TEHERAN: Le chef de la diplomatie iranienne Hossein Amir-Abdollahian a appelé l'Union européenne à adopter une "approche réaliste" face aux manifestations en Iran, alors que les Vingt-Sept se préparent à imposer des sanctions à son pays, selon un communiqué officiel samedi.
Le ministre s'exprimait lors d'une conversation téléphonique vendredi avec le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell qui a affirmé de son côté sur Twitter que "la violente répression doit cesser immédiatement" contre les protestations.
Celles-ci ont été déclenchées le 16 septembre par la mort de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans décédée trois jours après son arrestation par la police des moeurs à Téhéran pour avoir, selon celle-ci, enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique pour les femmes, prévoyant notamment le port du voile.
Le 12 octobre, les 27 pays de l'UE ont donné leur accord pour sanctionner les responsables iraniens impliqués dans la répression des manifestations. Ces sanctions doivent être confirmées par les chefs de la diplomatie lundi à Luxembourg, selon des sources diplomatiques à Bruxelles.
"Nous recommandons aux Européens d'adopter une approche réaliste", a dit le ministre iranien à son interlocuteur, en affirmant que son pays était "le pilier d'une stabilité et d'une sécurité durables dans la région".
M. Borrell a pour sa part souligné vendredi sur Twitter "le droit des Iraniens de manifester pacifiquement et de défendre les droits fondamentaux". "La répression violente doit cesser immédiatement. Les manifestants doivent être libérés" et les responsables "doivent rendre des comptes", a-t-il écrit.
Dans un entretien téléphonique vendredi avec le ministre portugais des Affaires étrangères Joao Gomes Cravinho, le ministre iranien a averti qu'en cas de sanctions imposées par l'UE, l'Iran "prendrait une mesure de réciprocité", sans fournir de précisions.