SAO PAOLO : Le président brésilien Jair Bolsonaro a été fustigé samedi par l'opposition de gauche, à deux semaines du second tour de la présidentielle, pour avoir dit être entré dans une maison habitée par de jeunes Vénézuéliennes, mineures, laissant entendre qu'elles étaient des prostituées.
Dans un entretien portant sur la situation au Venezuela, rapporté par la presse locale, le président d'extrême droite a raconté une anecdote remontant à avril 2021, alors qu'il était déjà président, lors d'une visite dans un quartier pauvre de Brasilia.
«J'ai garé ma moto à un coin de rue, j'ai enlevé mon casque et j'ai commencé à regarder les filles, trois ou quatre, jolies, de 14, 15 ans, apprêtées comme on peut l'être un samedi dans un quartier. Une atmosphère s'est créée, je suis revenu, +je peux entrer chez toi ?+, je suis entré», a-t-il raconté.
Dans la maison, «il y avait 15 ou 20 filles (...) toutes vénézuéliennes de 14, 15 ans en train de se préparer, un samedi, pourquoi ? Pour gagner leur vie», a ajouté M. Bolsonaro.
Le chef d'Etat sortant, candidat à sa réélection, affrontera au second tour de l'élection présidentielle le 30 octobre l'ancien président et candidat de la gauche Luis Inacio Lula da Silva. Il a plusieurs fois affirmé que le Brésil connaîtrait le même sort que le Venezuela en cas de victoire de son rival.
«C'est ça que vous voulez pour votre fille ?», a également déclaré M Bolsonaro.
Ces déclarations lui ont valu un déluge de critiques auxquelles il a vivement répondu samedi soir sur les réseaux sociaux, affirmant qu'il était entré dans cette maison avec «dix autres personnes» et devant les caméras de CNN.
«Le PT (Parti des travailleurs, gauche, dont est issu Lula) dépasse toutes les limites (...) j'ai toujours combattu la pédophilie, je me suis toujours opposé au régime vénézuélien, j'ai accompagné la souffrance des familles venues du Venezuela au Brésil», a rétorqué le président brésilien, se disant «indigné» par les critiques à son égard.
Auparavant, la présidente du PT, Gleisi Hoffmann, avait qualifié sur Twitter M. Bolsonaro de «dépravé» et de «criminel» alors que le sénateur Randolfe Rodrigues, coordinateur de la campagne de Lula, exprimait son «dégoût».
Lula et Jair Bolsonaro ont multiplié les attaques avant le second tour de la présidentielle, qui s'annonce serré entre les deux hommes, même si Lula conserve l'avantage, selon les instituts de sondage.