Beyrouth Livres, le nouveau rendez-vous littéraire du Liban, a des allures de festival

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Publié le Mercredi 19 octobre 2022

Beyrouth Livres, le nouveau rendez-vous littéraire du Liban, a des allures de festival

  • Plus de cent dix auteurs de dix-huit nationalités vont s’exprimer dans un décor qui n’aura rien de statique
  • Tables rondes, projections, expositions, itinéraires littéraires, ateliers d’écriture, concerts et performances en tout genre ponctueront cet événement

BEYROUTH: C’est à la fin du mois d’octobre que le Liban avait coutume d’accueillir le Salon du livre francophone, autrefois classé troisième du monde. Le Liban, pays francophone par excellence, s’enorgueillissait d’organiser ce rendez-vous culturel littéraire de qualité qui, en outre, donnait aux libraires locaux une visibilité. Mais la crise économique et la Covid-19 sont venus tout bousculer et les amateurs de ce rendez-vous sont restés sur leur faim depuis quatre ans.

L’année dernière, l’Institut français, qui organisait ce salon, a mis en place un festival de la BD. Ce coup d’essai réussi l’a encouragé à lancer cette année Beyrouth Livres, un pari audacieux dans un pays où tout peut exploser à tout moment.

 

Pour Mathieu Diez, directeur du Bureau du livre à l’Institut français, il n’est pas question d’attendre et de «rester les bras croisés» dans un pays où le risque est omniprésent.

Dix-huit nationalités

Et le chantier est colossal: plus de cent dix auteurs de dix-huit nationalités vont s’exprimer dans un décor qui n’aura rien de statique, puisqu’ils investiront plus de quarante lieux culturels, à Beyrouth et à l’extérieur de la capitale, histoire de décentraliser les échanges. Ces auteurs auront l’occasion de dialoguer avec des artistes de divers registres; tous les genres littéraires seront représentés. Chaque jour, auteurs et artistes se rendent dans des librairies, des cafés, des musées, des théâtres et des institutions culturelles de différents quartiers à la rencontre de leurs habitants. L’objectif affiché est de rendre la culture toujours plus accessible.

livres beyrouth

Tables rondes, projections, expositions, itinéraires littéraires, ateliers d’écriture, concerts et performances en tout genre ponctueront cet événement, qui met résolument en avant la lecture et la jeunesse. Plus de trente auteurs se déplaceront dans les écoles et les universités du pays pour y rencontrer les élèves et les étudiants.

Les temps forts de ce rendez-vous sont nombreux! Pour commencer, à la Résidence des Pins de Beyrouth (siège de l’ambassadeur de France), l’académie Goncourt va proclamer les noms des quatre finalistes de l’édition 2022 de son prestigieux prix. Il s’agit d’une première qui souligne les liens qui unissent les littératures francophone et libanaise, alors que l’ensemble du système éducatif du pays du Cèdre menace de s’effondrer. En outre, il est important que les auteurs libanais bénéficient du soutien de cette académie avec laquelle ils partagent une longue histoire.

Rappelons que le Choix Goncourt de l’Orient, prix littéraire créé en 2012, est porté par l’Agence universitaire de la francophonie.

Autre présence marquante: celle de Wajdi Mouawad, directeur du théâtre de la Colline. Avec des comédiens, il lira des extraits de sa dernière pièce, Mère.

Beyrouth Livres met également en place, pour la première fois, un quart d’heure de lecture national. Ainsi, le 24 octobre à 11h15, tout le territoire est invité à plonger dans un livre pendant quinze minutes. L’objectif est de remettre la lecture au cœur des activités quotidiennes et d’en encourager la pratique.

Comme lors des éditions précédentes du Salon du livre, le prix littéraire gastronomique Ziryab sera attribué.

Beyrouth Livres propose en outre une innovation: la traduction en arabe des principales manifestations. Pour l’ambassadrice de France, Anne Grillo, cette initiative est primordiale afin d’associer le plus grand nombre de personnes à cet événement.

Des auteurs français de renom renoncent à participer à un festival au Liban

Des auteurs français de renom ont renoncé à participer à un festival littéraire organisé par la France au Liban qui s'ouvre mercredi, à la suite d'accusations de sionisme, mais l'événement est maintenu, ont annoncé les organisateurs.

Une centaine d'auteurs francophones du monde entier prennent part à Beyrouth Livres, une manifestation culturelle inédite au cours de laquelle les quatre finalistes du prix Goncourt 2022 doivent être annoncés depuis la capitale libanaise.

Mais quatre membres du prestigieux Goncourt (Eric-Emmanuel Schmitt, Tahar Ben Jelloun, Pascal Bruckner et Pierre Assouline) ont décidé de ne pas participer à cet événement, selon la même source.

"Certains auteurs se sont désistés en raison de la situation sécuritaire dans le pays, et d'autres pour des raisons personnelles", ont indiqué les organisateurs.

Le ministre libanais de la Culture, Mohammad Mourtada, proche du mouvement chiite Amal, avait accusé le 8 octobre certains auteurs participant au festival, sans les nommer, de soutenir "le sionisme", avant de retirer son communiqué des réseaux sociaux.

M. Mourtada, dont la formation est alliée au puissant Hezbollah pro-iranien, ennemi juré d'Israël, n'avait pas précisé à quels auteurs il faisait allusion. Mais il avait affirmé qu'il "ne permettrait pas à des sionistes de venir parmi nous et de répandre le venin du sionisme au Liban".

L'écrivain français d'origine libanaise Sélim Nassib a annoncé dans un communiqué qu'il renonçait également à participer au festival, affirmant que les propos du ministre l'avaient "profondément dégoûté".

M. Nassib devait présenter son dernier roman, Le Tumulte, dont le héros est né à Beyrouth dans une famille juive.

Mercredi, le quotidien Al-Akhbar, proche du Hezbollah, a publié un article se félicitant du désistement des auteurs, sous le titre: "Beyrouth tient tête aux sionistes".

"Le ministère de la Culture nous a assurés de son soutien complet pour l'organisation de ce festival qui a pour but de remettre en valeur le rôle de Beyrouth comme capitale culturelle", a déclaré à l'AFP Sabine Sciortino, directrice de l'Institut français du Liban qui organise l'événement.

"La programmation ambitieuse du festival se maintient", a-t-elle souligné. "L'académie Goncourt nous a assuré qu'elle allait honorer l'engagement pris, le président Didier Decoin se déplacera à Beyrouth pour annoncer les finalistes du prix", le 25 octobre.

Le Liban et Israël sont techniquement en état de guerre et des campagnes ciblent régulièrement des auteurs accusés de "normalisation". En 2016, le prestigieux auteur franco-libanais Amin Maalouf, lauréat du prix Goncourt, avait été la cible d'une campagne au Liban pour avoir accordé une interview à un média israélien.

«Emmener la culture partout»

Selon Mathieu Diez, ce format est «résolument adapté à la situation actuelle du pays, parce qu’il est le seul possible aujourd’hui». Il poursuit en ces termes: «[Le festival] permet d’emmener la culture partout, de s’appuyer sur des lieux et des tissus culturels foisonnants, notamment à travers toutes les antennes de l’Institut français sur le territoire de manière à ce que les gens disposent toujours d’une proposition à proximité.»

M. Diez souhaite précise que ce format va probablement s’inscrire dans la durée. Il répond en effet à la situation du pays, mais il apparaît également moderne, correspondant à une tendance observée dans les salons du livre du monde entier. Le directeur du Bureau du livre ajoute que l’objectif, pour garder la littérature vivante, est d’aller à la rencontre des auteurs plutôt que d’acheter un livre; il ne s’agit pas de décourager l’achat, mais de tenir compte du fait que, en raison de la crise, le prix des livres est malheureusement devenu dissuasif pour de nombreux Libanais.

Les auteurs qui investiront les différentes scènes feront des lectures soit dans des lieux qui présentent un rapport avec leurs ouvrages, soit dans des endroits totalement décalés. Les illustrateurs proposeront des «concerts dessinés», toujours dans le but de démocratiser la littérature et d’éveiller la curiosité du public. Parmi les nombreux auteurs qui feront le déplacement, citons  Didier Decoin, Marie Darrieussecq, Clara Dupont-Monod, Camille Laurens, Philippe Claudel, Christophe Ono-dit-Biot, Fabien Toulmé, Lamia Ziadé, Zeina Abirached ainsi que Charles Berberian, qui a réalisé l’affiche du festival et pour qui «la lumière vient des livres».

*Beyrouth Livres se tiendra du 19 au 30 octobre 2022.


AlUla accueille le Sommet pour les créateurs de contenu sur Instagram

Le programme comprend des tables rondes interactives, des discours d'ouverture et des conversations sur l'avenir de la création de contenu, couvrant des sujets tels que les médias sociaux, l'intelligence artificielle et l'évolution du paysage numérique. (SPA)
Le programme comprend des tables rondes interactives, des discours d'ouverture et des conversations sur l'avenir de la création de contenu, couvrant des sujets tels que les médias sociaux, l'intelligence artificielle et l'évolution du paysage numérique. (SPA)
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  • Ce sommet révolutionnaire est le premier du genre dans la région et réunira des créateurs de contenu de premier plan du monde entier

ALULA : AlUla s'apprête à accueillir le premier sommet pour les créateurs de contenu sur Instagram au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. L'événement aura lieu du 20 au 22 avril, organisé par Meta, la société de technologie, en partenariat avec la Commission royale pour AlUla, et en collaboration avec l'Autorité saoudienne du tourisme et Riyadh Air.

Ce sommet révolutionnaire est le premier du genre dans la région et réunira les principaux créateurs de contenu du monde entier. Au programme figurent des tables rondes interactives, des allocutions d'ouverture ainsi que des discussions prospectives sur l’avenir de la création de contenu. Les échanges aborderont des thématiques telles que les médias sociaux, l’intelligence artificielle et l’évolution du paysage numérique.

Ces créateurs ont collectivement collecté plus de 231 millions de followers dans le monde entier, soulignant l'importance croissante du marketing d'influence dans les destinations de voyage d'aujourd'hui.

Le sommet proposera également des sessions sur la manière d'utiliser au mieux les outils de la plateforme, d'explorer les dernières mises à jour techniques et d'identifier de nouvelles opportunités dans la Creator Economy.

Des dialogues interactifs offriront aux participants l’opportunité d’échanger directement avec les directeurs de produit de Meta, tandis que des forums ouverts favoriseront le partage d’expertise et la création de collaborations durables entre créateurs.

Ce sommet est l'occasion d'acquérir des connaissances, d'entrer en contact avec les leaders de l'industrie et de rester à l'avant-garde de la scène numérique en constante évolution.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le lancement de Cinamaa, une nouvelle ère pour les études cinématographiques en Arabie saoudite

L'exposition Cinamaa de la Commission saoudienne du film. (AN)
L'exposition Cinamaa de la Commission saoudienne du film. (AN)
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  • Des experts ont souligné l'importance du développement des études cinématographiques en Arabie saoudite

RIYAD : La Commission saoudienne du film a lancé une nouvelle initiative, Cinamaa, pour promouvoir les études cinématographiques et soutenir les personnes qui se lancent dans l'industrie.

Un événement de lancement a eu lieu mercredi au Palais culturel de Riyad, organisé par la commission et la National Film Archive.

Le site web Cinamaa, une plateforme destinée à aider à former les cinéastes, les critiques et les cinéphiles aspirants, en leur permettant de partager leur travail, offre aux utilisateurs l'accès à des articles, des études, des discussions, des ateliers et des courts-métrages sur divers sujets liés au cinéma.

À l’issue d’une table ronde consacrée à l’importance des études cinématographiques dans le milieu universitaire, Salma Tarek, professeure de littérature au département de langue française de l’Université du Caire, a déclaré à Arab News : « Nous devons distinguer entre les études universitaires et les études sur le cinéma, c'est-à-dire l'enseignement de niveau universitaire, et les études dans les instituts cinématographiques, qui visent à former des techniciens et des cinéastes ».

« Ces dernières sont très importantes et largement disponibles, mais les études cinématographiques aux niveaux scolaire et universitaire font encore défaut », a-t-elle ajouté. 

À l'étranger, par exemple, les enfants de l'école primaire suivent des programmes de lecture et d'alphabétisation qui comprennent une section sur la façon de "lire" un film. Ils apprennent ce qu'est un plan, ce que signifie un mouvement de caméra, car ces éléments font désormais partie du langage de base qui nous permet d'interpréter le monde qui nous entoure", a déclaré Mme Tarek.

« Le cinéma n'est plus seulement une forme d'art, c'est une forme de discours. Nous y sommes constamment exposés et il est très important que nous apprenions à décoder ses messages », a-t-elle indiqué. 

Selon Mme Tarek, ces messages sont constamment envoyés aux spectateurs, qui doivent les recevoir de manière ouverte et réfléchie.

« L'université est l'institution la mieux placée pour jouer ce rôle », a-t-elle précisé. 

Lorsqu'on lui demande ce qui peut être fait pour faire avancer ce programme, elle répond qu'il faut d'abord être convaincu de la valeur des études cinématographiques, une tâche qui, selon elle, n'est "pas simple".

Le point d'entrée, cependant, se trouve dans les études interdisciplinaires.

"Par exemple, les départements de littérature peuvent proposer des cours sur la relation entre l'art de la performance et le cinéma. Dans les départements d'histoire, il peut y avoir un cours sur le cinéma et l'histoire. Peu à peu, ces frontières s'ouvriront et nous commencerons à développer une culture cinématographique au sein des institutions académiques.

Ces institutions auront alors les capacités et les bases nécessaires pour créer des départements dédiés aux études cinématographiques, ce qui, selon M. Tarek, est le "but ultime".

Le panel a également discuté de la nécessité de produire davantage de contenu arabe original en plus des traductions de films étrangers.

Tareq Al-Khawaji, critique de cinéma et conseiller culturel au Centre du Roi Abdulaziz pour la culture mondiale, a déclaré que les jeunes Saoudiens intéressés par l'écriture de scénarios ont une grande opportunité de développer des scénarios qui peuvent contribuer à renforcer la scène cinématographique dans le Royaume.

Le lancement de Cinamaa a été suivi de la signature de deux protocoles d'accord entre la Commission du film saoudien et ses partenaires, la Saudi Broadcasting Authority et la Fédération internationale des critiques de cinéma.

Le directeur général de la commission, Abdullah Al-Qahtani, a pris la parole aux côtés de Mohammed Fahad Al-Harthi, directeur général de la SBA et ancien rédacteur en chef d'Arab News, et du directeur général de Fipresci, Ahmad Shawky.

La création de l'Association des critiques de cinéma a également été annoncée. Il s'agit de la première entité professionnelle indépendante dédiée à la critique cinématographique en Arabie Saoudite.

À la fin de la soirée, les portes se sont ouvertes pour accueillir les invités dans une exposition sur l'histoire du cinéma dans le monde arabe. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’Arabie saoudite célèbre la Journée du patrimoine mondial avec six jours d’évènements à Riyad

Abdullah Al-Fawzan est l'un des artistes participant à l'événement. Il présente ses œuvres en bois sculpté inspirées des motifs des portes Najdi. (Photo AN)
Abdullah Al-Fawzan est l'un des artistes participant à l'événement. Il présente ses œuvres en bois sculpté inspirées des motifs des portes Najdi. (Photo AN)
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  • Les événements, qui se déroulent du 16 au 21 avril à la vallée de Laysen, visent à honorer et à promouvoir les valeurs historiques et culturelles du Royaume et de son patrimoine par le biais d'activités éducatives et interactives
  • Les visiteurs seront accueillis par une expérience immersive qui les transportera dans les huit sites du patrimoine mondial du Royaume et mettra en valeur leur importance culturelle

RIYAD : Une série d'événements spéciaux se déroulent cette semaine à la vallée de Laysen à Riyad pour célébrer la Journée du patrimoine mondial le 18 avril.

Organisées par la Commission du patrimoine du ministère de la Culture, ces activités, qui se déroulent du 16 au 21 avril, visent à honorer et à promouvoir les valeurs historiques et culturelles de l'Arabie saoudite et de son patrimoine par le biais d'activités éducatives et interactives.

Selon les organisateurs, les visiteurs de la vallée de Laysen seront accueillis par une expérience immersive qui les transportera dans les huit sites du patrimoine mondial du Royaume et mettra en évidence leur importance culturelle par le biais de récits, d'un spectacle de lumière numérique et de recréations en direct des lieux.

Un certain nombre d'artistes participent aux événements, notamment Abdullah Al-Fawzan, dont les œuvres en bois sculpté s'inspirent des motifs najdi. Les portes de l'ancien Najd, connues pour leur riche décoration et leurs motifs inspirés des structures naturelles, sont emblématiques des racines profondes et de la culture de la région centrale de l'Arabie saoudite.

Interrogé par Arab News, M. Al-Fawzan a expliqué que la sculpture sur bois est un élément essentiel des traditions de sa famille, qui remonte à six générations. Sous la direction de son père, il a commencé à apprendre cette technique à l'âge de sept ans. Il a créé une centaine de portes de style najdi pour de nombreux projets dans différentes parties de la capitale, notamment à Diriyah et à Al-Doho, un quartier historique du sud de Riyad.

« On peut dire que les artisans sont considérés comme le pont entre le passé et le présent. Nous travaillons sur des pièces entièrement faites à la main, tout en préservant l'authenticité et l'identité du Najd », a-t-il affirmé. 

M. Al-Fawzan travaille de six à dix heures par jour pour sculpter et peindre ses œuvres, et son métier lui a appris l'art de la patience, en particulier lorsqu'il rencontre des problèmes.

« Nous avons un proverbe qui dit : Celui qui est patient triomphe. Je ne peux pas travailler sur quelque chose de grand si je suis de mauvaise humeur. Je dois être d'humeur claire, loin de tout problème et prêt à travailler », a-t-il lancé. 

Parmi les autres attractions de la Journée du patrimoine figurent un espace réservé aux enfants et des pavillons présentant des objets d'art et d'artisanat traditionnels. Des ateliers, des démonstrations en direct par des artisans et des marchés où les artisans vendront des articles faits à la main sont également prévus. En outre, une série de spectacles de drones sera organisée à Wadi Al-Turath le 18 avril.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com