PARIS: Le développement d’une filière industrielle dans la production de l’énergie solaire sous forme de partenariat entre l’Algérie et l’Europe suscite la convoitise des opérateurs économiques sur les deux rives de la méditerranée. «Le potentiel pour l'Algérie dans le domaine de la production de panneaux solaires est important», indique Marco Berti Palazzi, administrateur principal de la direction générale Énergie au sein de la Commission européenne lors de son intervention dans un panel organisé au deuxième forum algéro-européen sur l’énergie. «Il faudrait réfléchir à une politique industrielle algéro-européenne pour acheminer vers nos régions au moins une partie de ce qui est produit en Asie», précise-t-il.
Selon de nombreux spécialistes, la qualité de l’ensoleillement, la disponibilité des espaces et des sources d’énergie permettent un déploiement rapide des infrastructures photovoltaïques en Algérie. Les opérateurs algériens travaillant dans le secteur de l’énergie solaire manifestent un grand intérêt pour la mise en œuvre rapide d’un partenariat durable avec les entreprises européennes dans le développement d’une industrie solaire en Algérie.
Interrogé par Arab News en français sur les perspectives de coopération algéro-européenne dans le développement de l’industrie solaire, Boukhalfa Yaïci, directeur général du Green Energy Cluster Algeria souligne qu’un «partenariat entre les entreprises algériennes et européennes doit se construire selon une démarche qui intégrera le déploiement des énergies renouvelables, la transition et l’efficacité énergétique, un partenariat qui se traduit par une assistance technique et un transfert du savoir-faire. En ce qui concerne la partie industrielle qui nous concerne en tant que clusters, nous souhaitons l’établissement d’un partenariat gagnant-gagnant pour les deux parties», indique-t-il, précisant qu’un partenariat durable consiste «dans la colocalisation de la production des équipements photovoltaïques en Algérie pour servir les deux marchés, algérien et européen. Connaissant les objectifs ambitieux affichés par l’Union européenne (UE) de l’ordre de six cents gigawatts de panneaux solaires photovoltaïques à l’horizon 2030, la colocalisation de cette activité en Algérie pourrait permettre à l’Europe de réduire la vulnérabilité du marché européen vis-à-vis de la Chine », conclut-il.
Projets industriels et investissements communs
Pour Kadri Simson, la commissaire européenne à l’énergie, le potentiel en matière «d’énergies renouvelables pourrait permettre à l’Algérie de devenir un leader mondial dans la production de l’énergie propre, pour la consommation locale, mais aussi pour l’exportation, y compris vers l’Europe», ajoutant que «l’UE est en mesure de mobiliser un financement européen important du Fonds européen pour le développement durable en coopération avec nos banques de développement comme la Banque européenne d’investissement et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement», affirme-t-elle lors de son intervention au forum. «Nous devons travailler ensemble pour créer les bonnes conditions pour attirer les investissements et promouvoir les partenariats des entreprises européennes et algériennes », ajoute-t-elle.
De son côté, le Premier ministre algérien, Aïmene Benabderrahmane, soutient que «la coopération en matière de financement est nécessaire», soulignant que les deux parties doivent «trouver des mécanismes qui permettent aux États, aux banques, aux institutions financières et aux entreprises de supporter ensemble la charge des financements et de partager les risques».