STRASBOURG : Le Parlement européen a demandé jeudi à Bruxelles de prendre des sanctions à l'encontre des responsables iraniens impliqués dans la mort de Mahsa Amini et dans la répression des manifestations que son décès a déclenchées en Iran.
Dans un texte voté à main levée, les eurodéputés réunis à Strasbourg ont demandé à ajouter à la liste noire de l'UE "des responsables iraniens, notamment toutes les personnes associées à la 'police des mœurs' dont la complicité ou la responsabilité dans la mort de Mahsa Jina Amini et les violences contre des manifestants est prouvée".
Cette liste concerne "des personnes faisant l’objet de mesures restrictives pour de graves violations des droits de l’Homme en Iran".
Lors d'un débat au sujet de la situation en Iran mardi soir dans l'hémicycle du Parlement européen, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell avait annoncé que "toutes les options, y compris des mesures restrictives" étaient examinées.
Le Parlement européen a également affirmé que les sanctions déjà prises "à l’encontre des dirigeants du Corps des gardiens de la révolution islamique ne doivent pas être levées".
L'UE avait mis en place des mesures restrictives pour sanctionner les violations graves des droits de l'Homme en Iran le 12 avril 2011. Des mesures supplémentaires ont été ajoutées le 23 mars 2012, notamment un embargo sur les équipements pouvant être utilisés pour la répression interne et sur les équipements pouvant être utilisés pour surveiller ou intercepter l'Internet et les communications téléphoniques sur les réseaux mobiles ou fixes. Ces sanctions sont en vigueur jusqu'en 2023.
Mardi soir, lors du débat parlementaire, l'eurodéputée suédoise d'origine irakienne Abir Al-Sahlani s'est coupé les cheveux au pupitre de l'hémicycle pour manifester son soutien à la lutte des femmes iraniennes.
La situation en Iran a également été au coeur du début de la session plénière du Parlement européen, quand sa présidente Roberta Metsola a déclaré lundi soir, à l'ouverture de la session, que "la mort brutale de Mahsa Amini, 22 ans, marquait un tournant".
"A chaque fille se battant pour ses droits en Iran, laissez moi vous dire que vous n'êtes pas seules, nous sommes avec vous, ce Parlement européen se tient fièrement aux côtés de tous ceux qui réclament le changement", a poursuivi la responsable maltaise.