BESANCON: La cour d'assises du Jura a condamné en appel le mari de Razia Askari à 30 ans de réclusion pour l'assassinat sauvage de son épouse en 2018 en pleine rue à Besançon, confirmant la décision rendue en première instance, a-t-on appris samedi auprès de l'avocat de la défense, Me Patrick Uzan.
Condamné en décembre 2021 par les assises du Doubs à 30 ans de réclusion pour ce féminicide, Rashid Askari, 42 ans, avait fait appel de sa condamnation, estimant sa peine "beaucoup trop sévère", selon son conseil d'alors, Me Randall Schwerdorffer.
Après trois jours de procès débuté mercredi, la cour d'assises d'appel de Lons-le-Saunier a confirmé dans la nuit de vendredi à samedi la décision de première instance, la peine étant à nouveau assortie d'une période de sûreté des deux tiers.
Le 30 octobre 2018, Razia Askari, une Afghane de 34 ans, rentrait dans un logement de l'association Solidarité femmes à Besançon où elle avait trouvé refuge, lorsque son mari l'a attaquée. Après l'avoir suivie, il lui avait asséné 19 coups de couteau, l'égorgeant, avant de l'abandonner dans une marre de sang.
Rashid Askari avait été arrêté trois jours plus tard à l'aéroport d'Athènes où il avait fui.
Il avait reconnu avoir tué son épouse mais réfuté avoir prémédité son geste.
"On est content que la condamnation de première instance ait été confirmée en appel, et que la préméditation ait à nouveau été retenue", a réagi auprès d'un correspondant de l'AFP Eva Bronnenkant, la président de Solidarité femmes à Besançon.
Au cours de son premier procès l'an dernier, Rashid Askari avait minimisé sa responsabilité, accablant la jeune femme décédée, sa belle-famille et l'Etat français, au grand dam des deux fils adolescents du couple qui n'attendaient de lui qu'une seule chose, "qu'il assume ce qu'il a fait à (leur) mère".
Originaire d'Afghanistan, Razia Askari avait rejoint avec ses enfants son époux en 2017 pour s'installer en France. Très vite, elle avait déposé sept plaintes contre lui pour violences volontaires sur conjoint, violences aggravées, viol et menaces de mort réitérées. Après avoir demandé le divorce, elle avait obtenu en juillet 2018 une ordonnance de protection délivrée par un juge des affaires familiales, interdisant à son mari de l'approcher.