PARIS : Neuf suspects ont été mis en examen à Paris, dont six incarcérés, à l'issue du démantèlement d'une filière criminelle facilitant les vols de voitures, pour un préjudice estimé à au moins 2,7 millions d'euros, a-t-on appris samedi de source judiciaire.
Les neuf personnes ont été présentées vendredi à des juges d'instruction parisiens qui les ont mises en examen dans l'information judiciaire ouverte notamment pour "offre, cession et mise à disposition d'équipements pour commettre une atteinte à un système de traitement automatisé de données et vol en bande organisée".
Trois d'entre elles ont ensuite été placées sous contrôle judiciaire et quatre en détention provisoire.
Deux autres suspects ont sollicité un délai pour préparer leur défense et ont été provisoirement incarcérés.
Au total, 31 personnes soupçonnées d'appartenir à cette organisation criminelle ont été interpellées lundi dans toute la France.
Les suites judiciaires pour les autres interpellés, qui ont été entendus à Lyon, Montpellier, Lille, Douai, Boulogne-sur-mer, Marseille, Bobigny et Grenoble, n'étaient pas connues samedi matin.
L'équipe avait mis à disposition auprès de "plus de 200" voleurs de véhicules "une solution numérique permettant de les dérober sans effraction", a relaté vendredi la gendarmerie dans un communiqué.
Le réseau, qui comptait dans ses rangs un Espagnol et un Letton, agissait à l'échelle européenne et s'appuyait sur une dizaine de revendeurs.
Les voleurs, experts en piratage informatique des voitures, achetaient à l'organisation tablettes, logiciels et connectiques leur permettant de "dupliquer des clés de véhicules", "programmer des clés vierges sans avoir l'original" et "modifier les systèmes embarqués équipant de nombreux véhicules", selon la gendarmerie.
Ces kits numériques étaient vendus sur un site internet, hébergé au sein de plusieurs sociétés basées en France, qui a enregistré plus de 53 000 connexions "pouvant correspondre à autant de vols ou tentatives de reprogrammation de clés".
Ce vaste coup de filet, réalisé par plus de 200 gendarmes à Paris, Marseille, Lyon et Lille, est intervenu au terme d'une enquête confiée en mars 2020 au Commandement de la gendarmerie dans le cyberespace par la section cybercriminalité de la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée.
Les perquisitions ont permis la saisie de plus d'un million d'euros en avoirs criminels, de dizaines de clefs de véhicules vierges de toutes marques, ainsi que du matériel informatique.