregistrés, portant le bilan à cinq.
Le Liban a recensé ses deux premiers cas de choléra le 5 octobre. Il s’agissait d’un réfugié syrien et d’une femme libanaise de la région d’Akkar, au nord du pays. Cette zone compte plusieurs points de passage frontaliers avec la Syrie, où des centaines de cas ont également été dénombrés.
«L'eau contaminée dans de nombreuses régions est principalement responsable de l'augmentation des cas, en plus de la contamination des légumes par l'eau d'irrigation. Le fait d'entrer en contact avec une personne infectée est également à prendre en compte», a déclaré M. Abiad.
Ce dernier a ajouté que les coupures de courant continuelles privent les stations de pompage d'une quantité «suffisante» d'eau propre.
«L'eau qui reste dans les canalisations devient polluée au bout d'un certain temps et il est important d'alimenter les stations de traitement de l'eau avec suffisamment d'énergie afin de garantir une eau propre», a-t-il précisé.
«L'Unicef a obtenu du diesel pour les stations de pompage d'eau de la Bekaa et du Nord afin de se débarrasser de toute eau qui pourrait être contaminée.»
M. Abiad a expliqué que la solution à la propagation de la maladie réside dans «la sécurisation d'une quantité suffisante de chlore qui sera distribuée pour purifier l'eau». Il a indiqué que son ministère équipait un hôpital de campagne à Arsal, à la frontière syrienne.
«Huit hôpitaux de campagne sont prêts. Les vaccins disponibles dans le monde sont rares en raison de la présence de plusieurs points chauds du choléra, mais on nous en a promis un certain nombre.»
La contamination de la maladie au Liban a considérablement affecté le secteur de la santé dans un contexte d'effondrement économique. Le pays a connu une épidémie de choléra il y a trente-deux ans; elle avait fait de nombreux morts.
Le Dr Bilel Abdallah, député et membre de la commission parlementaire de la santé, a déclaré que l'augmentation du nombre de cas était préoccupante.
«Les autorités compétentes devraient suivre les questions d'assainissement, de sécurité de l'eau et les procédures des organisations internationales responsables ainsi que contrôler les mouvements à la frontière en direction et en provenance des zones infestées en Syrie», a-t-il recommandé.
La maladie a progressé dans la région de la Bekaa, avec quatorze personnes contaminées à ce jour. La semaine dernière, un cas a été enregistré dans le camp de Qab Elias chez un réfugié qui venait d’un camp infecté dans le nord du Liban. Deux cas ont également été constatés dans le camp de Temnine el-Tahta.
Dans un rapport qu’a obtenu Arab News, l’Unicef, l'organisation humanitaire des Nations unies, a indiqué que «les récentes crises qui se chevauchent ont considérablement affecté les conditions d’accès, pour la population du pays et ses réfugiés, aux services de santé, à l'eau potable et aux services d'assainissement».
Il s'attend à ce que «les cas continuent d'augmenter».
L'Unicef a déclaré qu'il avait «développé un plan d'intervention conjoint pour contenir les épidémies de choléra et réduire la mortalité», en coopération avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et le gouvernement.
Son intervention immédiate consistera à renforcer les systèmes actuels d'approvisionnement en eau et d'assainissement.
L’organisation a fait savoir que, depuis le 8 octobre, il a distribué 80 000 litres de carburant aux stations de pompage d'eau et à celles de traitement des eaux usées.
Elle a également acheté du matériel médical, dont 150 000 sels de réhydratation orale et des kits de traitement du choléra en quantité suffisante afin d’aider 5 000 patients atteints du choléra ou présentant des symptômes tels que des diarrhées modérées à sévères.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le ministre israélien de la Défense s'oppose à ce qu'Israël contrôle Gaza après la guerre

Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • «Je le répète clairement: je n'accepterai pas l'établissement d'une administration militaire israélienne dans Gaza, Israël ne doit pas avoir de contrôle civil sur la bande de Gaza»
  • Netanyahu avait plus tôt estimé vaine toute discussion sur l'avenir de la bande de Gaza avant que le Hamas soit anéanti

TEL-AVIV: Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, s'est opposé mercredi à ce qu'Israël exerce un "contrôle" militaire ou civil sur la bande de Gaza une fois la guerre terminée et appelé à une alternative palestinienne au Hamas pour gouverner le territoire palestinien.

"Je le répète clairement: je n'accepterai pas l'établissement d'une administration militaire israélienne dans Gaza, Israël ne doit pas avoir de contrôle civil sur la bande de Gaza", a déclaré M. Gallant lors d'un point de presse.

"J'appelle le Premier ministre Benjamin Netanyahu à (...) déclarer qu'Israël ne mettra pas en place un contrôle civil sur la bande de Gaza (...) pas en place une direction militaire dans la bande de Gaza et qu'une alternative gouvernementale au Hamas va être préparée immédiatement", a-t-il ajouté.

M. Netanyahu avait plus tôt estimé vaine toute discussion sur l'avenir de la bande de Gaza avant que le Hamas soit anéanti. "Les discours sur le +jour d'après+, tant que le Hamas n'est pas détruit, resteront de simples mots, des mots vides de contenu", a-t-il déclaré.

"La fin de la campagne militaire doit s'accompagner d'une action politique", a répondu M. Gallant, alors qu'Israël mène depuis près de 10 jours des opérations au sol dans Rafah, à l'extrême-sud du territoire palestinien, pour y anéantir les derniers bataillons du mouvement islamiste palestinien.

Selon M. Gallant, "le +jour d'après le Hamas+ n'existera qu'avec des entités palestiniennes prenant le contrôle de Gaza, accompagnées par des acteurs internationaux, formant une alternative de gouvernement au régime du Hamas. C'est, par dessus tout, dans l'intérêt de l'Etat d'Israël".

"L'idée d'une direction militaire et civile dans Gaza" est "négative et dangereuse pour l'Etat d'Israël", a-t-il insisté.

Si cela devait arriver "l'administration militaire de Gaza deviendrait le principal effort militaire et sécuritaire de l'Etat d'Israël ces prochaines années (...). Le prix à payer serait un bain de sang et des victimes, ainsi qu'un lourd coût économique".

Volée de critiques

Selon lui, le "plan de bataille" présenté par l'appareil militaire après l'attaque sanglante menée le 7 octobre par le Hamas en Israël, prévoyait d'oeuvrer "simultanément" à la destruction militaire du Hamas et "à la mise en place d'une alternative gouvernementale palestinienne non hostile" à Israël.

"J'ai soulevé ce sujet de façon répétée au gouvernement et n'ai reçu aucune réponse", a déploré M. Gallant.

"La première condition pour préparer le terrain à une autre entité est de détruire le Hamas et le faire sans chercher des excuses", a réagi sur Telegram M. Netanyahu, semblant implicitement critiquer le bilan de son ministre.

"Le ministre de la Défense qui a échoué le 7 octobre et qui continue d’échouer encore aujourd’hui (...) doit être remplacé afin d’atteindre les objectifs de la guerre", a lui réagi le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, d'extrême droite.

"Le peuple israélien n’acceptera pas de remettre Gaza au contrôle de l’Autorité terroriste palestinienne" et sa sécurité "ne sera assurée que par la détermination à gagner" a pour sa part rétorqué le ministre de la Justice, Yariv Levin, membre du Likoud de M. Netanyahu.

M. Gallant a "annoncé aujourd'hui son soutien à la création d'un Etat terroriste palestinien", a fustigé Betzalel Smotrich, ministre des Finances d'extrême droite.

L'attaque du Hamas a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes, majoritairement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Plus de 250 personnes ont été enlevées et 128 restent captives à Gaza, dont 36 considérées mortes, selon l'armée.

L'offensive israélienne déclenchée en riposte à Gaza a fait plus de 35.000 morts, essentiellement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

 


Pour Erdogan, Israël s'en prendra à la Turquie si le Hamas est vaincu

Le président turc Recep Tayyip Erdogan (AP)
Le président turc Recep Tayyip Erdogan (AP)
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  • La Turquie, rare pays à majorité musulmane à reconnaître Israël, a récemment suspendu ses relations commerciales avec Israël
  • « Ne pensez pas qu'Israël s'arrêtera à Gaza», a lancé le chef de l'Etat aux députés de son parti, l'AKP, à Ankara

ISTANBUL: Le président turc Recep Tayyip Erdogan a soutenu mercredi qu'Israël s'en prendra à la Turquie "tôt ou tard" s'il parvient à défaire le Hamas dans la bande de Gaza.

"Ne pensez pas qu'Israël s'arrêtera à Gaza", a lancé le chef de l'Etat aux députés de son parti, l'AKP, à Ankara.

"Si on ne l'arrête pas, cet État voyou et terroriste jettera tôt ou tard son dévolu sur l'Anatolie", a-t-il jugé, faisant référence à la partie de la Turquie située en Asie mineure et qui représente la plus grande partie de son territoire.

La Turquie, rare pays à majorité musulmane à reconnaître Israël, a récemment suspendu ses relations commerciales avec Israël pour le "forcer à accepter un cessez-le-feu et à augmenter le volume d'aide humanitaire entrant" à Gaza.

Contrairement aux Etats-Unis, à Israël et à l'Union européenne qui considèrent le Hamas comme une organisation terroriste, Recep Tayyip Erdogan multiplie les déclarations de soutien au mouvement palestinien.

"Nous continuerons à soutenir le Hamas, qui lutte pour l'indépendance de son propre pays et qui défend l'Anatolie", a-t-il affirmé devant les députés de l'AKP.

Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza ont mené une attaque contre Israël, faisant plus de 1.170 morts, majoritairement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Plus de 250 personnes ont été enlevées ce jour-là et 128 restent captives à Gaza, dont 36 seraient mortes, selon l'armée.

En riposte, Israël a promis d'anéantir le Hamas, menant une vaste opération militaire dans la bande de Gaza, qui a fait plus de 35.000 morts, selon un nouveau bilan communiqué lundi par le ministère de la Santé du Hamas.

 

 


L'émir du Koweït demande au nouveau gouvernement de mener des réformes

L’émir du Koweït, le cheikh Mechaal al-Ahmed al-Jaber al-Sabah. (AFP)
L’émir du Koweït, le cheikh Mechaal al-Ahmed al-Jaber al-Sabah. (AFP)
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  • L’émir du Koweït, le cheikh Mechaal al-Ahmed al-Jaber al-Sabah, s’est entretenu mercredi avec le nouveau Premier ministre et son gouvernement
  • Le cheikh Mechaal a nommé le cheikh Ahmed Abdallah al-Ahmed al-Sabah au poste de Premier ministre en avril

RIYAD: L’émir du Koweït, le cheikh Mechaal al-Ahmed al-Jaber al-Sabah, s’est entretenu mercredi avec le nouveau Premier ministre et son gouvernement.

Selon l’agence de presse du Koweït, le cheikh Mechaal a déclaré: «Nous entamons une nouvelle phase de réformes, ce qui signifie que des mesures sérieuses doivent être prises.»

Il a ajouté que les ministres devraient «accélérer la mise en œuvre des projets de développement tant attendus, s’occuper des dossiers nécessaires et travailler sur les projets d’infrastructure, améliorer les soins de santé et le système éducatif et veiller à la transparence et à la préservation des fonds publics».

Le cheikh Mechaal a nommé le cheikh Ahmed Abdallah al-Ahmed al-Sabah au poste de Premier ministre en avril et il a dissous le Parlement vendredi dernier lors d’un discours télévisé.

Il a exhorté les ministres à faire en sorte que le Koweït dispose d’une économie forte et durable en investissant dans le capital humain et en assurant la promotion de l’innovation et de la recherche scientifique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com