PARIS: La France suit "avec la plus grande attention" le sort des Français "détenus arbitrairement" dans la prison iranienne d'Evine, à Téhéran, où un incendie survenu samedi soir a fait quatre morts et 61 blessés, affirme dimanche dans un communiqué la porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
Parmi les prisonniers d'Evine figure l'universitaire franco-iranienne Fariba Adelkhah.
"La France a suivi et continue de suivre avec la plus grande attention cette situation, en lien avec les familles de nos détenus" et "rappelle une nouvelle fois aux autorités iraniennes qu'elles sont responsables de la sécurité et de la santé de nos compatriotes détenus en Iran", souligne-t-elle.
Paris "réitère ses demandes de libération immédiate de ses ressortissants" et "rappelle également l'Iran à ses responsabilités à l'égard de l'ensemble des prisonniers d'Evine, y compris ceux qui y sont incarcérés pour motifs politiques".
Cinq Français au total sont retenus à l'heure actuelle en Iran, a annoncé mardi la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna sur la radio publique France Inter, alors que jusqu'à présent, seuls quatre étaient officiellement reconnus par Paris.
Il s'agit de la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah, arrêtée en juin 2019 puis condamnée à cinq ans de prison pour atteinte à la sécurité nationale, Benjamin Brière, arrêté en mai 2020 et condamné à huit ans et huit mois d'emprisonnement pour espionnage, et deux syndicalistes, Cécile Kohler et Jacques Paris, arrêtés en mai dernier. Le dernier détenu est un "Français qui était de passage" à Téhéran et a été récemment arrêté, selon le ministère.
L'Iran avait annoncé fin septembre l'arrestation de neuf étrangers, dont un Français, dans la vague de contestation qui secoue actuellement le pays depuis la mort de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans morte le 16 septembre.
Elle était décédée trois jours après son arrestation par la police des moeurs pour avoir, selon celle-ci, enfreint le code vestimentaire de la République islamique pour les femmes, prévoyant notamment le port du voile.
Dans la prison d'Evine sont détenus plusieurs personnes arrêtées lors du mouvement de contestation ainsi que des étrangers ou binationaux comme l'universitaire franco-iranienne Fariba Adelkhah. S'y trouve aussi l'Américain Siamak Namazi qui a été emprisonné de nouveau cette semaine après une libération temporaire, selon sa famille.
Le célèbre réalisateur iranien Jafar Panahi, lauréat de plusieurs prix internationaux, et le politicien réformiste Mostafa Tajzadeh se trouveraient eux aussi dans cet établissement pénitentiaire.