PARIS: Emmanuel Macron a annoncé dimanche une série de nouveaux coups de pouces à l'achat de voitures électriques, à la veille de l'ouverture du Mondial de l'auto à Paris.
Le "bonus écologique" va être porté de 6.000 à 7.000 euros pour la moitié des ménages achetant une voiture électrique, a annoncé le président de la République dans une interview au quotidien Les Echos à paraître lundi.
"Parce que nous voulons rendre la voiture électrique accessible à tous, nous allons même porter le bonus écologique de 6.000 à 7.000 euros pour la moitié des ménages, les plus modestes", a déclaré le chef de l'Etat qui se rendra lundi à l'ouverture du Mondial de l'Auto à Paris.
Ces bonus ont permis de faire décoller le marché des électriques dans de nombreux pays, alors qu'elles restent bien plus chères à l'achat que leurs équivalents à essence ou diesel. Mais plusieurs gouvernements ont déjà baissé les montants des aides.
Ce bonus est valable pour les véhicules vendus moins de 47.000 euros, soit des électriques compactes ou des SUV, comme la Renault Mégane ou la Peugeot e-2008, mais pas une Tesla.
Emmanuel Macron demande d'ailleurs qu'on renforce la "préférence européenne", soit les avantages à l'achat de voitures fabriquées en Europe.
Le Mondial de l'Auto compte cette année un nombre important de constructeurs asiatiques, comme BYD ou Ora, qui veulent lancer leurs modèles électriques sur le marché européen.
"Les Américains achètent américain et mènent une stratégie très offensive d’aide d’Etat", a expliqué Emmanuel Macron. "Les Chinois ferment leur marché. On ne peut pas être le seul espace, le plus vertueux sur le plan climatique, qui considère qu’il n’y a pas de préférence européenne".
La location de voitures électriques à 100 euros par mois pour les foyers les plus modestes devrait être lancée au deuxième semestre 2023.
Bouclier sur les bornes
Le bouclier tarifaire sur les prix de l'énergie va par ailleurs être étendu aux recharges sur les bornes électriques, a annoncé Emmanuel Macron.
"Aujourd'hui les prix restent raisonnables, nous allons nous assurer qu’ils le resteront", a déclaré le chef de l'Etat.
Il a également précisé que 150 millions d'euros du "Fonds vert" seraient "fléchés" vers les Zones à faibles émissions (ZFE), pour accompagner ces nouvelles interdictions de circulation des véhicules les plus âgés.
"Ce qui est insupportable pour nos compatriotes, c’est quand ils ont le sentiment que la ville leur est interdite", a indiqué M. Macron. "Il faut accompagner les ménages qui ont les véhicules les plus polluants pour les aider à changer leurs véhicules et accéder au centre-ville, en lien avec les collectivités territoriales et les employeurs".
Après avoir reçu la filière automobile à dîner dimanche soir, Emmanuel Macron compte visiter longuement le salon lundi lors de la journée ouverte à la presse, avant l'arrivée du grand public mardi.
Dans un contexte compliqué pour l'industrie automobile, et après une annulation en 2020, ce 89e Mondial a réduit la voilure. Les organisateurs visent cette année entre 300.000 et 400.000 visiteurs, sur une semaine seulement, contre un million sur presque deux semaines en 2018.
Sans Volkswagen, BMW ou Ferrari, ce Mondial de l'Auto présente en majesté des groupes français et chinois, alors que l'industrie est engagée dans un virage historique vers l'électrique, et paralysée par une pénurie de puces électroniques. Les ventes de voitures, elles, sont au plus bas depuis le début de la pandémie de Covid.
Le gouvernement a affiché pendant cette crise la volonté de "localiser l’ensemble de la chaîne de production automobile électrique en France, de la production de batterie au recyclage", a indiqué l'Elysée.
Emmanuel Macron a réaffirmé son objectif de deux millions de véhicules produits en France à horizon 2030, contre 1,3 million en 2021.