BOBIGNY : La troisième tentative aura été la bonne pour l'ex-député et chef de l'UDI Jean-Christophe Lagarde qui a été élu dans la nuit de vendredi à samedi conseiller municipal dans son fief de Drancy (Seine-Saint-Denis) après deux annulations de scrutin.
A l'issue d'un conseil municipal nocturne, débuté vendredi à 19H00 pour s'achever après 02H00 du matin, M. Lagarde, 54 ans, a été élu 11e adjoint à la maire de la ville, son épouse Aude Lagarde.
Son indemnité s’élèvera à "3878 99 euros bruts", un des postes les mieux rémunérés au sein des adjoints, selon des documents consultés par l'AFP, qu'il pourra cumuler avec son allocation chômage d'ancien député.
Pour l'élu centriste, les deux premières tentatives pour se faire élire s'étaient soldées par un échec pour cause d'irrégularités.
Lors du conseil municipal du 7 juillet, la démission de l'adjoint auquel M. Lagarde succède n'avait pas été enregistrée par les services de la préfecture de la Seine-Saint-Denis.
Le 14 juillet, lors d'un second conseil convoqué en urgence avant la pause estivale, la procédure n'avait pas non plus été réalisée dans les règles, avait estimé début septembre le tribunal administratif de Montreuil.
"On aurait pu penser que les recours en justice et le procès actuel l'invite à plus de modestie mais il s'accroche à ses indemnités, a commenté l'élu de l'opposition Hacène Chibane, à l'initiative des recours. "En s'y reprenant pour la troisième fois, il va encore mieux gagner sa vie en bénéficiant même du dégel du point d'indice, contrairement à de nombreux Français", a-t-il ajouté.
Sollicité par l'AFP, M. Lagarde était injoignable samedi.
Défait aux législatives de juin par l'Insoumise Raquel Garrido (Nupes) après 20 ans de règne et quatre mandats successifs, l'ex-député de Seine-Saint-Denis se retrouve sous le coup d'une condamnation, soupçonné d'avoir octroyé un emploi fictif d'assistante parlementaire à sa belle-mère.
Jugé le 3 octobre pour "détournement de fonds publics", le Parquet national financier a requis à son encontre un an d'emprisonnement avec sursis, assorti d'une privation des droits civiques de cinq ans.
Le jugement est attendu le 7 décembre.
Par ailleurs, un de ses anciens collaborateurs a été mis en examen début septembre, dans l'enquête sur les fausses accusations du magazine Le Point ayant visé, pendant la campagne, les députés LFI Raquel Garrido et Alexis Corbière.