DJEDDAH: Le régime iranien risque de nouvelles sanctions sévères de la part de l'Europe pour avoir fourni des drones mortels que la Russie a déployés dans sa guerre contre l'Ukraine.
Les ministres européens des Affaires étrangères se réuniront lundi afin de discuter de l’envoi de drones iraniens vers la Russie et devraient parvenir à un accord politique sur les futures sanctions.
Ces dernières semaines, l'Ukraine a signalé une série d'attaques russes à l'aide de drones Shahed-136 de fabrication iranienne. L'attaque la plus récente a eu lieu jeudi, lorsque trois drones exploités par les forces russes ont attaqué la petite ville de Makariv, à l'ouest de la capitale ukrainienne, Kiev. Des responsables ont révélé que des infrastructures essentielles ont été frappées par ce qu'ils ont appelé des «drones suicide» de fabrication iranienne.
Les principaux pays européens estiment que la fourniture de drones à la Russie par Téhéran constitue une violation de la résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui a approuvé le plan d'action global conjoint de 2015 visant à limiter le programme nucléaire iranien.
L'embargo sur les armes imposé à l'Iran dans le cadre de la résolution a expiré en octobre 2020, mais la résolution prévoit toujours des restrictions sur les missiles et les technologies connexes qui durent jusqu'en octobre 2023 et couvrent l'exportation et l'achat de systèmes militaires avancés.
La France et l'Allemagne, toutes deux parties à l'accord nucléaire de 2015 avec l'Iran, ont clairement indiqué qu'elles considéraient que les envois de drones constituaient une violation de la résolution des Nations unies et que de nouvelles sanctions sont nécessaires.
Une source diplomatique a souligné que les drones relevaient également du régime de contrôle de la technologie des missiles, un accord conclu par 35 États visant à limiter la prolifération des missiles, de la technologie des missiles et des drones. L'Iran n'est pas signataire de cet accord, mais la Russie l'est.
Le mois dernier, Washington a imposé des sanctions à une société iranienne pour avoir coordonné des vols militaires destinés à transporter des drones iraniens vers la Russie, ainsi qu'à trois autres sociétés impliquées dans la production de drones iraniens.
Cette nouvelle discussion sur les drones intervient alors que les ministres des Affaires étrangères de l'UE s'apprêtent à approuver lundi des sanctions à l'encontre de l'Iran en raison des violations des droits de l'homme commises dans le cadre de la violente répression des manifestations qui ont débuté le mois dernier, après la mort en garde à vue, dans les locaux de la police des mœurs, de Mahsa Amini, âgée de 22 ans. Plus de 200 Iraniens ont été tués par les forces de sécurité lors d'une vague de manifestations qui a touché le pays.
L'Iran s'est plaint de l'imminence de nouvelles sanctions, mais «il ne peut pas s'attendre à ce que l'UE reste silencieuse face à ces violations massives des droits de l'homme», a averti un diplomate européen.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com