L’émotion ressentie lors de la minute de silence observée, hier à Alger, par M. Abdelmadjid Tebboune, président de la République, au cours de la commémoration de la journée sanglante du 17 octobre à Paris, traduit avec une émotion fortement perceptible le vibrant hommage dû par la Nation à la mémoire des victimes algériennes noyées dans «le fleuve de l’oubli», mains attachées au dos sur ordre des plus hautes instances de la hiérarchie politique française. Fatima, la plus jeune manifestante victime de cette barbarie n’avait que huit ans.
Ce déchaînement de haine raciste reste occulté comme un tabou fortement ancré. Les rares films sur le sujet, produits en 1962, ont été interdits de salle en France durant 60 ans... Ce crime de grande envergure, non encore qualifié comme tel, a eu lieu -et c’est important de le rappeler- dans ce Paris ouvert sur le monde, où les Algériens étaient parqués dans la cour centrale de la préfecture, sauvagement matraqués à terre par des policiers libérés de toute contrainte humaine.
De son bureau, le préfet Papon, criminel de guerre, observait l’accomplissement d’une forfaiture pour laquelle il n’a jamais été jugé. Au petit matin du 18 octobre, les bords de Seine à Paris étaient maculés de sang et les victimes emportées par les eaux. Une minute de silence. C’est une fraction de temps qui a sa valeur mémorielle et ses blessures que le temps ne peut guérir sans que soit rendue justice.
NDLR: Mosaïque est une revue de presse qui offre au lecteur un aperçu sélectif et rapide des sujets phares abordés par des quotidiens et médias de renommée dans le monde arabe. Arab news en français se contente d’une publication très sommaire, renvoyant le lecteur directement vers le lien de l’article original. L’opinion exprimée dans cette page est propre à l’auteur et ne reflète pas nécessairement celle d’Arab News en français.