La patience de la communauté internationale à l'égard du Liban «s'épuise en raison de l'absence de réformes»

Une vue générale du bâtiment du Parlement dans le centre de Beyrouth, au Liban (Photo, Reuters).
Une vue générale du bâtiment du Parlement dans le centre de Beyrouth, au Liban (Photo, Reuters).
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Publié le Mercredi 19 octobre 2022

La patience de la communauté internationale à l'égard du Liban «s'épuise en raison de l'absence de réformes»

  • Le vice-Premier ministre libanais par intérim a déclaré: «Nous ne pouvons pas demander aux autres ce que nous ne demandons pas à nous-mêmes; nous devons nous aider pour que les autres puissent nous aider»
  • Des groupes d'activistes ont manifesté contre les modifications apportées à un projet de loi bancaire qui ne tient pas compte de son objectif principal, à savoir éliminer le voile du secret dans le secteur et d’assurer l'imputabilité

BEYROUTH: Saadeh al-Chami, vice-premier ministre intérimaire du Liban, a averti mardi que «bien que les institutions internationales soient toujours intéressées à aider le Liban», la patience de la communauté internationale s'amenuise en raison de la lenteur des réformes économiques dans le pays.

Il a déclaré que l’attention du monde se porte plutôt sur les pays pauvres et émergents qui sont en difficulté en raison des conditions économiques mondiales difficiles. 

Depuis octobre 2019, le Liban est en proie à une crise économique dévastatrice qui a plongé les deux tiers de la population dans la pauvreté.

Al-Chami, qui était à la tête de la délégation libanaise aux réunions annuelles du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale du 10 au 16 octobre à Washington, a signalé: «Le Liban doit respecter les échéances constitutionnelles, en particulier les élections présidentielles et la formation d'un gouvernement doté des pleins pouvoirs, afin d'accélérer la mise en œuvre des réformes nécessaires pour ne pas perdre le soutien de la communauté internationale dans ces circonstances difficiles.

«Nous ne pouvons pas demander aux autres ce que nous ne demandons pas à nous-mêmes; nous devons nous aider nous-mêmes pour que les autres puissent nous aider.»

Une séance parlementaire a eu lieu mardi pour élire les membres des commissions officielles, suivie d'une séance législative dont l'ordre du jour comprenait un projet de loi visant à faire des amendements sur les opérations bancaires du pays et à les rendre plus transparents, une réforme cruciale exigée par le FMI avant de pouvoir fournir une aide économique internationale.

Le député Ibrahim Kanaan, chef de la Commission des finances et du budget, a signalé: «Nous nous coordonnons avec le FMI et nous nous sommes mis d'accord sur la majorité des points du projet de loi, à l'exception d'un point pivot et essentiel lié à la protection des informations personnelles et des droits des déposants.»

Cependant, des groupes d'activistes tels que l'Agenda juridique, Kulluna Irada, le Comité pour la protection des droits des déposants et l'Association libanaise pour les droits des contribuables ont protesté contre la Commission parlementaire qui a apporté des amendements au projet de loi bancaire sans tenir compte de son objectif principal, qui est d'éliminer le secret dans le secteur et d'établir des mécanismes pour assurer l'imputabilité.

Sibylle Rizk, directrice des politiques publiques de Kulluna Irada, a déclaré: «Vérifier les comptes de la Banque centrale et des autres banques et déterminer les sources de fonds est le point de départ de la restructuration du secteur bancaire de manière équitable pour les déposants, et de manière saine pour faire progresser l'économie.

«La levée du secret bancaire est un pilier de tout plan de relance. Ce n'est pas une coïncidence si le FMI la considère comme une priorité.»

L'avocat Karim Daher, de l'Association libanaise pour les droits des contribuables et du Comité pour la protection des droits des déposants du Barreau de Beyrouth, a indiqué: «La levée du secret bancaire permet de faire la distinction entre les dépôts légitimes et illégaux, et donc de répartir équitablement les responsabilités et les fardeaux résultant de l'effondrement économique et de la restructuration des dettes et du secteur bancaire.»

Le cofondateur et directeur exécutif de l'Agenda juridique, Nizar Saghieh, a affirmé: «La Commission des finances et du budget du Parlement a ignoré les observations du FMI en ce qui concerne le lien entre la compétence des autorités fiscales et les questions de lutte contre l'évasion fiscale.

«La Commission n'a pas non plus appliqué la loi rétroactive à la période qui a provoqué la crise économique et financière sur les propriétaires et les gestionnaires des banques, les dégageant ainsi de toute responsabilité.»

Selon un rapport publié par la Banque mondiale le 13 octobre, le Liban est l'un des 20 pays qui ont imposé un certain nombre d'interdictions sur l'exportation de produits alimentaires de base de manière à faire face à la pénurie intérieure.

Le 18 mars, les autorités ont interdit l'exportation de fruits et légumes, de produits céréaliers moulus, de sucre et de pain, jusqu'à la fin de l'année, et ont interdit de manière permanente l'exportation de produits carnés, de poisson, de pommes de terre et de certains autres aliments. Au total, 29 interdictions ont été mises en place.

Bechara al-Asmar, le chef de l'Union générale des travailleurs du Liban, a demandé que le salaire minimum soit porté à 20 000 000 livres libanaises (environ 507 euros), puisque les augmentations salariales actuelles sont minimes compte tenu de la dépréciation massive de la monnaie libanaise, qui a perdu plus de 95% de sa valeur par rapport au dollar au cours des trois dernières années.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.